Voila une trentaine d’années qu’Annie Vanbergue a une action militante. « J’ai été membre de la Fédération des Malades et Handicapés, qui agissait un peu comme un syndicat des personnes handicapées ». Le goût de l’action lui a été donné lors de ses années de jeunesse, au sein de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, au contact d’un prêtre ouvrier. Elle est née avec une malformation congénitale qui a affecté ses bras et ses jambes. Au fil du temps, son autonomie s’est dégradée, ainsi qu’il est fréquent pour la plupart des personnes handicapées motrices. Actuellement, elle marche avec un déambulateur chez elle et utilise un fauteuil roulant à l’extérieur.
« Dans ma jeunesse, j’ai suivi des études en établissement spécialisé durant deux années pour devenir aide- comptable mais je n’ai jamais trouvé de travail. La loi sur l’emploi des travailleurs handicapés n’est pas respectée ». Annie Vanbergue a vécu avec les allocations, A.A.H et compensatrice tierce- personne. « J’habitais dans un village, je me suis installée à Lillers il y a 18 ans, alors que je militais à la F.M.H ».
En 1995, le maire lui demande de rejoindre l’équipe municipale pour travailler sur les dossiers Handicap. « J’ai évoqué avec lui les problèmes que cela allait poser : la Mairie n’est pas accessible, j’ai besoin d’aide pour me déplacer, etc. Il a répondu que la municipalité assumerait. Depuis, les salles communales ont été mises en accessibilité, mais la Mairie n’a pu l’être, c’est un bâtiment historique ».
Si Annie Vanbergue n’est pas membre du Parti Communiste, elle se dit sympathisante : « J’aurais pu travailler avec un Maire de droite, tout dépend de ce qu’il m’aurait proposé. Je dois mon insertion sociale à la municipalité, c’est le Maire de Lillers qui m’a soutenu après la mort de ma mère, qui m’a obtenu le bénéfice d’aides et de soins à domicile alors que les services sociaux faisaient des difficultés ». C’est en partie pour marquer sa reconnaissance qu’elle a décidé de travailler avec la municipalité, au service des autres, améliorant l’accessibilité, participant aux activités de loisirs des personnes handicapées : « Certains n’étaient pas partisans de mon engagement mais ils étaient minoritaires par rapport à ceux qui m’ont encouragé. J’ai participé comme je l’ai pu au travail de propagande lors des élections, je n’ai pas ressenti de regard négatif dans ces moments- là. Si j’avais la santé, j’irais plus loin, mais malheureusement je ne solliciterai probablement pas un troisième mandat; les séquelles de mon handicap deviennent un obstacle trop important ».
Laurent Lejard, avril 2004.