Le Neurogel, produit miracle ou dangereux ? Il appartient aux chercheurs, aux médecins et autres experts de santé de le déterminer. Mais pour cela, encore faut- il que le produit soit testé en laboratoire, voire expérimenté sur l’homme. Les résultats encourageants constatés sur le chat ne sont pas automatiquement transposables, et les risques pathologiques existent. Cette substance peut- elle vraiment rendre la marche à un blessé de moelle épinière ? Les militants de l’association Neurogel en marche le pensent et l’ont affirmé publiquement en manifestant le 15 octobre sous les fenêtres de Jean-François Matteï, Ministre de la santé. Ils demandent que ce produit, convoité par une firme médicale nord- américaine, puisse être testé sur des paraplégiques (quatre volontaires sont même prêts à tenter l’expérience). Ils ont préparé leur affaire en obtenant du Neurogel et en intéressant une équipe chirurgicale. Leur espoir, « retrouver mes guibolles » comme l’affirme l’un des cobayes, Jean-Luc Gay.

Le Ministère de la santé et des personnes handicapées est saisi d’une demande de dérogation afin que l’expérimentation du Neurogel puisse être effectuée sur l’homme alors qu’aucun test n’a encore été réalisé en France. L’Association des Paralysés de France soutient cette revendication, sa présidente assurant : « le choix en conscience des personnes handicapées sur leur propre santé est un fondement essentiel de leur dignité ». Un choix qui revient à des adultes présumés responsables, éclairés sur les risques encourus et qui en ont parfois pris d’autres et les paient au prix fort en vivant sur un fauteuil roulant. Ils ont le droit à l’expérimentation, dans les meilleures conditions, même s’ils mettent leur vie et leur devenir en péril. Ils le font en conscience, c’est leur choix…

Laurent Lejard, octobre 2003.

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