On nous le serine à longueur d’années : notre avenir est dans l’Europe. Le lobby européen des personnes handicapées (EDF-FEPH) a toutefois émis quelques doutes sur cette vision à la lecture des premiers articles de la future Constitution Européenne élaborée par la Convention sur les institutions présidée par notre VGE national (Valéry Giscard d’Estaing pour les plus jeunes, et les amnésiques : Président de la République Française de 1974 à 1981, auquel on prêtait le rêve, après qu’il eut été congédié par les électeurs, de devenir Président de l’Europe). Cette constitution fait tout simplement l’impasse sur la non-discrimination, pourtant inscrite dans le Traité d’Amsterdam (Article 13).

Les institutions européennes (Commission, Conseil, Parlement) se sont à maintes reprises intéressées à l’accessibilité de l’Internet aux personnes handicapées. De multiples rapports, débats, textes divers ont été élaborés et publiés. Aucun n’a force réglementaire, pas un seul ne vient organiser la jungle. Et la première jungle que doivent d’ailleurs débroussailler nos Européens est constituée par les serveurs en cascade de leurs institutions, agences et services. En vous voyant entrer sur l’un des sites web de l’Union Européenne, le grand Dante Alighieri vous aurait certainement lancé son « abandonnez toute espérance » ! Parce que trouver le texte que l’on cherche, l’information utile dont on a besoin, le renseignement pratique sur une formalité, nécessitent pour le moins une formation supérieure d’ingénieur en système d’information techno-(bureau)cratique option « usine à gaz »…

Alors oui, vive l’accessibilité du web, et que l’Europe commence donc par le sien !

Laurent Lejard, mars 2003.

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