Parce qu’un hôpital parisien a mélangé des résultats d’analyse, le deuxième enfant de la famille Maurice est né avec une amyotrophie spinale infantile. Les médecins étaient pourtant alertés, le premier enfant du couple étant atteint d’une forme héréditaire de la maladie. L’erreur étant humaine, et également médicale, les parents ont porté l’affaire devant le Tribunal Administratif qui leur a octroyé en décembre 2001, à titre provisionnel, 150.000 euros d’indemnités. Cette somme a permis aux parents d’entreprendre, entre autres choses, des travaux d’aménagement de leur logement, de s’équiper d’un véhicule adapté.

Or, voilà que la Cour Administrative d’Appel vient de réduire de 90% cette indemnité provisionnelle, dans l’attente d’un jugement permettant de trancher sur l’application de la loi Perruche dans cette affaire. Si elle était confirmée, cette décision laisserait à la seule « solidarité nationale » le soin de prendre en charge les dépenses liées au handicap de l’enfant.

Une solidarité nationale dont a désormais la charge celui qui a milité inlassablement en faveur de la loi Perruche, mobilisant ses confrères médecins, semant le trouble et la confusion dans les consciences des parlementaires au nom d’un prétendu « préjudice de vie ». Cet homme qui a démontré une énorme capacité de conviction au service de la caste des médecins, à laquelle tout semble réussir ces temps-ci, n’est autre que le ministre en charge des Personnes Handicapées, le professeur en médecine Jean-François Mattéi. C’est entre ses mains que repose le sort de la « solidarité nationale ». Saura-t-il la sortir de sa misère actuelle ?

Laurent Lejard, juin 2002.

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