C’est devenu une habitude, les gros consommateurs potentiels de services et produits de santé que sont les personnes handicapées doivent les payer au prix fort, avec une part toujours croissante laissée à leur charge. L’entrée en vigueur ce mois-ci des nouvelles franchises médicales, qui ajoutent 50€ à une facture de « laissé à charge » (qui contient également les produits indispensables mais exclus de remboursement ainsi que les dépassements d’honoraires pratiqués par la plupart des médecins) le démontre amplement.

Et le lancement en fanfare du Chèque Santé ne réduira pas la note pour autant : placé sous condition de ressources, le plafond de revenus est à nouveau calibré à un niveau impossible : 727,25€ alors que l’A.A.H perçue par une personne vivant en logement indépendant bénéficie d’un complément d’au moins 104,77€ qui porte ses revenus à 732,87€. Seuls les allocataires des DOM-TOM devraient pouvoir en bénéficier, le plafond de ressources étant pour eux seuls relevé de 11,3%. Cela ramène à 44% des allocataires ceux qui peuvent éventuellement prétendre à l’aide à la complémentaire santé, si les nombreuses autres conditions exigées ne font pas chuter leur dossier de demande.

En présentant sa nouvelle mesure, le ministère de la Santé s’étonne que 10% des personnes potentiellement concernées par l’acquisition d’une complémentaire santé l’ait obtenu. Prodiguons-lui deux conseils pour qu’il puisse enfin atteindre son objectif : simplifier et ouvrir son dispositif. Mais l’accès à la santé pour tous est-il vraiment l’objectif de notre actuelle Ministre de la santé ?

Laurent Lejard, janvier 2008.

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