Nous l’avions dit ici, le premier gouvernement Raffarin comportait une erreur de casting : on y confiait les personnes handicapées au ministre de la Santé, Jean-François Mattéi. Depuis le 17 juin, ce dernier dispose d’une adjointe, Marie-Thérèse Boisseau, 61 ans, députée UDF, à laquelle est confiée le Secrétariat d’État aux Personnes Handicapées. A la différence de son prédécesseur, Ségolène Royal, elle n’a pas d’autre secteur en charge.

Et c’est tant mieux tant la tâche qui attend la ministre est vaste. Elle devra très rapidement donner un nouveau souffle à la « solidarité nationale », cet empilage de dispositifs sociaux censés couvrir les besoins spécifiques des personnes handicapées, en obtenant des finances supplémentaires puisque les médecins ne sont désormais plus pécuniairement responsables de leurs (mauvais) actes. Il lui faudra transformer les auxiliaires de vie ou d’intégration scolaire en deux véritables professions, avec statuts professionnels et salaires corrects. Elle devra obtenir le financement du droit à compensation, pour lequel rien n’est défini dans le budget de l’État. A plus long terme, il lui faudra conduire devant le Parlement la réforme de la fameuse loi d’orientation de 1975, attendue par les associations.

Le travail ne manque pas à cette Secrétaire d’État inattendue : même si elle semble s’être intéressée aux questions sociales durant ses mandats de députée, Marie-Thérèse Boisseau n’était pas connu dans le milieu des personnes handicapées et de leurs associations, elle n’était pas la « spécialiste » du handicap au sein de son parti politique, l’UDF, qui a confié cette responsabilité à son collègue Jean-François Chossy.

Placée sous la tutelle du très médiatique Jean-François Mattéi, Marie-Thérèse Boisseau devra aussi se faire un nom.

Laurent Lejard, juin 2002.

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