Mardi 31 mai – Justice – Maltraitance à Tahiti.
Les membres d’une famille d’accueil pour personnes handicapées mentales ont été condamnés par le Tribunal Correctionnel pour violences et maltraitances. Entre 2005 et 2008, le couple et ses deux filles ont fait subir des traitements indignes et dégradants, frappé ou stimulé la violence entre leurs pensionnaires, tout en recevant 710€ par mois pour chaque personne placée par les services sociaux. Les magistrats ont relevé l’immobilisme et le désintérêt de ces services alors que leurs agents auraient dû constater des sévices irréversibles : l’un des pensionnaires a perdu l’usage d’un oeil du fait de coups répétés au visage. Les deux soeurs ont été condamnées à 4 ans de prison dont 2 ans avec sursis pour l’une et 3 ans pour l’autre, leur mère à 2 ans de prison avec sursis, leur père à un an ferme pour agression sexuelle. Tous ont interdiction d’exercer comme famille d’accueil.
Lundi 30 mai – Fiscalité – Abattement doublé à Valenton.
Le Conseil Municipal de Valenton (Val-de-Marne), à majorité communiste, porte à 20% l’abattement sur la valeur locative servant à calculer la taxe d’habitation payée par les habitants handicapés. Généralement de 10%, cet avantage fiscal peut être doublé si la municipalité le décide. Cet allègement s’appliquera en 2017 aux contribuables concernés qui en feront la demande auprès du centre des impôts dont dépend Valenton.
Dimanche 29 mai – Accessibilité – Fourrière systématique à Roubaix.
Confrontée à un incivisme endémique qui touche de nombreux aspects de la circulation et du stationnement automobile, l’adjointe chargée de sécurité à la mairie de Roubaix (Nord) informe les indélicats qui stationnent leur voiture indument sur une place réservée « handicapé » d’un enlèvement systématique par la fourrière. « C’est une marque d’irrespect total, on le voit trop à Roubaix, et ça doit cesser. Quand on est valide, on peut marcher et faire quelques mètres de plus quand on se gare », a déclaré Margaret Connell (Les Républicains) au quotidien La Voix du Nord.
Samedi 28 mai – Justice/Emploi – Massacre à Toulouse.
Une employée de la délégation régionale de l’Agefiph Midi-Pyrénées a avoué avoir assassiné l’une de ses collègues de travail, avec laquelle elle entretenait de mauvaises relations professionnelles et personnelles. Elle l’aurait dépecée, puis jeté les morceaux du corps dans le canal du Midi à Toulouse (Haute-Garonne), conservant toutefois la tête, trouvée par les policiers enfouie dans le jardin de sa maison… Selon les aveux de la meurtrière supposée, âgée de 52 ans comme la victime, elle s’était rendu au domicile de cette dernière, alors en arrêt maladie, le 12 mai dernier pour exiger des explications à la suite d’un SMS qu’elle estimait sexuellement équivoque. Elle l’avait frappé à la tête avec une bouteille, la laissant inanimée mais vivante. Elle serait revenue quatre jours plus tard, aurait constaté la mort de sa collègue qu’elle aurait ensuite découpée en morceaux, emballés puis jetés dans le canal. Après la découverte des restes humains, les policiers ont rapidement localisé l’agresseure et l’ont interpellée jeudi à l’aéroport de Montpellier. La direction générale de l’Agefiph se refuse à tout commentaire sur ce drame qui touche l’une de ses antennes régionales. Une cellule d’aide psychologique assiste la quinzaine de salariés, la victime travaillant dans l’organisme depuis une vingtaine d’années.
Vendredi 27 mai – La perle de la semaine.
La Cour d’Appel d’Orléans (Loiret) a condamné un marabout guinéen, qui exerce à Blois (Loir-et-Cher), pour abus de faiblesse à l’encontre d’un homme devenu handicapé moteur suite à un accident du travail. Ce dernier reprochait au marabout de l’avoir escroqué de près de 25.000€ en lui faisant miroiter une guérison miraculeuse. Le prévenu a protesté, justifiant que dans sa famille on pratique « le rituel vaudou depuis plusieurs générations en parfaite bonne foi ». La Cour n’y a visiblement pas cru et a aggravé de trois mois la peine infligée par le Tribunal Correctionnel de Blois, condamnant le marabout à huit mois de prison avec sursis.
Jeudi 26 mai – Sports/Manifestation – Fanzone de Lille.
