Combien de fois a-t-on lu ou entendu un(e) ministre, un(e) élu(e), un(e) journaliste parler de « l’Année du handicap » ? C’est par exemple ce que nous a écrit la Ministre de l’industrie, Nicole Fontaine, dans sa présentation des actions qu’elle mène en 2003. C’est ce que signent Jean- François Mattéi et Marie- Thérèse Boisseau en présentant leur Budget. C’est ce que proclama Gilles de Robien alors qu’il adoubait Beauvais « ville- pilote ». C’est même le titre d’un sondage proposé en ligne par le Cicat Hacavie. C’est ce qu’indiquait à ses adhérents réunis en assemblée générale le président de l’association nordiste Handivie ou celui de l’Association de défense des handicapés de l’Yonne, la société Visual Friendly comme le Cobaty lors de l’annonce d’une conférence, le Conseil Régional Ile de France annonçant la création d’un service d’information relatif aux transports, la Société Générale dans son communiqué de partenariat avec la Fédération Handisport, etc, etc… De nombreux journalistes évoquent également cette « année du handicap », imprégnés sans doute par les propos qu’ils relatent…

D’aucuns estimeront que ce n’est là qu’un point de détail, que l’important est que l’on parle du handicap. Voilà justement le problème : on oublie dans le même temps les personnes, celles qui devraient être au coeur des préoccupations et qui ne sont souvent qu’un élément du décor. Les mots sont toujours l’expression d’une pensée. Sans pour autant tomber dans le travers inverse, bordé de politiquement correct, qui conduit à parler de « personnes en situation de handicap » (le mensuel Faire Face en fait un usage immodéré depuis le début de l’année), il y a visiblement encore un gros travail d’explication et de conviction à mener pour donner une réalité au slogan de l’Année Européenne des Personnes Handicapées : Tous uniques, Tous unis, Tous à Bord !

Laurent Lejard, mars 2003.

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