Marie-Thérèse Boisseau était, jeudi 12 septembre, la première invitée du club de la presse de la radio locale parisienne des déficients visuels EuroFm. Sept journalistes l’ont interrogée sur sa politique et sa conception de l’action en faveur des personnes handicapées, abordant, entre autres questions, la réforme de la loi d’orientation, le devenir des auxiliaires de vie scolaire, l’accessibilité urbaine, l’insertion professionnelle, les difficultés administratives des malvoyants. Face à des interrogations précises et argumentées, les réponses évasives de la ministre déçoivent, et plus précisément celle- ci : « aujourd’hui, il s’agit d’intégrer au mieux les personnes handicapées dans le milieu ordinaire ».

On aurait aimé que ce concept d’intégration « au mieux » soit développé : s’agit- il de rendre accessible tous les immeubles publics, de construire des logements adaptés, de redonner du souffle à l’emploi, d’assurer un revenu décent, de financer les aides humaines et les adaptations, etc., toutes questions primordiales qui étaient ou sont au centre des lois pour l’égalité des chances que ce soit en Suisse, au Royaume- Uni, aux USA ou dans les pays nordiques ? La ministre veut pourtant conduire « en se hâtant lentement » la réforme d’une loi d’orientation qui doit apporter toutes les réponses, se fixant comme échéance l’automne 2003. Mais en l’entendant, on constate qu’il manque encore une philosophie donnant du souffle à son action et une grande idée qui mobilise les énergies, à la hauteur de la volonté affichée le 14 juillet dernier par le Président de la République. Les millions de personnes handicapées n’attendent pas des « mesurettes », elles en ont été gavées au fil des années, mais la mise en oeuvre de cette idée « nouvelle » : simplement, vivre ensemble.

Laurent Lejard, septembre 2002.

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