« Par ma famille, j’ai toujours été à droite. Mon père est chef d’entreprise, il était membre du Rassemblement Pour la République [RPR ancêtre de l’Union pour un Mouvement Populaire NDLR]. Mon père, je l’ai toujours entendu dire qu’il n’y avait rien pour les personnes handicapées : l’orthophonie, mes appareils auditifs étaient à sa charge. À l’adolescence, j’ai commencé à m’intéresser à la politique. Au collège, le père d’un copain se présentait aux élections municipales dans le Var, à Six Fours les Plages, je me suis dit pourquoi ne pas m’engager ? »
« Mes parents sont entendants, ma soeur est, comme moi, née sourde. Elle a fait des études supérieures, obtenu le CAPEJ, elle enseigne auprès d’élèves sourds dans un établissement scolaire de Toulon ouvert à tous les modes de communication : L.P.C, L. S. F., bilinguisme, oralisme. Moi, je me suis intéressé au monde de l’entreprise, ce qui m’a conduit à suivre des études de gestion et administration des entreprises. Après avoir obtenu un DUT techniques de communication, je voulais suivre un diplôme d’université orienté Handicap, à Aix en Provence, mais il n’a ouvert que plus tard. Alors, j’ai été embauché chez E.D.F, en tant que travailleur handicapé, pour une activité commerciale, en décembre 2002. Actuellement, je suis conseiller clientèle senior à Versailles, avec une parenthèse professionnelle en Provence, je travaille beaucoup par téléphone. Je suis un bon vendeur »…
Frédéric Bouscarle habite dans le 16e arrondissement de Paris, depuis son retour en région parisienne il y a un an et demi : « Je me suis remis dans le bain, en allant au siège de l’UMP pour demander à rencontrer le chargé des questions handicap, le député de la Loire Jean-François Chossy. Il veut faire avancer les choses, il a un côté humain. J’ai assisté au siège de l’U.M.P à ses réunions, auxquelles toutes les personnes intéressées peuvent participer; Jean-François Chossy écoute, fait des propositions. Ce groupe de travail se réunit tous les mois, et un peu plus souvent en période électorale ».
« J’étais chez les Jeunes Actifs, mouvement qui regroupe les travailleurs et les chômeurs, mais on n’y traitait pas du handicap. En discutant avec une militante, Marilyn Lacaze, ç’a été très vite. Elle m’a proposé de créer et structurer un mouvement regroupant des personnes handicapées au sein de l’UMP, baptisé Handi Pop’. La loi de février 2005, le chantier prioritaire de Jacques Chirac, c’est grâce à cela que je travaille à E.D.F.
« Je suis très bien perçu au sein du parti, Handi Pop’ compte actuellement 350 adhérents, on traite tous les sujets. Moi je veux faire avancer les choses sur le handicap au sein de l’UMP. On va au-delà des clivages, on fait des pique-niques, on s’organise. Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Jean-François Lamour, Gilbert Montagné adhèrent à la démarche. Le mouvement s’est structuré, il a été immédiatement reconnu par Nicolas Sarkozy durant la campagne électorale. Son directeur de campagne, Olivier Ubéda, m’a missionné pour rendre accessibles les meetings électoraux : création d’un espace réservé aux personnes en fauteuil roulant, personnels détachés pour l’accueil des personnes handicapées pour les conduire et les guider, deux interprètes en langue des signes dans tous les meetings de Nicolas Sarkozy. Il faut se battre : quand on a un handicap, c’est un combat pour la vie, mais la vie peut être plus facile quand on est écouté par des hommes politiques. Mes attentes : je me suis senti citoyen à part entière à l’U.M.P, on m’a pris au sérieux. Je veux aller plus loin, par exemple pour les élections municipales, et me confronter aux électeurs. Pour moi, c’est une superbe expérience. J’ai toujours été bien reçu, j’avais un écran à ma disposition pour suivre avec sous-titrage le débat entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. Ils ont compris que j’étais là pour m’investir et apporter, pas pour prendre une place. Et pour que les personnes handicapées fassent partie de la vie politique ».
Propos recueillis par Laurent Lejard, juin 2007.
PS : Frédéric Bouscarle est décédé en mai 2018.