Nous avons arpenté pour vous les rues de la Cité Éternelle. De la Piazza della Republica à la Piazza Navona, du Vatican au Palais du Quirinal, du Forum au Château Saint-Ange. Voici quelques impressions de voyage et conseils d’accessibilité vécus et donc très subjectifs…

L’aéroport Michelangelo de Fiumicino est remarquable ; les pistes sont très longues, et l’avion y roule longtemps et très vite. L’assistance au débarquement est longue à venir et trois équipes différentes s’en occupent. Pazienza e complicazione… Surprise : le train qui nous mène à la gare romaine Termini est accessible en fauteuil. Autre surprise : les nouveaux bus urbains sont équipés d’une rampe escamotable ; quelques lignes en sont dotées, dont la 64 qui relie la gare Termini au Vatican.

Les trottoirs sont bas, aux angles surbaissés. Les voitures ne stationnent pas dessus et il n’y a pas de bittes et autres poteaux de protection. L’automobiliste moyen est respectueux du piéton: il s’arrête aux passages protégés, ne klaxonne pas dans les rues étroites, ne bloque pas les carrefours… Il parait que ça n’a pas toujours été comme ça.

Le Foro Romano. Lieu de commerce et de pouvoir, sa construction débuta sous Tarquin, vers 600 avant J-C. La Via Sacra le traverse, jadis parcourue par les triomphes de César (voir Astérix et Shakespeare pour les détails ;-)). Il est surplombé par le Palais des Empereurs, le Palatin, bâti sur la colline du même nom. Deux accès pour les personnes en fauteuil sont marqués d’un point bleu sur la carte ci- contre. L’entrée est gratuite. Au fait, défiez- vous des camions jaunes qui vendent Bibite et Gelati : vous paierez 2 sandwiches et une bouteille d’eau pour le prix d’un bon repas au restaurant !

Un pin au coeur du Palatin. Du Palais Palatin, les empereurs romains régnaient sur un territoire qui s’étendait de l’Atlantique au fleuve Euphrate. Les briques étaient recouvertes de marbre ou de fresques peintes sur du stuc. C’est aujourd’hui un lieu de promenade et de repos pour les jeunes et les étudiants qui y entrent gratuitement. Les autres visiteurs s’acquittent d’un droit d’entrée modique. Le Palatin est visitable en fauteuil, en étant de préférence accompagné : le sol est en terre au grandes dalles disjointes, les pentes assez fortes. Le musée (cherchez le bâtiment mussolinien) n’est pas accessible.

Fresques à la Villa Giulia. Construite à la Renaissance pour le Pape Jules II, elle présente de superbes fresques. Cette décoration était aussi celle des villas antiques. La Villa Giulia abrite le musée d’art étrusque, avec notamment le fameux « sarcophage des époux » et une collection de bijoux en or, dont on vante la beauté et la finesse…

Ce musée est inaccessible en fauteuil ; les salles d’exposition sont en entresol et premier étage. Un tombeau étrusque est reconstitué au sous- sol. Le jardin est très agréable et débouche sur un nymphée. A la librairie vous trouverez des reproductions fidèles – et en métal s’il vous plaît ! – de sculptures étrusques à des prix beaucoup plus décents que ceux pratiqués par la boutique de la réunion des musées nationaux français.

La jeunesse romaine se donne rendez-vous le soir au Pincio, jardin qui surplombe la Piazza del Popolo. C’est un défilé de Vespas et autres scooters, de rollers et voitures de frimeurs. Rigolade et pétarade face au plus beau panorama de la ville…

Sur le chemin du Vatican, arrêtez-vous devant le Château Saint- Ange ; c’est de son chemin de ronde que Floria Tosca se jeta jadis (selon Victorien Sardou et Giacomo Puccini) dans un ultime blasphème. Conçu comme lieu de protection des Papes, il fait face à un pont orné d’anges de pierre sculptés par le Bernin. C’est aussi le lieu de concentration des vendeurs de maroquinerie contrefaite ; si l’un(e) de vos ami(e)s, de retour de Rome, vous a offert un sac de marque, vous savez maintenant où l’objet a toutes les chances d’avoir été acheté !

Piazza San Pietro, dimanche midi, dans l’attente de la bénédiction papale. Chaque dimanche, Sua Santità Jean- Paul II béni la foule massée sur la Place Saint- Pierre, au Vatican. Les messes de béatification sont courantes sous ce ponitifcat : groupes de pèlerins à foulards distinctifs, télévision dans la Basilique, Monsignore en grand apparat… La Basilique Saint- Pierre est le plus grand édifice catholique romain et le proclame par l’exemple : vous verrez incrustée dans le sol l’emprise des cathédrales et autres édifices. Du marbre sur tous les murs, de l’or « doré à l’or » recouvrant la voûte, la richesse de la Papauté est éclatante et plutôt ostentatoire. Dans un coin à droite, la Pietà de Michelangelo. Au sous- sol, la crypte des Papes rassemble quelques-uns des centaines de souverains pontifes ; à voir particulièrement, le tombeau de Saint Pierre, fondateur de l’Église. La façade de la Basilique est dans les bâches. Je crains que vous deviez faire appel aux bonnes volontés pour accéder à l’intérieur ; nous n’avons pas vu de rampe pour les fauteuils. Côté Musée, c’est bien mieux.

Pour entrer aux Musées du Vatican, la file d’attente peut être importante: prenez le trottoir d’en face puis faites- vous aider par les policiers. L’accessibilité est totale (primée en 1989 dans le cadre du programme européen Hélios). Pour ceux qui marchent difficilement, des fauteuils roulants sont prêtés (à demander au contrôle des billets). On vous déconseille la cafétéria : cantines et hôpitaux servent une meilleure pitance. Si vous avez cette témérité, demandez de l’aide au personnel de surveillance, c’est vraiment nécessaire !

Les plus grandes merveilles des arts plastiques de la Renaissance sont ici réunies. Appartements Borgia (lignée de Pontifex Maximus empoisonneurs et à famille nombreuse), chambres décorés par Raphaël pour Jules II, fresques de Fra Angelico dans la chapelle de Nicolas V et in fine Chapelle Sixtine récemment restaurée. Michelange se massacra le dos en peignant des fresques universellement célèbres : le doigt de Dieu, Adam et Eve chassés du Paradis…

La visite ne saurait être complète sans gastronomie. Un repas comporte généralement une entrée, un premier plat, un plat de viande (accompagnement généralement en supplément) et un dessert. La charcuterie est délicieusement fine (ah, il prosciutto !). Les fromages incomparables: parmigiano, mozzarella… A déguster absolument en guise de dessert, le Tartuffo, coeur de glace vanille enrobé de chocolat et recouvert de poudre de cacao…

Sur le Net : Assez exhaustif, ce Guide de l’accessibilité de Rome (en italien) : base de données des structures accessibles, transports, points d’information touristiques. Toujours en italien, le site officiel de la Commune de Rome est un portail assez hideux sans grand intérêt pour le touriste. Celui du Vatican, en revanche (multilingue dont français), regorge d’informations. Pour une visite virtuelle de la Rome Antique, il faut passer par l’Université de Caen ! Quant à ce site personnel très complet, il vous propose notamment une visite de la ville, un aperçu de sa gastronomie et quelques conseils pour le shopping.

Jacques Vernes, avril 2001.

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