Il paraît que la lutte contre la violence routière est une priorité du Président de la République. Le gouvernement a pris des mesures draconiennes pour améliorer la sécurité routière, parsemant les grands axes de radars automatiques, augmentant les contrôles de police et de gendarmerie, aggravant fortement les sanctions. Celles qui concernent la conduite sous l’emprise de l’alcool ont été particulièrement alourdies.

Et voilà que sous l’influence d’un lobby professionnel, le Sénat décide de rétablir à la sauvette la publicité de masse en faveur du vin. L’un des amendements téléguidés par ce lobby et soutenus par les parlementaires a même été signé par Jacques Blanc, l’un des pères de la loi d’orientation du 30 juin 1975 en faveur des personnes handicapées. Jacques Blanc oublie volontairement que l’alcool ne fait pas que tuer ceux qui en font une consommation irresponsable, il handicape également, quand il ne les assassine pas, ceux qui ont le malheur de croiser ces derniers sur la route. On nous assure que le vin n’est pas un alcool dur, qu’il serait sans danger, comme il existerait des drogues douces (dont l’usage au volant est désormais réprimé par la loi). C’est pourtant bien saoulés au pinard que nombre de conducteurs se retrouvent au mieux dans un fossé, au pire dans une autre voiture ou un piéton malchanceux…

Laurent Lejard, mai 2004.

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