Combien de millions de personnes ont-elles été victimes de ces « armes des lâches » si peu onéreuses à fabriquer qu’elles sont surtout utilisées dans les pays en voie de développement. Les victimes qui n’en meurent pas restent pour la plupart mutilées, amputées d’un pied, d’une jambe… ou des deux.

Nos alliés d’outre-Atlantique, chantres de la démocratie et de libre entreprise, fabriquent ces engins et les vendent aux belligérants. Ils tirent un profit substantiel de ce commerce et en ces temps de récession annoncée de l’économie américaine, pourquoi s’en priveraient-ils ? D’autant qu’ils perdraient leurs marchés au profit des chinois et des russes, ces « ennemis héréditaires »…

Le très conservateur président américain, George Walker Bush, refuse toujours de ratifier le traité international qui interdit, depuis 1997, la fabrication, la commercialisation et l’usage des mines antipersonnel. Son refus se place dans la continuité de celui de son prédécesseur, le (pourtant) démocrate William Jefferson Clinton. Pour « aider » les États-Unis à signer ce traité, Handicap International organise une campagne de pétition et d’expédition de chaussures au siège de la présidence américaine : 3.500 godasses sont déjà arrivées à la Maison Blanche, qui attendent l’une des vôtres.

En espérant que cette accumulation fera entendre raison à l’homme le plus puissant du monde, celui-là même qui relance en ce début de troisième millénaire une course aux armements au profit de son industrie militaire et au grand désespoir des peuples.

Laurent Lejard, mai 2001.

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