L’accessibilité d’un établissement ne réside pas seulement dans son architecture et dans l’ergonomie de ses équipements. Par- dessus tout, il faut savoir y ajouter beaucoup de bon sens, d’intelligence et d’expérience humaine. C’est souvent à ce niveau- là que le bât blesse. La Cité a donc mis en place un service accessibilité, qui, depuis 1986 (année d’ouverture) s’est attelé à la tâche. Depuis lors, cette équipe veille à l’accessibilité des expositions, accueille les personnes handicapées qui en font la demande, propose des visites adaptées à des personnes handicapées mentales ou sensorielles de tous âges, avec une très grande souplesse. Elle tente de promouvoir les expositions auprès des associations de personnes handicapées. Elle bannit les cheminements réservés aux seules personnes handicapées (pour une fois ces dernières ont droit aux cheminements officiels en compagnie de leur entourage !), elle place son attention spécifique à chaque endroit, à chaque instant.
Résultat : une personne en fauteuil roulant ne rencontre aucune situation de handicap tout au long des 30.000 mètres carrés d’expositions permanentes, elle accède également sans difficulté aux expositions temporaires et espaces spécialisés. Seuls quelques éléments restent franchement inaccessibles, notamment le sous- marin Argonaute (véritable sous- marin oblige !), la médiathèque entreprises, la caverne de l’ours de l’exposition temporaire sur les forêts… Mais la Cité ne considère pas exclusivement les personnes circulant en fauteuil roulant : une attention particulière est donnée à chaque déficience afin de limiter toutes les situations de handicap. Un guidage au sol a été installé. Le braille, le relief, le gros caractère et le sonore sont développés pour les personnes déficientes visuelles. La langue des signes est pratiquée par deux membres du service accessibilité, des sous- titres sont ajoutés aux audiovisuels des expositions et plusieurs réalisations en relief ou audiovisuelles ont été fabriquées par le service.
Afin que l’accessibilité ne soit pas seulement l’affaire de quelques personnes, diverses initiatives ont été mises en place, avec succès. Tout d’abord, depuis l’ouverture de la Cité, des sensibilisations sont proposées aux membres du personnel afin d’améliorer les services rendus aux visiteurs handicapés. Pour sensibiliser les visiteurs entendants au mode de communication des personnes sourdes, des séances de communication non- verbale sont proposées au grand public dans le cadre de certaines expositions et aux enfants participant aux Classes Villette sur le thème « communication ». Enfin, pour mieux organiser les visites et les animer, des fiches pédagogiques adaptées ont été préparées et sont fournies sur demande.
Dans ce tableau très coloré, on note néanmoins un point sombre : une signalétique franchement problématique, souvent manquante ou peu compréhensible. Où trouver l’ascenseur pour aller à tel endroit ? Sur quel bouton appuyer pour descendre ou pour remonter ? Par hasard nous avons trouvé un magnifique vestiaire dans lequel il est possible d’emprunter des fauteuils roulants manuels et même des scooters électriques. Ce service de prêt devrait être mieux indiqué ! L’équipe « accessibilité » tente d’y remédier en parlant, en accompagnant, en créant des fiches adaptées. Notre guide, Jean- Pierre Ferragu, redouble de dynamisme et d’enthousiasme, il offre son expérience et sa sensibilité à qui veut le suivre. Des visites à ne pas manquer !
Pour en savoir plus : Cité des Sciences et de l’Industrie, Service accessibilité, 30 avenue Corentin Cariou, 75930 Paris cedex 19, tel : 01 40 05 70 86, fax : 01 40 05 79 76. Accueil des visiteurs présentant une déficience motrice ou intellectuelle : Jean- Pierre Ferragu, tél : 01 40 05 70 86 , email : jp.ferragu@cite-sciences.fr. Accueil des visiteurs présentant une déficience auditive : Guy Bouchauveau, minitel 01 40 05 72 86 fax 01 40 05 82 73 , email : g.bouchauveau@cite-sciences.fr. Accueil des visiteurs présentant une déficience visuelle : Hoëlle Corvest, tél : 01 40 05 75 35, email : h.corvest@cite-sciences.fr.
Jacques Vernes, janvier 2001.