Nous, on les aimait bien ces étudiants vivant en Cité universitaire, avec leurs envies de post-adolescents, leur soif de justice et de solidarité qui se manifestait dans leur communauté de vie. Et pas seulement parce qu’il y avait un paraplégique dans le groupe, un handicapé bien typé, incisif et sensible, féroce et tendre. N’empêche, c’était la première fois qu’un « zanzan » jouait les premiers rôles dans une série télévisée française, et de qualité en plus !

Mais voilà, le handicap a surtout frappé du côté du service des programmes de France 2 : cette série vérité, ce docu-drama d’une qualité inédite, « cette anti-sitcom » pour reprendre l’expression de l’un des interprètes, Julien Duval, a été programmée à une heure où les jeunes, le public visé, ne sont pas devant la télé. A 17h30, ils sont encore au lycée, dans les transports, blaguent au bistro ou dans la cage d’escalier…

On ne sait pas encore si France 2 reprendra la diffusion d’Age sensible (c’est la semaine du Mipcom à Cannes, le staff de la chaîne se gave de petits fours au champagne tout en achetant de la téléniaiserie à gogo). Mais les « zandicapés » reviendront à la télé, c’est sûr : Réservoir prod (Jean-Luc Delarue) planche sur un « Vis ma vie » de pauvre handicapé entre inaccessibilité et administrations méchantes, Expand Interactive (« Popstars ») réalise une série sur le couple hétéro ou homo avec handicapé. Les larmes et la fesse, rien de mieux pour faire de l’audience.

Laurent Lejard, octobre 2002


La diffusion d’Age sensible s’arrête vendredi 18 octobre, au 28e des 50 épisodes.

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