C’était un secret de polichinelle depuis un mois, le successeur annoncé de Xavier Bertrand au ministère chargé, entre autres secteurs, de la famille et des personnes handicapées serait Brice Hortefeux, « l’ami fidèle » de Nicolas Sarkozy. Et c’est devenu officiel ce 15 janvier, à la faveur d’une brève partie de chaises musicales qui a vu Xavier quitter le Gouvernement pour prendre la direction du parti majoritaire, Brice délaisser l’immigration pour remplacer Xavier, Eric (Besson) investir l’immigration, Nathalie (Kosciusko-Morizet) prenant sa place au développement de l’économie numérique et autres gadgets. Quelques jours plus tard, une ex-collaboratrice de Nicolas (Sarkozy) fut nommée au Secrétariat d’Etat à l’écologie, bouclant ainsi ce remaniement d’un Gouvernement devenu un club de copains.
Brice Hortefeux hérite de chantiers (annoncés par son prédécesseur qui s’est bien gardé de les mener à terme) dont la mise en oeuvre reste à réaliser : création du 5e risque dépendance, réforme des établissements-médico-sociaux incluse dans celle des hôpitaux, plan en faveur des déficients visuels, réduction de la date-butoir de mise en accessibilité des établissements de l’Etat, etc. Outre les nombreuses attributions de son ministère, Brice en a récupéré une de plus, la politique de la ville, dont la Secrétaire d’Etat demeure Fadela Amara. A propos de laquelle Brice Hortefeux, lors de la passation de pouvoirs, a tenu à rappeler qu’elle était « une compatriote », ajoutant « comme ce n’est pas forcément évident, je le précise ». Née à Clermont-Ferrand, elle est auvergnate, une « peuplade » que l’on croyait française jusqu’alors… Il est vrai que Brice Hortefeux n’est, lui, qu’un auvergnat d’occasion : né à Neuilly-sur-Seine, fils de banquier, il s’est parachuté en Auvergne en 1992 à la faveur de l’élection au Conseil Régional. Une terre d’adoption qu’il a voulu réhabiliter aux yeux des Français en organisant à Vichy, en novembre 2008, une Conférence européenne sur l’intégration où il s’agissait surtout d’élaborer une politique de tri entre les candidats à l’immigration. Quant à redorer l’image de Vichy…
Brice Hortefeux prend possession de son nouveau protefeuille en s’affirmant fier de son bilan au ministère chargé de l’expulsion des étrangers résidant en France : en 2008, il a littéralement explosé l’objectif assigné, 30.000 expulsions au lieu des 26.000 demandées. Dans le flot, hommes, femmes, enfants y compris en bas âge, vieillards, malades et handicapés. Nul doute que, dirigée par un homme si acharné au résultat, la politique de la famille et des personnes handicapées élève la France au Panthéon des Nations bientraitantes…
Laurent Lejard, janvier 2009.