Nommé il y presque sept ans par le tout-nouveau président de la République, Jacques Chirac, Patrick Ségal a quitté la Mairie de Paris et sa délégation aux personnes handicapées pour un destin national, celui de Délégué Interministériel. Beaucoup se sont demandés, et se demandent encore, à quoi cette fonction pouvait bien servir. Ils ont aujourd’hui la réponse. De passage à Marseille à l’occasion de la semaine nationale pour l’emploi, Patrick Ségal a tenu à informer l’assistance, durant ces longs monologues qui précédent toujours un départ imminent vers un rendez- vous urgent ou un avion à prendre, qu’il avait « créé les Conseils consultatifs départementaux des personnes handicapées, le plan Handiscol’, les sites pour la vie autonome ». Diantre, on se demande à quoi ont pu s’occuper les ministres durant que notre délégué travaillait !

D’autant que le Délégué à la dent dure avec le gouvernement : les sites vie autonome ne sont pas financés, le plan Gillot en faveur des sourds est un échec, les auxiliaires de vie ou d’intégration scolaire n’ont pas de statut professionnel, l’Allocation Adulte Handicapée doit être revalorisée, 6.000 enfants handicapés sont laissés sans solution à la charge de leurs parents, etc. Le Délégué, ancien adjoint au Maire RPR de Paris jusqu’en juin 1995, un certain Jacques Chirac, est visiblement entré en campagne contre les ministres socialistes qui ont dirigé le secteur social et plus particulièrement Martine Aubry, accusée d’inaction.

Il aura fallu attendre six ans et trois mois pour découvrir la véritable fonction du Délégué Interministériel aux personnes handicapées : celle de militant politique. Ce n’est certainement pas ce que l’on espérait d’un homme si médiatique dont les talents de plume ont été si remarqués…

Laurent Lejard, novembre 2001.

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