La Fanzone installée place François-Mitterrand à Lille (Nord), dans le cadre de l’Euro 2016 de football, sera accessible aux spectateurs handicapés, affirme un porte-parole de Lille Métropole. Elle disposera d’un espace d’accueil surélevé par plate-forme avec mise à disposition de chaises pour assister aux retransmissions. Les « handisfans » seront accueillis et pris en charge dès l’entrée « Personnes à Mobilité Réduite » ou « Accrédités », par des volontaires formés aux handicaps. Six modules de toilettes adaptées seront disposés sur le site, l’accès des chiens guide et d’assistance sera assuré par les entrées PMR et Accrédités. Ouverte uniquement les jours de matches, cette fanzone proposera des animations, la retransmission sur grand écran, et pourra recevoir jusqu’à 25.000 spectateurs. Hormis Paris et Marseille, les autres organisateurs de Fanzone n’ont pas souhaité informer de leur éventuel accueil des personnes handicapées.
Mercredi 25 mai – Emploi – Progression dans la fonction publique.
Le Fonds pour l’Insertion des Personnes Handicapées dans la Fonction Publique (FIPHFP) a publié les chiffres et taux d’emploi au 1er janvier 2014 des travailleurs handicapés dans les trois fonctions publiques tels qu’ils ressortent des déclarations que les employeurs ont remplies l’an dernier. Le pourcentage global s’établit à 5,17%, soit 6,22% dans la fonction publique territoriale, 5,41% pour l’hospitalière et 4,18% dans celle de l’État pour un total de 221.712 bénéficiaires de l’obligation d’emploi. L’essentiel de l’augmentation du quota d’obligation d’emploi résulte d’actions de maintien dans l’emploi (+10%), et du recrutement de 24.672 travailleurs handicapés pendant l’année 2013. En 2015, le FIPHFP a financé pour 160 millions d’euros des actions en faveur de l’emploi, dont un millier de contrats d’apprentissage dont le nombre a fortement progressé, alors que le montant des contributions versées par les employeurs défaillants n’est que de 126 millions. Ce déficit, qui se produit pour la 3e année consécutive, conduit le FIPHFP à demander à ses ministères de tutelle de réviser les modalités de son financement afin de pérenniser son action. Toutefois, le recrutement pourrait être relancé du fait de l’âge élevé des travailleurs handicapés actuellement employés : « Dans les quinze ans à venir, a déclaré le président du Fonds, André Montané, plus de 50% des personnes handicapées en poste vont arriver à la retraite. » Ce qui laisse quelques perspectives, sauf si les politiques publiques de réduction massive de postes sont amplifiées.
Mardi 24 mai – Culture/Loisirs – Foin accessible.
Le festival « éthique et éclectique » de chansons et musiques actuelles Au Foin De La Rue, qui se déroulera les 1er et 2 juillet à Saint-Denis-de-Gastines (Mayenne), amplifie ses actions d’accessibilité et actualise son application mobile Quest’Handi (Apple et Android). Laquelle comporte « des vidéos chansignées, les textes des chansons des artistes programmés, la lecture audio des textes de présentations des artistes pour les personnes malvoyantes », ainsi que des infos sur l’accueil des spectateurs handicapés. Un guide en français facile à lire et à comprendre est également téléchargeable. L’audiodescription de concert sera disponible sur demande, de même que le déplacement en joëlette sur le site ou dans le village, les personnes handicapées qui le souhaitent peuvent voir les spectacles depuis une plate-forme surélevée, entre autres adaptations. Au programme du festival, Sanseverino, Kadebostany, General Electriks, Acid Arabe Live, etc.
Lundi 23 mai – Sports/Manifestation – Fanzone de Marseille.
C’est en bord de mer, sur la plage de Prado Nord, que sera organisée la Fanzone destinée à retransmettre sur écran géant les matches du championnat de football Euro 2016 et proposer des animations sportives en journée. Les visiteurs handicapés seront accueillis par une entrée spécifique PMR située promenade Georges Pompidou, avec dépose-minute en voiture possible, le stationnement étant interdit dans toute la proximité. Une estrade ombragée de 200 m² leur assurera une bonne visibilité et sécurité, avec sanitaires adaptés mitoyens et mise à disposition de chaises pour les personnes à station debout pénible et les accompagnants. Les chiens-guides et d’assistance seront admis, les visiteurs handicapés aidés au besoin par des volontaires formés à leur accueil. Ces informations sont précisées sur le site Internet de la Fanzone.
