Yvan Poncé a été élu Maire de Saint-Jean La Blaquière (34) en juin 2001, après avoir été conseiller municipal durant six ans, de 1989 à 1995 : « Je me suis présenté contre le Maire en 1995, je n’étais pas satisfait de sa gestion, les conseillers municipaux n’avaient pas voix au chapitre. Mais j’ai été battu ». Jusqu’en 2001, Yvan Poncé poursuit sa participation à la vie locale sans s’investir dans la gestion des affaires communales. « En 2001, le Maire ne se représentait pas, soutenant un Dauphin. Des amis sont venus me demander d’être candidat, j’étais le onzième liste sur la liste, mais ils ont voulu que j’en prenne la tête. On a gagné les élections et je me suis retrouvé Maire ». La vie locale n’est pas politisée, même si Yvan Poncé est membre de l’U.M.P tout en avouant avoir hésité à reprendre sa carte : le Gouvernement a en effet modifié certaines règles d’exonération d’impôts (taxe foncière et d’habitation, redevance télévision) dont Yvan a subi les conséquences…

L’investissement d’Yvan Poncé dans la vie locale a été l’élément déterminant de son élection, de même que sa connaissance de la gestion acquise en tant que chef d’entreprise. Il participait à la vie du village, au comité des Fêtes et aux activités locales. A l’époque de son accident de moto, en 1992, Yvan Poncé gérait un important domaine viticole. Il revient au village l’année suivante, paraplégique : « Mon épouse a organisé, sans me le dire, une réception pour mon retour; tout le monde a été ravi de retrouver l’Yvan qu’ils avaient connu, sans voir le fauteuil roulant ». Le Maire transfère les réunions du Conseil Municipal dans une salle accessible, Yvan Poncé peut continuer à siéger, il reprend son travail.

Saint-Jean La Blaquière est un village de 420 habitants avec un apport de population jeune. L’école bénéficie d’un regroupement communal, accueillant les élèves de la maternelle au C.E.1; une commune proche scolarise du C.E.2 au C.M.2. Une épicerie, un bar restaurant, un bureau de poste, deux coopératives (vin et olives) constituent les principales activités économiques. Des travaux de mise en accessibilité ont été effectués là où ils étaient nécessaires: « Je me bats pour l’accessibilité. J’ai demandé au Sous- Préfet de Lodève que ses locaux soient aménagés; c’était en bonne voie jusqu’à ce que l’intervention de l’architecte des Bâtiments de France fasse exploser le devis »… Yvan Poncé estime que le fauteuil roulant n’a pas d’impact sur le regard porté par les autres élus du département ou les fonctionnaires avec lesquels il est en rapport.

Yvan Poncé a vendu il y a trois ans le domaine viticole familial qu’il continuait de gérer : « J’assurais la diffusion commerciale, il était difficile et physiquement éprouvant de faire de la représentation avec une mallette d’échantillons et une documentation commerciale en empruntant les transports et taxis ». Marié et père de famille, il précise : « Quand on est Maire d’une petite commune, on ne peut pas en vivre. Ça me fait réfléchir pour un prochain mandat; je ne sais pas si je me représenterai ». Il n’est pas tenté par une autre fonction : « Le Conseil Général est plus politique, on est peu créateur, plutôt suiviste ». Plutôt stimulé par sa fonction de Maire, il ajoute toutefois : « Je serai tenté de faire davantage si on me le demande, je ne le ferai pas autrement ».

Laurent Lejard, août 2004.

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