S’il existe en ligne des guides papier ou Internet de villes qui listent des médecins et autres soignants, Handiacces (à ne pas confondre le site d’accès à l’informatique homonyme) est le premier à témoigner d’une démarche alliant recensement de l’accessibilité et sensibilisation des professionnels de santé à l’accueil et aux soins appliqués à des patients à besoins spécifiques. « Les critères d’accessibilité ont été définis par un comité de pilotage rassemblant professionnels et associations, précise le Docteur Michel Pasdzierny, président de l’association Réseau Santé Handi-Acces. 7.000 cabinets ont été consultés, 1.117 sont recensés dans l’annuaire sur la base des déclarations des praticiens; il n’y a pas eu de vérification de terrain, du fait d’une réduction des crédits accordés par la Sécurité Sociale par rapport à ce qui était prévu. La démarche est soutenue par les ordres professionnels ». Le fait que cet annuaire ait été réalisé par une structure ad hoc devrait assurer l’actualisation des informations, condition indispensable pour éviter des déconvenues aux personnes handicapées. L’association organise également des sessions de formation pour les professionnels à l’accueil et aux soins apportés à des personnes dont le handicap nécessite une prise en charge particulière.

Les critères d’accessibilité partent de l’extérieur du cabinet (voirie, parking, etc.), puis concernent le cabinet et la prise en charge. Toutefois, l’accueil en langue des signes française n’a pas été retenu pour les sourds, de même qu’il n’est pas intégré de critères concernant les déficients auditifs. En ce qui concerne la déficience visuelle, le niveau de contraste, par exemple pour les marches, a été retenu; pour le cheminement extérieur, la qualité des trottoirs est prise en considération, ainsi que l’existence de cheminements podotactiles. L’accès au bâtiment est essentiellement axé handicap moteur, sans qu’il y ait de critères spécifiques pour les déficients visuels (digicode, portier vidéo, etc.); les critères concernent les couloirs, ascenseurs, portes, cheminement intérieur. Dans le cabinet, sont comptabilisés le nombre de marches, la présence de rampe, les possibilités de déplacement, l’accès aux toilettes et leur éventuel aménagement. L’accessibilité à la salle d’attente est précisée; en matière de prise en charge médicale, la possibilité de recevoir des soins en restant sur le fauteuil roulant est mentionnée, ainsi que le recours éventuel à une aide humaine ou l’acceptation par le praticien de la présence d’une tierce personne.

« L’objectif de ce recensement, complète Michel Pasdzierny, était de créer une véritable sensibilité chez les professionnels de santé aux besoins spécifiques des personnes handicapées, pour susciter une prise de conscience et que des moyens techniques simples soient utilisés, et trouver des techniques d’examen adapté. Un ergothérapeute apporte un conseil, c’est le volet bilan de l’existant d’Handi-Acces. Puis il forme les professionnels à mieux accueillir et soigner les patients handicapés. Ce conseil est également dispensé lors de l’installation d’un praticien ». A l’échelle de la Lorraine, il est devenu plus facile pour des patients à besoins spécifiques d’identifier un médecin de ville ou un paramédical en exercice libéral. Cet exemple fera-t-il école ?

Laurent Lejard, février 2007.

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