L’Association des Paralysés de France a appelé à une série de manifestations régionales « pour la revalorisation des ressources des personnes en situation de handicap ». Les chiffres de participation communiqués ne montrent guère une réelle mobilisation lorsqu’on la replace dans son contexte : 767.000 personnes percevaient au 31 décembre 2003 l’Allocation Adulte Handicapé dont l’A.P.F demande la revalorisation.

Cette faible mobilisation témoigne d’un certain désarroi parmi la population. La position des associations nationales sur la question des ressources a évolué ces derniers mois, lors du débat parlementaire du projet de loi d’égalité des droits et des chances. Plusieurs d’entre elles ont opté pour un relèvement de l’A.A.H réservé aux seules personnes inaptes au travail sans préciser ce qu’elles entendent par là; en effet, la notion d’inaptitude concerne une petite minorité de personnes et varie selon les organismes sociaux ou les médecins compétents. L’A.P.F évoque pour sa part les personnes handicapées « qui ne peuvent pas travailler », sans autre précision. La position de l’association a évolué peu avant le débat parlementaire à l’Assemblée Nationale, précédemment l’A.P.F revendiquait une revalorisation de l’A.A.H à hauteur du Smic pour tous les allocataires. Pourquoi cette association a-t-elle modifié une revendication porteuse? Il ne semble pas qu’il y ait eu de débat démocratique parmi ses adhérents au sujet de cette mesure fondamentale. Aujourd’hui, l’A.P.F parle de « garantir un revenu d’existence décent aux personnes en situation de handicap qui ne travaillent pas ». Ces changements revendicatifs à vue, et le cavalier seul de l’A.P.F dans la rue, ont de quoi déconcerter bien des personnes pourtant encore insatisfaites de la loi qu’on leur prépare…

Laurent Lejard, septembre 2004.

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