Vendredi 20 mai – Accessibilité – ERP dans une copropriété.
Un professionnel libéral qui exerce dans un immeuble d’habitation est tenu de mettre en accessibilité son Etablissement Recevant du Public, puisque tel est le statut juridique du local de son activité, même si les copropriétaires de l’immeuble refusent les travaux de mise en accessibilité de l’entrée et des communs. Telle est la réponse du ministère du Logement et de l’habitat durable à une question écrite d’un sénateur de la Moselle, Jean Louis Masson. Et de préciser que le professionnel libéral installé avant le 24 septembre 2014 bénéficie de plein-droit d’une dérogation pour ce qui concerne la desserte de son local « en cas de refus de l’assemblée générale des copropriétaires de réaliser les travaux d’accessibilité dans les parties communes. » Mais cela ne concerne que le handicap moteur, et n’exonère pas le professionnel qui « reste tenu de rendre les prestations à l’intérieur de son local accessibles aux personnes handicapées, quel que soit leur handicap. » Cela veut dire que les circulations, portes et toilettes doivent être conformes aux normes d’accessibilité, sauf à pouvoir démontrer, étude et plan à l’appui, d’une impossibilité technique, l’éventuelle dérogation s’appréciant handicap par handicap. Mais lorsque l’établissement « est créé dans la copropriété après le 24 septembre 2014, la demande de dérogation pour le motif du refus de l’assemblée générale des copropriétaires de réaliser les travaux d’accessibilité dans les parties communes n’est pas automatique et doit être motivée par le propriétaire ou l’exploitant de l’établissement [qui] devra être en mesure de justifier les raisons pour lesquelles il souhaite installer son établissement dans un bâtiment qui n’est pas totalement accessible. »
Jeudi 19 mai – Politique – Point d’étape CNH.
Conformément à ce qu’il avait annoncé en conclusion de la Conférence Nationale du Handicap du 11 décembre 2014, le Président de la République en a organisé une nouvelle avant le délai légal de trois ans, à un an de l’élection présidentielle de mai 2017. Il a annoncé l’extension de la prime d’activité aux pensionnés d’activité et rentiers pour accident du travail qui travaillent à temps partiel, la création annuelle de 1.500 places en accueil familial, le lancement d’un concours innovation doté de deux millions d’euros. Les mesures pluriannuelles portent sur une période postérieure à la prochaine élection présidentielle et seront subordonnées à leur reprise par le gouvernement qui en résultera : enveloppe sur cinq ans de 180 millions d’euros destinée à financer des solutions médico-sociales, transformation de 50.000 contrats précaires d’accompagnants d’élèves handicapés en contrats pérennes, lancement d’un 4e plan autisme. L’essentiel de l’effort concerne les institutions médico-sociales, en contradiction avec le propos officiel de promouvoir une société inclusive. Lire cet Éditorial.
Mercredi 18 mai – La perle de la semaine.
Le préfet tétraplégique (hors-cadre) Jean-Christophe Parisot (lire l’actualité du 15 février 2012) quitte l’organisation du festival international du film sur le handicap qui devrait se dérouler à Cannes en septembre prochain, dont il est co-fondateur. « Le management autoritaire et la dérive commerciale du projet m’ont conduit à demander une explication sérieuse de la part de la directrice du festival, justifie-t-il dans un communiqué. N’en ayant pas eu, je me suis retiré du comité d’organisation depuis le 26 avril […] je me vois dans l’obligation d’intervenir publiquement pour alerter les partenaires sur des méthodes que je cautionne pas ». Il dénonce notamment la création d’un… parfum. Côté direction du festival, on affirme s’être séparé du préfet Parisot en invoquant des agissements (non précisés) et des motifs graves (confidentiels) justifiant son exclusion de l’organisation, pouvant même aller jusqu’à l’engagement de poursuites judiciaires. De son côté, le préfet Parisot affirme que des partenaires se sont désengagés du festival pour lui apporter son soutien. Fondateur en 2000 de feu le Collectif des Démocrates Handicapés (CDH), Jean-Christophe Parisot avait dirigé ce mouvement d’une main de fer, nommant et excluant à volonté, suscitant de multiples polémiques, situation dans laquelle semble plongée l’organisation de ce prétendu « premier festival international » du film sur le handicap.
Mardi 17 mai – Accessibilité – Carte européenne d’invalidité.
