Le paintball est ce que les joueurs en font, une guerre sans décès autres que virtuels mais avec une volonté exacerbée de tuer ou bien un amusement qui renvoie aux jeux de ballon de l’enfance sans autre but que passer un bon moment ensemble. Comme tout sport ou loisir, prendre le paintball au pied de la lettre peut conduire aux pires excès et nous n’oublierons pas que les guerres, les vraies, tuent ou handicapent chaque jour des milliers de personnes au moyen d’armes chargées avec autre chose que de la peinture…

Le but du paintball est de toucher ses adversaires avec une pastille colorée en leur tirant dessus au moyen d’une panoplie d’armes plus ou moins sophistiquées. Il aurait été créé en Australie, décliné d’un système de marquage des moutons élaboré par des éleveurs. Le paintball se joue en équipe : l’objectif est de toucher tous les adversaires et le, ou les joueurs qui restent immaculés ont gagné la partie. Introduit en France durant les années 1980, il a été rapidement investi par des cadres en goguette priés d’y construire l’esprit de corps que leurs chefs voulaient leur imposer : cette orientation paramilitaire a fortement contribué à marginaliser ce loisir.

Des personnes handicapées motrices commencent pourtant à le pratiquer et la société Paintball Connexion a reçu récemment deux groupes de participants en fauteuil roulant. Cet établissement semble être le premier en France à mettre en place un accueil structuré : il est d’ailleurs entré dans une procédure de labellisation Tourisme et Handicap pour les déficients moteurs et auditifs. La pratique serait certainement possible aux déficients visuels, avec quelques adaptations; il appartiendra aux candidats éventuels de les définir. Il en est de même pour les personnes handicapées mentales. Des handisportifs entraînés pourraient probablement jouer en extérieur et s’affronter au milieu des arbres et des rochers.

Voici une nouvelle activité modulable ouverte aux personnes handicapées qui y trouveront le frisson du danger sans risque physique, de la poussée d’adrénaline souhaitée et non plus seulement subie. Un nouveau jeu auquel ses pratiquants donneront le sens qu’ils souhaitent…

Jacques Vernes, septembre 2003.

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