Chaque 3 décembre est l’occasion dans de nombreux pays de parler des personnes handicapées, de leur rôle dans la société, de leurs espoirs, de leurs souhaits d’émancipation. Même dans des pays en voie de développement, le 3 décembre est consacré aux personnes handicapées. Mais pas en France.

Parce qu’en France, il y a le match Miss France contre Téléthon, qui revient chaque premier samedi de décembre. Duel médiatique entre deux mastodontes dont l’enjeu est de rapporter le maximum d’argent : d’un côté, des téléspectateurs votent par téléphone (payant) pour alimenter les caisses de T.F 1 et du Comité dirigé par les Fontenay mère et fils, de l’autre l’Association Française contre les Myopathies s’efforce de récolter des dons destinés à la recherche sur les maladies génétiques neuromusculaires et à l’amélioration de la vie quotidienne des personnes qui en sont atteintes. « Des malades, pas des personnes handicapées », comme se plaisait à le souligner l’ancien président bénévole de l’A.F.M, Eric Molinié, lui-même myopathe.

On avait cru à une embellie, l’an dernier, quand Marie-Anne Montchamp alors Secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, décidait d’organiser à Paris une soirée de célébration de la Journée internationale. Elle avait présenté un documentaire, donné la parole à quelques personnes concernées. Las, son successeur Philippe Bas n’a pas poursuivi dans cette voie : rien d’inscrit ce 3 décembre dans son agenda.

Il n’y aura guère que deux événements « handicap » ce jour-là : une séance de projection du Festival Retour d’Image, et les (très discrets) 20 ans du Mouvement des sourds de France. Mais aucun des organisateurs n’a songé à placer sa manifestation sous l’égide d’une Journée internationale des personnes handicapées qui ne parvient toujours pas à trouver sa place dans l’Hexagone. A l’image de la plupart des personnes handicapées de France ?

Laurent Lejard, décembre 2005.

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