La France ne fait pas partie des huit pays qui vont expérimenter la carte européenne d’invalidité qui sera valable dans ces pays, ainsi que dans ceux qui voudront bien en reconnaître l’usage sur leur territoire. Ces huit pays sont la Belgique, Chypre, l’Estonie, la Finlande, l’Italie, Malte, la Roumanie et la Slovénie. Cette carte permettrait à l’ensemble des titulaires de bénéficier des facilités et tarifs appliqués aux nationaux handicapés dans chaque pays, et serait complémentaires de la carte européenne de stationnement. Pour sa part, l’Etat français a fait le choix de déployer à compter du 1er janvier 2017 une carte unique mobilité-inclusion qui remplacera les actuelles cartes d’invalidité, de priorité et européenne de stationnement, et ne sera valable qu’en France. « La Commission n’a pas été contactée par la France en ce qui concerne sa nouvelle carte en cours d’élaboration », explique un porte-parole de la Commission Européenne. De son côté, la Commission Nationale Informatique et Libertés précise : « Nous avons été sollicités par la DGCS et sommes actuellement en discussion ». Lire aussi cet Éditorial.
Lundi 16 mai – Transports/Accessibilité – Paris interdit des voitures.
La circulation dans Paris des voitures immatriculées avant le 1er janvier 1997 sera interdite dans la journée à partir du 1er juillet prochain. Elles ne pourront plus circuler qu’entre 20 heures et 8 heures du matin. La même réglementation s’appliquera aux utilitaires immatriculés avant le 1er octobre 1997 et aux deux-roues motorisés mis en circulation avant le 1er juin 1999. Le nombre de véhicules concernés est estimé entre 500.000 et 900.000, mais ceux qui arboreront la carte européenne de stationnement pour personnes handicapées seront toutefois exemptés de cette interdiction, quelle que soit leur date de mise en circulation.
Samedi 14 mai – Transports/Manifestation – Pénurie dans le 66.
Environ 200 personnes handicapées et valides ont manifesté à l’appel du Collectif Handicap 66 à Perpignan (Pyrénées-Orientales) pour réclamer des moyens adaptés en matière de transport à la demande. La vingtaine d’associations du collectif dénonce la saturation des services de transport spécialisés, des horaires de fonctionnement trop restreints, l’obligation de réserver longtemps à l’avance. Elles demandent aux collectivités locales de s’entendre pour développer des transports cohérents et coordonnés entre la Région, chef de file, et les communes. L’organisation des transports interurbains va être transférée aux Conseils Régionaux à compter du 1er janvier 2017, les communes et agglomérations restant compétentes pour les services situés sur leur territoire. Rappelons que la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Ségolène Neuville, est députée de Perpignan et conseillère départementale des Pyrénées-Orientales. Dans ce département, la nouvelle organisation des transports à la demande oblige les habitants handicapés à passer par Perpignan comme l’explique le collectif en prenant l’exemple d’un trajet entre les villes côtières de Sainte-Marie et d’Argelès-sur-Mer.
Vendredi 13 mai – Accessibilité – Sanctions pour défaut d’Ad’Ap.
Le Journal Officiel publie le décret relatif aux sanctions en cas d’absence de dépôt légal d’un Agenda d’Accessibilité Programmée, obligatoire pour les Etablissements Recevant du Public dont les propriétaires ou gestionnaires n’ont pas attesté sur l’honneur de leur accessibilité. Il définit la procédure administrative de demande de justification, d’établissement d’un constat de carence et de sanction éventuelle pour laquelle la commission locale d’accessibilité est consultée. Outre une sanction forfaitaire de 1.500€ et une amende pénale du même montant dans certains cas, la sanction financière en cas de manquement dans la réalisation d’un Ad’Ap serait comprise entre 5 % et 20 % du montant des travaux restant à réaliser, et versée au fonds d’accompagnement de l’accessibilité universelle géré par la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie.
Jeudi 12 mai – La perle de la semaine.
