Le handibadminton est actuellement porté par la Fédération Française de Badminton, dans l’attente de la conclusion d’une convention avec la Fédération Française Handisport. « Il n’existe pas de recensement des pratiquants handicapés, précise David Toupé, chargé du développement de l’activité au sein de la F.F.Ba. À la différence d’autres pays, ce sport n’est pratiqué en France qu’en loisirs, sans compétition ni reconnaissance par la Fédération Française Handisport ». Le handibadminton est structuré depuis deux ans environ, dans quelques clubs : Issy les Moulineaux et Colombes (Hauts de Seine), Fougères (Ille et Vilaine), Tarbes (Hautes Pyrénées). Terrain et matériel sont identiques à ceux du badminton. On joue sur sol dur ou synthétique, en salle pour éviter le vent auquel le volant est très sensible. David Toupé n’a pas d’exemple de club ayant refusé d’accepter un jour en fauteuil roulant sur l’un de ses courts, alors que des gestionnaires de club de tennis redoutent parfois que les pneumatiques détériorent la surface de jeu.

Pour les joueurs en fauteuil roulant, le filet est placé plus bas, 1,40 m de haut contre 1,55 m, et la zone longeant le filet est neutralisée. On peut se placer partout dans le court, le serveur marque un point lorsque le volant tombe par terre dans la zone de jeu. Tant que le serveur marque, il conserve son service. En fonction du handicap physique des joueurs, la surface jouable du terrain est réduite. Les fauteuils roulants utilisés comportent les mêmes particularités que ceux du tennis : poignée latérale de maintien, roue anti-bascule indispensable. Comme souvent, le prix d’un fauteuil de sport est un obstacle à la pratique, les clubs ayant rarement les moyens d’équiper leurs licenciés handicapés. « C’est un sport ludique, poursuit David Toupé, je le jouais avant mon accident. Les adaptations viennent de la fédération internationale, et j’ai retrouvé le plaisir de jouer. Il m’apporte des bienfaits pour les épaules, on va vers l’avant et l’arrière, on est rapide, on peut s’amuser contre les valides ». Il y a encore un manque de connaissance de la pratique et du matériel : « J’ai envoyé un questionnaire dans les clubs, 87 % n’avaient pas connaissance du handibadminton. On ne veut pas créer de créneaux particuliers, mais jouer avec tout le monde ».

Pascal Barillon joue au badminton depuis 18 mois, précédemment il ne pratiquait pas régulièrement un sport. Il évolue en « adulte débutant », pour dépasser la simple pratique en loisirs. Dans son club, il est le seul joueur en fauteuil roulant : « J’utilise un fauteuil de tennis que l’on m’a prêté. Je cherchais un sport qui me permette de me dépenser physiquement. Dans le badminton, on se penche beaucoup en arrière, les déplacements sont plus nerveux et moins longs qu’en tennis, que j’avais essayé en loisirs ». Pour l’instant, Pascal Barillon ne joue que contre des valides : « On adapte un peu le jeu, pour équilibrer les règles. Mais on n’est pas exactement sur le même rythme ». Il joue environ deux heures par semaine, et pour lui cela représente le simple prix d’une adhésion à un club. Mais s’il décidait de s’engager dans la compétition, il lui faudrait alors s’équiper d’un fauteuil qui soit parfaitement adapté, une dépense élevée à laquelle il devrait alors faire face seul : « Pour découvrir le jeu, il faudrait qu’on nous prête en fauteuil roulant assez standard avant de s’équiper d’un fauteuil personnel. Or, le financement d’un fauteuil de sport passe par le conventionnement avec la Fédération Française Handisport ».

Déjà, la Fédération Sportive des Sourds de France et la Fédération Française de Sport Adapté ont signé une convention avec la Fédération Française de Badminton qui négocie une convention similaire avec la Fédération Française Handisport. « On n’y arrivera quand il aura davantage de joueurs », conclut David Toupé, qui fonde ses espoirs dans l’introduction du handibadminton aux Jeux Paralympiques envisagée pour 2012.

Laurent Lejard, juin 2007.


Tous les renseignements utiles concernant le Handibadminton peuvent être téléchargés sur le site de la F.F.Ba.

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