Anne-Sophie Parisot exerce la profession d’assistante parlementaire. Elle travaille pour le Sénateur Nicolas About (Union Centriste) qui a conduit un important chantier de réflexion et de propositions en faveur de l’amélioration des conditions de vie des personnes handicapées. Nicolas About est co-auteur d’une proposition de loi et d’un rapport qui ont nettement influencé l’actuel projet de loi Boisseau. Cela place Anne- Sophie au coeur de l’activité politique en matière de handicap. Elle tient pourtant à distinguer nettement son activité professionnelle de son engagement politique. « Les démarches sont parallèles, elles se nourrissent l’une de l’autre ». Elle milite au sein du Collectif des Démocrates Handicapés (C.D.H), mouvement que préside son frère, Jean -Christophe Parisot. Cet engagement résulte de ses années d’étudiante : « J’ai beaucoup milité, et déjà pour les droits des personnes handicapées. J’ai présidé la Ligue nationale des étudiants handicapés, j’étais au Réseau H. Avec lui, nous sensibilisions des élus locaux, décernions des Trophées de l’intégration. L’expérience a intéressé, mobilisé. Mais on s’est aperçu que l’impact de cette mobilisation avait des limites, on a voulu aller au- delà, franchir le pas et entrer dans le jeu politique. Chaque membre de notre groupe de l’époque a fait ses choix, certains sont allés chez les Verts ou ailleurs, mon frère et moi avons créé un mouvement spécifique ». La motivation d’Anne- Sophie Parisot est de faire reconnaître ses droits de citoyen : « Ma cause c’est le handicap, mon étiquette le C.D.H ».

Elle s’est présentée aux élections municipales de 2001 dans la commune où elle réside, Plaisir (Yvelines). « J’ai demandé au Maire la délégation aux personnes handicapées. Quand on a négocié la composition de la liste, il m’a dit ‘vous ne serez pas l’handicapé de service’. Avant cette élection, il n’y avait jamais eu d’élu en charge des personnes handicapées; j’ai inauguré la délégation et je ne le regrette pas. Les personnes handicapées qui viennent me rencontrer s’identifient à moi parce que je suis handicapée. Quant aux habitants, ils jugent sur pièces; je ne crois pas qu’il me perçoivent comme une handicapée mais avant tout comme une conseillère municipale. Ils évoquent des problèmes concrets, comme l’accessibilité, un logement à trouver, une école qui accueille leur enfant. Le regard que les citoyens ont sur moi dépend de mon efficacité ».

Anne-Sophie Parisot ressent un changement d’attitude des agents municipaux désormais confrontés à de nouvelles demandes: « Ils ont beaucoup à apprendre, il y a un important travail de pédagogie à réaliser ». Depuis son élection au Conseil Municipal, c’est probablement l’une de ses anciennes camarades de classe qui lui a procuré la plus grande joie: « Elle m’a demandé de célébrer son mariage, ce qu’un simple conseiller municipal ne peut faire que sur autorisation spéciale du Maire. Pour cette cérémonie, j’ai porté pour la première fois l’écharpe tricolore réservée au Maire et aux adjoints; j’ai profondément ressenti ce symbole, pour moi et pour la démocratie ».

Sa campagne électorale, Anne- Sophie l’a conduite avec ses moyens: « Je n’ai pas fait de distribution de tracts sur les marchés »…

Son activité a été intellectuelle et orientée sur la communication : rédaction de tracts, organisation d’une conférence de presse, prise de parole lors d’une réunion publique devant 500 personnes. « Je pense que le mandat d’un élu handicapé doit être adapté même s’il est un élu d’abord ». Anne- Sophie Parisot a ainsi inauguré des permanences sans déplacement, les entretiens se déroulant par téléphone, ce qui arrange également les personnes handicapées dont elle a la charge.

Anne-Sophie Parisot a un regard vigilant sur les autres partis politiques dans leur approche du handicap. « Je respecte les choix politiques des uns et des autres, l’essentiel étant de faire avancer la cause. A condition toutefois que cela débouche sur de vraies candidatures de personnes handicapées aux élections et surtout à des élus handicapés. C’est fondamental, parce que le pouvoir associatif à ses limites, je le constate tous les jours y compris localement. Les autres partis en sont- ils là ? On peut s’interroger »…

Laurent Lejard, novembre 2003.

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