Donner la parole aux principaux intéressés, les personnes handicapées elles- mêmes, tel est l’objet de ces Etats Généraux voulus par la Ligue pour l’adaptation du diminué physique au travail (LADAPT). Pour définir en commun des revendications citoyennes, précises, réalistes, conformes aux attentes. Une première rencontre nationale se tient le 4 avril 2003 à Paris, sous les ors des grands salons de l’Hôtel de Ville. Une première que Ladapt et les 1.200 délégués qu’elle espère réunir voudront certainement poursuivre, parce qu’après la revendication, il y aura l’action. D’ores et déjà, plusieurs initiatives se dessinent.
« A chaque nouvelle rentrée scolaire, l’Etat français contrevient de façon flagrante au respect de l’obligation légale de scolarisation et refuse l’accueil en classe de milliers d’enfants ». Les délégués seront amenés à se prononcer sur la « mise en oeuvre réelle et sérieuse de l’obligation scolaire de tous les jeunes enfants handicapés ». Sans exclusive, en refusant « le chantage à la qualité qui vient souvent légitimer le laisser faire » et en appelant à une « rentrée vérité ».
Les travailleurs de CAT n’ont aucun statut légal au regard du droit du travail. Ils sont soumis à une tutelle sociale, exercée par la DDASS, dont la quasi absence de contrôle effectif est connue. En pratique, les travailleurs de CAT sont dépendants du bon vouloir du directeur de l’établissement, autant pour leur activité qu’en matière de rémunération, de conditions de travail ou de logement, de liberté d’expression et d’action. Leur droit syndical n’est pas reconnu. Ils peuvent être congédiés sur simple décision, ou contraints d’effectuer une longue période d’essai non payée. Lors des Etats Généraux, il sera demandé aux délégués de voter une proposition de mise en conformité du statut des ces travailleurs avec le droit commun, en instituant un contrat « qui leur garantisse en particulier des droits d’expression et de représentation ».
Au soir du 4 avril 2003, les délégués des premiers Etats Généraux de la Citoyenneté des personnes handicapées auront défini leurs cinq priorités. Il leur reviendra également de mobiliser l’opinion autour de ces revendications, d’agir pour qu’elles deviennent réalité, de se retrouver chaque année afin de mettre en évidence les acquis comme les déceptions. Un mouvement est lancé, aux citoyens handicapés de l’investir et de le développer.
Laurent Lejard, mars 2003.