La ville de Douai (59) a décidé d’octroyer la gratuité du stationnement automobile aux personnes titulaires d’un macaron GIC, plaque GIG ou Carte européenne de stationnement. Une gratuité que la représentante locale de l’Association des Paralysés de France n’a pas demandée, déclarant au quotidien La Voix du Nord : « notre association milite pour la pleine citoyenneté des personnes handicapées qui doivent pouvoir vivre comme les valides. Cela comprend le paiement des taxes ».

Voilà une excellente position idéologique. Pour qu’elle soit mise en oeuvre, il reste à instituer dans notre pays une véritable égalité de traitement des personnes handicapées et des valides: accès égal aux transports en commun, à l’emploi et la formation professionnelle, au logement, à la ville et aux joies de la campagne, aux loisirs et aux activités culturelles. En attendant le lendemain qui chante où cette égalité de traitement sera la règle en France, et non plus l’exception, il reste nécessaire de compenser les discriminations que subissent quotidiennement les personnes handicapées. Pour demeurer dans le domaine routier, cela veut notamment dire réduire le coût d’utilisation d’un véhicule privé : TVA réduite ou à taux zéro (belges, italiens et britanniques le font) et exonération de paiement du stationnement.

Et faire également disparaître une violence routière ignorée par les autorités : l’occupation indue du stationnement réservé, dont la répression accrue n’est pas demandée par des associations qui s’obstinent à ne faire que de la sensibilisation. Elles ont été suivies par le Ministre de l’intérieur : Nicolas Sarkozy a présenté cette semaine au Conseil des Ministres son projet de loi sur les violences routières sans y inclure la moindre disposition en faveur du respect des personnes handicapées obligées d’utiliser une automobile. Parce que vivre comme les valides passe également par là…

Laurent Lejard, février 2003.

Partagez !