Il semble que nos élus se soient enfin aperçus de la complexité des dispositions législatives et réglementaires qui bornent la vie sociale des personnes handicapées. Nos Sénateurs proposent de simplifier tout cela : pour faciliter la vie des plus vulnérables des français, ils voudraient que soit défini, pour chaque personne handicapée, un « parcours de vie » prenant en compte ses potentiels et ses projets personnels. Ce parcours serait élaboré avec les Commissions départementales de l’éducation spéciale et les Commissions technique d’orientation et du reclassement professionnel, dont les moyens de fonctionnement seraient accrus.

Une fois de plus, on demande aux personnes handicapées de suivre une voie à part. La mise sur le papier de leur parcours de vie aura pourtant cet avantage évident : elles connaîtront quelles écoles leur sont ouvertes, quels emplois leur seront proposés, les villes dans lesquelles elles pourront vivre sans souci d’inaccessibilité, les maisons de retraite dans lesquelles elles pourront partir dans la dignité. Ces parcours de vie peuvent être amendés, précise nos Sénateurs, en fonction des desiderata de la personne; on peut donc supposer qu’ils ne seront pas contraignants. Pourtant, les contraintes qui demeureront longtemps sont les discriminations à l’éducation, à l’emploi, à l’accès aux droits; ce sont également les conséquences de l’inaccessibilité des transports et des services publics, des lieux de loisirs et de culture…

Bref, tout ce qui fait que de nombreuses personnes handicapées ont des difficultés à comprendre le sens de la devise de notre République : liberté – égalité – fraternité.

Laurent Lejard, août 2002.

Partagez !