Le parapente est pratiqué en duo (biplace l’un derrière l’autre) et, pour les pratiquants les plus expérimentés, en solo. Toutes les personnes handicapées peuvent faire du parapente biplace, dans la mesure où elles sont dans un état psychologique propice : « La motivation et la préparation psychologique du passager sont primordiaux, raconte Antoine Desvallées, pilote professionnel à Talloires (Haute-Savoie). Le pilote se réserve le droit de partir en fonction de la relation établie avec son passager ». L’enjeu, c’est de réussir un vol agréable, fait de sensations douces et de découverte d’un paysage depuis les airs, en évacuant le stress qui est porteur de danger. Lorsqu’il sent qu’un passager est en difficulté, commence à paniquer, le pilote abrège le vol pour ne pas le mettre en péril et assurer sa propre sécurité. Ces précautions rendent le parapente biplace particulièrement sûr, la Fédération Française de Vol Libre (F.F.V.L) publie sur la page d’accueil de son site Internet (rubrique Accidentologie) les dernières informations en la matière et des conseils pratiques. En cas d’incident, un parachute de secours ramène au plus vite pilote et passager.

Le passager est assis sur une sellette assez semblable à un fauteuil tout terrain. Cet engin est équipé de 3 roues, son carénage latéral ainsi que l’arceau arrière assurent la protection; on y est sanglé aux pieds, aux cuisses et au ventre pour être parfaitement calé et maintenu. La dernière tendance est d’utiliser un « cocon » offrant à la fois une meilleure pénétration dans l’air et protection du passager contre le froid. Le port d’un casque est de rigueur, des lunettes et des gants sont vivement conseillés, de même qu’un vêtement coupe-vent : en altitude, on ressent le vent, la température des courants thermiques, il peut faire frais même en plein été. Une voile biplace supporte 220 kg, ce qui limite le poids du passager à 90 kilos.

Le pilote est debout derrière la sellette. S’il est aidé par un ou deux assistants qui maintiennent et poussent l’appareil dans la phase d’élan lors du décollage, l’atterrissage s’effectue en autonomie en se posant sur les roues arrières; ensuite, le pilote freine l’engin. « La sécurité prime, poursuit Antoine Desvallées, on détermine si on peut voler en fonction du vent et de l’évolution météorologique ». Antoine Desvallées travaille en zone montagneuse et sait que les renversements de temps sont rapides, qu’un vol entamé sous un ciel bleu et une légère brise peut se terminer quelques minutes plus tard dans les nuages et un vent fort. Il faut savoir que lorsque l’on réserve un vol en parapente, on ne l’effectuera que dans des conditions optimales de sécurité, et assumer le risque d’être frustré de n’avoir pu l’effectuer. En biplace, un vent de face et régulier est nécessaire pour faire décoller la sellette, cela réduit les créneaux durant lesquels on peut voler. La sellette est également employée pour des personnes qui ne peuvent courir lors du décollage, du fait du handicap, de l’âge… ou de l’appréhension. Parce que voler en parapente peut occasionner du mal de mer, surtout chez ceux qui y sont sensibles, un désagrément qu’il faut savoir gérer. La découverte d’une nouvelle dimension est à ce prix, mais l’enjeu en vaut largement la chandelle !

Laurent Lejard, juin 2007.

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