Et pourtant, pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, trois personnes revendiquaient une candidature à la candidature en tant que personne handicapée ou au nom des personnes handicapées.
On avait bien compris que le concept de campagne « créactive » de Jean-Jacques Mettling était farfelu et que sa démarche ne dépasserait pas la simple mise en ligne d’un site Internet aussi verbeux que vide de sens. Quant à l’inconnu Éric Taffoureau Millet, sa déception d’être refusé sur les plateaux de télévision de Thierry Ardisson et d’Olivier Fogiel l’a contraint à manifester tout seul le 2 avril dernier à la Bastille. On oubliera vite ces individus qui ont voulu se servir du handicap à des fins de publicité personnelle.
Plus sérieux est le cas de Jean-Christophe Parisot, président du Collectif des Démocrates Handicapés : bien que soutenue par la presse écrite et audiovisuelle, sa candidature n’a pas recueilli les parrainages indispensables. Chacun avait pourtant pu lire ses déclarations déchirantes sur l’inaccessibilité des Mairies empêchant les innombrables militants du CDH de pouvoir aller à la rencontre des élus afin de les convaincre de soutenir leur leader. Sur les 36.000 maires de France, il ne s’en est trouvé qu’à peine plus de 300 pour apporter leur signature au candidat « officiel » des handicapés, c’est- à- dire moins de 1% de ces élus si avares de leur solidarité envers un candidat « myopathe cloué sur son fauteuil roulant »…
Décidément, la commisération n’est plus ce qu’elle était…
Laurent Lejard, avril 2002
Post scriptum : la publication, le jeudi 11 avril 2002, par le Conseil Constitutionnel des parainnages effectivement reçus pour les différents candidats à l’élection présidentielle fait état de 16 signatures seulement en faveur de Jean-Christophe Parisot au lieu des 302 qu’il annonçait. Dont acte.