Fondée à la fin du VIIIe siècle lors de la création, par Charlemagne, d’états tampons (marches) entre une France chrétienne et une Espagne alors musulmane, la principauté d’Andorre est toujours régie par le système médiéval du paréage. Lequel, depuis le XIIIe siècle, confie le « trône » à deux coprinces : l’évêque d’Urgell, côté espagnol, et côté français le président de la République, représentés sur place par un viguier jusqu’à la promulgation de la première constitution, en 1993. La réalité du pouvoir est désormais assurée par un Conseil général (parlement) élu au suffrage universel, qui contrôle le Gouvernement. La langue officielle est le catalan mais le français et l’espagnol sont couramment parlés. La monnaie est évidemment l’euro, bien que la principauté n’en batte pas encore à son emblème.

Capitale d’un état de 80.000 habitants (dont à peine 30.000 nationaux), Andorre-la-vieille, fondée au XIIIe siècle, en concentre environ 25.000. Son nom français est une déformation erronée du catalan vella, prononcé vélia, qui signifie « ville » : il faudrait donc dire « Andorre-la-ville »… Le monument emblématique de la cité est la Casa de la Vall (« maison de la vallée »), gros bâtiment fortifié où se réunissait l’assemblée (désormais installée juste à côté, dans un édifice ultramoderne) et dont on peut visiter le rez-de-chaussée, accessible de plain-pied moyennant le passage d’un gros seuil. L’endroit vaut surtout pour son panorama sur la vallée et pour les jolies rues tortueuses, bordées de maisons anciennes, qui permettent d’y accéder.

Le reste de la ville alterne hôtels, centre commerciaux et boutiques détaxées mais la « star » incontestable de l’endroit est le centre thermoludique futuriste Caldea, dont la haute flèche en verre et acier se repère de loin. Inauguré en 1994 sur le territoire de la paroisse d’Escaldes-Engordany (qui jouxte celui d’Andorre-la-vieille), le centre s’est agrandi une première fois en 2008, et une nouvelle tranche de travaux devrait encore augmenter sa surface, d’ores et déjà immense, d’un établissement dédié aux séjours bien-être.

L’eau thermale s’y déploie sous toutes ses formes dans un vaste bassin intérieur et extérieur (ouvert même l’hiver), avec une mise en scène qui pousse le luxe jusqu’à régaler quotidiennement les visiteurs d’un véritable spectacle aquatique en fin de journée ! Côté accessibilité, un fauteuil roulant amphibie est gracieusement mis à la disposition des personnes handicapées motrices, lesquelles disposent en outre d’un vaste vestiaire et de toilettes adaptées. Les installations sont de plain-pied (mais sans système de mise à l’eau) à l’exception des vasques d’hydromassage et bains bouillonnants situées en hauteur; le sauna finlandais est inaccessible. Les étages, en revanche, où sont prodigués les soins de bien-être, sont desservis par ascenseur. Restauration possible sur place.

On peut se relaxer à Caldea tout au long de la journée mais s’y détendre après le ski ou une balade en montagne est un vrai bonheur. Car l’autre attrait d’Andorre, ce sont « ses » Pyrénées, qui occupent ici l’espace sur 360° et où la neige, en hiver, fait rarement défaut. Les stations de ski sont regroupées sous deux « marques » : Vallnord et Grandvalira (qui devient un golf aux beaux jours). La première, aisément accessible par télécabine ou en voiture (stationnements réservés), est plutôt familiale; la seconde offre un très vaste domaine tous niveaux, idéal pour les passionné(e)s de ski. Les personnes handicapées ne sont certes pas oubliées (notamment à Grandvalira) et le personnel formé à les recevoir, mais il est regrettable que l’excellente accessibilité des équipements ne se double pas d’une offre en matériel adapté à la hauteur de cette qualité d’accueil : sauf à venir avec son propre matériel, il faut en effet s’adresser à la fédération andorrane handisport (FADEM) ou à l’École de ski français (ESF) de Porté-Puymorens.

handiski à Vallnord

Notez néanmoins que les centrales de réservation de Vallnord comme de Grandvalira peuvent organiser des séjours adaptés à la demande, ce qui est d’autant plus appréciable que ces domaines offrent par ailleurs des paysages absolument superbes, de larges pistes et donc un grand confort pour la pratique handiski.

Côté patrimoine, les villages de pierre offrent de beaux édifices (églises romano-lombardes notamment, que l’on ne peut contempler que de l’extérieur, car généralement fermées et/ou garnies de marches) et des points de vue particulièrement photogéniques sur les montagnes et les vallées. Une intéressante présentation en est d’ailleurs faite au Centre d’interprétation de l’eau et des vallées (CIAM) inauguré tout récemment à Escaldes-Engordany, parfaitement accessible (mais sans médiation pour déficients auditifs, visuels ou mentaux). Idéal pour préparer une excursion ou, tout simplement, mieux connaître le territoire et ses enjeux. Ne manquez pas, au pied du bâtiment, la source d’eau thermale qui sort de terre à 70°.

Plus bas dans le village, le Centre d’Art (CAEE), accessible par ascenseur, présente des expositions temporaires ainsi qu’une collection permanente de maquettes de maisons et édifices remarquables de la région : de quoi donner envie d’y revenir l’été !


Jacques Vernes, février 2012.

Sur le web, le site officiel andorra.ad permet de tout connaître ou presque sur la principauté et préparer un séjour, shopping compris. Le moteur de recherche hôtelier inclut le critère handicap mais il est prudent, avant de réserver, de se renseigner auprès de l’office de tourisme ou directement chez les prestataires. La carte européenne de stationnement est valable en Andorre, les emplacements réservés respectés (notamment grâce à une police de la circulation très active). Attention : les autocars assurant la navette depuis l’aéroport de Toulouse ou de Barcelone ne sont pas adaptés aux personnes en fauteuil roulant.

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