Il aura fallu sept mois à la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, Ségolène Neuville, pour répondre aux questions écrites des sénateurs Cyril Pellevat (Haute-Savoie – Les Républicains) et Philippe Bonnecarrère (Tarn – UDI-UC) concernant l’imputation des intérêts des livrets d’épargne dans les modalités de calcul de l’Allocation aux Adultes Handicapés. Le Gouvernement avait introduit cette disposition dans le projet de loi de finances pour 2016, présenté en septembre dernier, et ces sénateurs s’étaient inquiétés des conséquences, notamment la perte des compléments d’AAH qui sont liés à l’absence de revenu imposable. La ministre, plus de cinq mois après la décision d’abandonner l’imputation des intérêts d’épargne, a informé les sénateurs de cet abandon, et que le Gouvernement avait chargé le député socialiste de Saône-et-Loire Christophe Sirugue de proposer une réforme des minima sociaux. Proposition de réforme qu’il a remise au Premier ministre le 18 avril, ce dont les réponses du 15 mai ne disent mot. Précisons que les ministres sont tenus de répondre aux questions écrites des parlementaires dans un délai maximum de deux mois…
Mercredi 11 mai – Discrimination/Justice – Riposte policière.
Les trois policiers auxquels un jeune Camerounais sans papier, triple amputé, avait reproché un contrôle d’identité violent et humiliant portent plainte pour dénonciation calomnieuse (lire l’actualité du 4 mai). Ils l’avaient verbalisé le 2 mai pour avoir uriné dans une poubelle, gare de Lyon (Paris 12e) dans la station de métro-RER, l’homme amputé des jambes et d’un bras ayant affirmé avoir été plaqué au mur et contraint de défaire ses prothèses. Or, la vidéosurveillance de la RATP, que des journalistes ont pu visionner, montrerait que le contrôle s’est déroulé sans que les policiers touchent l’individu, apparemment agressif et qui aurait lui-même enlevé volontairement ses prothèses pour les pousser vers les policiers. « [Il] ne pouvait ignorer la fausseté des faits qu’il a dénoncés, ayant tout simplement inventé des gestes violents de la part des policiers et la manière dont le contrôle s’était déroulé », expliquent les agents dans leur plainte. Un passant qui avait mis en ligne une vidédo montrant la fin du contrôle policier fait également l’objet d’une plainte déposée par le préfet de police de Paris pour diffusion de fausses nouvelles. La diffusion des images sur les réseaux sociaux avait suscité l’indignation alors que le débat public sur des violences policières lors de manifestations est particulièrement vif.
Mardi 10 mai – Justice – Prostitution.
Un sexagénaire paraplégique a été condamné par le Tribunal Correctionnel de Caen (Calvados) à huit mois de prison ferme et 2.000€ d’amende pour avoir détourné 7.565€ des comptes de l’association d’aide aux mal-logés dont il s’occupait. Il s’en était servi pour se payer les services de prostituées, conviant même des personnes sans domicile a-t-il expliqué au tribunal, justifiant son attitude par un besoin de relations sexuelles qui le soulagent dans sa condition de handicap. Précédemment condamné pour divers vols et conduite alcoolisée, le mois de sursis d’un précédent jugement a été révoqué.
Lundi 9 mai – Sports/Manifestations – Fanzone parisienne de l’Euro.
Un temps menacée par les conséquences sécuritaires des attentats du 13 novembre dernier, une Fanzone sera bien proposée à Paris pendant les matches du championnat d’Europe des nations Euro 2016. Installée sur le Champ-de-Mars, entre l’école militaire et la tour Eiffel, ses espaces seront tous accessibles, avec un accès prioritaire pour les Personnes à Mobilité Réduite à chacune des entrées d’un site entièrement clôturé. Une estrade assurera un placement sécurisé des spectateurs handicapés (fauteuil roulant, station debout pénible, aveugles, etc.) qui devrait offrir une bonne visibilité lors de la retransmission des matches sur écran géant, avec sanisettes adaptées à proximité. Lors de cette présentation à la presse, le chargé de projet a avoué que la mise à disposition de chaises, pour les accompagnants et les personnes à station debout pénible, n’était pas prévue, lacune qui pourrait être comblée. Les chiens-guide et d’assistance seront les seuls animaux admis. En revanche, l’audiodescription réalisée dans les stades ne sera pas diffusée sur le site de cette fanzone, l’UEFA n’ayant pas prévu la mise à disposition du signal radio sur lequel elle sera diffusée. L’organisation parisienne avait pourtant envisagé de créer un espace pour une audiodescription reçue sur des casques prêtés, mais a finalement renoncé devant la complexité de mise en oeuvre alors que des dizaines de milliers de personnes sont attendues certains soirs. Le stationnement sera interdit dans la proximité, mais le dépose-minute autorisé pour les PMR. Parmi les animations sont annoncées des démonstrations de cécifoot et de foot-fauteuil. Lire aussi cet article sur l’accessibilité des stades de l’Euro 2016.
