Le lycée et collège Eugène Thomas (Le Quesnoy, Nord) a été sous les feux des médias juste avant Noël : l’administration refusait à Julie, élève paraplégique en classe de première, d’entrer dans l’établissement avec son chien d’assistance…
Dégonflons l’affaire, qualifiée de « caprice de jeune fille » par le proviseur de ce lycée, M. Fontaine: « le contrat n’a pas été respecté, le chien devait être accueilli à la rentrée de janvier en compagnie de sa maîtresse. C’est ce qui se passe actuellement ». Selon le proviseur, cet animal d’assistance n’a pas d’autre utilité pour la jeune élève que celle d’un « soutien affectif ».
Le problème est ailleurs, dans le vide juridique. « L’animal d’assistance aux handicapés moteurs n’est pas assimilé au chien-guide d’aveugle. Et dans tous les cas, il n’y a pas de réglementation applicable aux établissements scolaires » précise le Docteur Hélène Bost-Hourticq, présidente de l’Anecah. « Nous exigeons par contrat que soit organisée une séance préalable d’information dans l’établissement scolaire avant qu’un jeune qui reçoit un chien d’assistance puisse s’y faire accompagner. Quand on fait le forcing, on ne gagne pas la partie ». Pour ne pas l’avoir compris, l’entêtement d’une jeune nancéienne a créé une jurisprudence défavorable au chien d’assistance. Et en l’absence d’un texte réglementaire, la présence de cet animal est sujette au bon-vouloir : selon la présidente de l’Anecah, l’été dernier, trois chiens d’assistance ont voyagé en soute d’avions, pas en cabine avec leurs maîtres.
Jack Lang, ministre de l’Éducation Nationale, et Ségolène Royal, ministre en charge des personnes handicapées, ont été saisis de l’affaire du Quesnoy. Quelle réponse apporteront-ils à ce Flop retentissant ?
Laurent Lejard, janvier 2002.