Lundi 9 mai – Santé – Packing interdit sans l’être.
Comme elle l’avait annoncé lors de la réunion du Comité National Autisme du 22 avril, la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Ségolène Neuville, a signé une circulaire comportant une disposition sur le packing, technique thérapeutique contestée appliquée aux personnes autistes et assimilé à un acte de maltraitance par le comité des droits de l’enfant de l’Organisation des Nations-Unies. Sa pratique n’est pas interdite mais les établissements médico-sociaux qui la pratiquent ne pourront pas conclure avec les services de l’Etat un contrat pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM) : « La signature des CPOM avec des gestionnaires d’établissements et services accueillant les personnes avec des troubles du spectre de l’autisme est strictement subordonnée au respect d’engagements de lutte contre la maltraitance, et donc à l’absence totale de pratique du ‘packing ». Cette restriction ne concerne pas les établissements de santé et médecins psychiatres. Par ailleurs, les crédits pour 2016 affectés à la création de places en établissements médico-sociaux plan autisme inclus sont réduits de plus de 7 millions d’euros, passant de 82,5 millions à 75,2 millions d’euros.
Vendredi 6 mai – Parents – Si j’avais su…
Mère d’une fille trisomique, Line Germani raconte dans un récit émouvant la relation post-natale avec son bébé né il y a 29 ans. Confrontée au diagnostic et à la pression des médecins qui ne voyaient là qu’un enfant très lourdement handicapé, elle décide de l’abandonner et sa fillette se retrouve dans une pouponnière. Elle y restera un an, le temps que Line redevienne mère au terme d’un cheminement personnel, récupère sa petite Maryline pour construire leur vie ensemble, jusqu’à l’acquisition de l’autonomie et de la révélation de capacités que les médecins ne voulaient pas envisager. Si le récit se perd parfois dans des considérations ésotériques et techno-pratiques, cette expérience de vie vaut d’être découverte, au-delà des maladresses stylistiques, pour l’ouverture des possibles qu’elle présente. Si j’avais su, par Line Germani, éditions Mille Plumes, 15,50€ chez l’éditeur.
Mercredi 4 mai – Discriminations – Enquêtes sur un contrôle.
La police et le Défenseur des Droits ouvrent chacun une enquête au sujet d’un contrôle d’identité qui s’est déroulé lundi à la gare de Lyon (Paris 12e) au terme duquel un homme noir amputé des deux jambes et d’un bras s’est retrouvé déshabillé et les prothèses enlevées. Selon la victime, celle-ci a été obligée d’enlever son pantalon et ses prothèses lors d’une palpation plaquée au mur, les policiers exigeant de voir ce qu’elle portait. De leur côté, les agents affirment que l’homme avait fait un esclandre alors qu’ils intervenaient après l’avoir vu en train d’uriner sur un quai. La fin de l’incident a été filmée et diffusée sur Facebook : « Les agents présents à cet effet l’ont obligé de se dénuder, le pauvre s’est retrouvé sans prothèse afin de prouver sa coopération aux yeux de la loi, le monsieur a été malmené jusqu’à se mettre assis par terre », relate le témoin qui a filmé la scène.
Mardi 3 mai – Justice – Prison ferme pour vol.
Un quadragénaire récidiviste a été condamné par le Tribunal Correctionnel de Caen (Calvados) à trois mois de prison ferme pour avoir volé des chèques au domicile d’une personne handicapée. Accompagnant son épouse qui effectuait des heures d’aide ménagère, il en avait profité pour commettre son larcin et détourner ainsi 330€ qu’il a, depuis, remboursés. Le tribunal l’a également condamné à indemniser sa victime des frais bancaires occasionnés, et pour un préjudice moral de 500€. Déjà détenu pour d’autres délits, il est retourné en prison.
Lundi 2 mai – Culture – Au Petit Palais.
Action Passeraile va proposer une fois par semaine un accompagnement individuel à la demande, et gratuit, aux visiteurs handicapés du musée du Petit Palais (Paris 8e), à partir du 12 mai. Les personnes intéressées doivent contacter l’association au moins 24 heures à l’avance au 01 43 41 70 67 ou par courriel. Les visites sont accompagnées pour chaque type de handicap (moteur, visuel, auditif, mental, psychique), tous les jours de la semaine de 10h à 17h, sauf le lundi, jour de fermeture du musée. Le musée du Petit Palais expose la collection des beaux-arts de la ville de Paris.