Arezzo est une ville de près de 100.000 habitants, située sur une colline bordant la plaine de l’Arno. Nous sommes ici en terre étrusque, et les aretins d’aujourd’hui continuent d’y travailler l’or et l’argent : les ateliers d’orfèvres et de négoces y sont innombrables, et les bijoux magnifiques. La cité est parsemée d’édifices qui racontent la richesse de son histoire, des vases étrusques aux palais Renaissance, en passant par l’amphithéâtre romain et les églises romanes.

Quelques oeuvres du peintre Piero della Francesca sont à voir absolument ; la « légende de la Vraie Croix », fresques du choeur de l’église San Francesco et la Madallena (Cathédrale).

Roman, Gothique, Renaissance, Baroque, tous ces styles se côtoient Piazza Grande; on y dispute deux fois l’an la « joute du Sarrasin », reconstitution historique et costumée. Les rues sont pentues, et il est nécessaire d’être accompagné pour visiter la vieille ville en fauteuil roulant. L’accès est permis aux véhicules transportant des personnes handicapées et les places de stationnement réservé semblent respectées; vous en trouverez notamment deux devant la Cathédrale. La plupart des églises sont accessibles sans aide, notamment la Cathédrale et San Francesco; c’est sous cette dernière que furent découvertes récemment des momies moyenageuses particulièrement bien conservées et actuellement étudiées à Florence.

Les villes des alentours regorgent de beautés picturales et de sites d’exception. A Sansepolcro, ville natale de Piero della Francesca, vous verrez « la Résurrection » et le « polyptyque de la Miséricorde ». Ces oeuvres sont au Museo Civico, non accessible en fauteuil roulant; du même peintre, la « Madonna del Parto » à Monterchi.

Caprese Michelangelo est la ville natale de Michelange dont la maison est conservée. Des terres cuites de Della Robbia sont visibles à Sestino et La Verna; Saint- François d’Assise vécut en ermite dans le monastère de ce village, et y reçut les stigmates, peut- être à l’époque où il s’employait à chasser les démons d’Arezzo, comme le montre la fameuse fresque de Giotto visible à la basilique supérieure d’Assise…

Assise, la cité de Saint-François. Il y est né en l’an 1182 ; fils d’un riche marchand, il dut renoncer à tous ses biens et créa un ordre mendiant. Il s’appliquait une rude règle de vie et s’infligeait des mortifications. Des reliques de sa vie monacale sont présentées dans le musée attenant à la basilique, et son tombeau est visible dans la crypte qui n’est autre que la première église. Un monastère imposant domine la route qui conduit aux lieux saints.

A l’égal de Francesco, Assise est une ville martyre. Frappée par un tremblement de terre durant l’automne 1997, elle est bardée d’échafaudages. De nombreux immeubles sont ainsi préservés de l’effondrement. Les plus gros dégâts ont été occasionnés à la Basilique supérieure, dont le toit et la voute se sont effrondrés. L’image qui illustre cet article la montre telle que l’on pouvait la voir avant le séisme, et qu’on ne la reverra probablement jamais… Les fresques ont été peintes par Giotto. Elles racontent la vie de Saint François: la vocation, le Latran qui croule, la rencontre avec le Sultan d’Égypte, le prêche aux oiseaux… La basilique inférieure est ornée de scènes de la vie du Christ représentés par Pietro Lorenzetti; dans ces deux édifices, il n’y a pas un centimètre carré de mur qui ne soit peint !

On peut s’étonner de la munificence des basiliques, en regard de la pauvreté et du renoncement aux biens matériels prêchés par François. Mais ce n’est rien par rapport à l’église de Sainte Marie des Anges, construction gigantesque abritant la cabane dans laquelle Francesco mourut en 1226…

Les rues de la ville sont très pentues, étroites, et pavées. Autant dire qu’il n’est guère conseillé d’y circuler en fauteuil autant qu’à pied. Résistez à la tentation, sans nécessairement vous jeter nu dans la neige à l’instar de Francesco, d’acheter les bidules innombrables proposés par les boutiquiers. Pourquoi Diable faut- il que tous ces hauts lieux de religiosité soient envahis de gadgets aussi douteux que des moines miniatures revêtus du maillot de la Juventus de Turin ?

Au hasard d’une place, vous découvrirez ce temple romain dédié à Minerve. Il est possible d’accéder en voiture au parvis de la basilique inférieure ; elle est accessible en fauteuil roulant, musée et tombeau du Saint ne le sont pas. Avant de quitter Assise, profitez du panorama sur la vallée et Sainte- Marie des Anges…

C’est un « marseillais » qui vous accueille à Florence ; ce David- là, les habitants de la Cité Phocéenne le croisent en version béton sur le rond- point de la plage du Prado. Michelange, son créateur, ne pensait probablement pas que son oeuvre serait ainsi disséminée ! De la Piazza Michelangelo, vous dominez Firenze, qui se présente dans toute sa splendeur et sa majesté. Toute la vieille ville est fermée à la circulation automobile, et il est difficile de savoir si les véhicules transportant des personnes handicapées peuvent « officiellement » y entrer.

Le Ponte Vecchio est un lieu de passage obligé; il abrite de très nombreuses bijouteries pour touristes. C’est l’un des rares ouvrages à avoir conservé ses constructions du Moyen Âge. Lors des inondations de 1966, ce sont de véritables fortunes qui sont parties au fil de l’eau ! Le pont est prolongé sur sa droite par une galerie qui mène au musée des Offices. Tous les maîtres de la peinture Renaissance y sont ! Giotto et sa Madonna in trono, Martini et son Annunciazione, Botticelli et sa Primavera, Della Francesca et son dyptique d’Urbino… Le musée est accessible par ascenseur; les salles sont au deuxième étage. Les guides indiquent qu’il est nécessaire de réserver son billet pour la visite mais cette disposition n’est pas opposée aux personnes handicapées.

Après ce ravissement de l’âme et des sens, vous irez à travers des rues plates et dallées, facilement praticables en fauteuil, jusqu’au monument le plus connu connu de Florence, le Dôme (Duomo), de son vrai nom Santa Maria dei Fiore. Elle est entièrement couverte de marbre blanc, rose et vert. Sa construction a duré une trentaine d’années, dans la première moitié du XVe siècle. Le baptistère Saint Jean lui fait face; il est octogonal, et lui aussi couvert de marbres polychromes. La Cathédrale est accessible ; l’entrée pour les utilisateurs de fauteuil roulant est sur le coté droit, derrière le Campanile de Giotto. Un fauteuil roulant est disponible à l’entrée principale, et des guides multilingues vous proposent une visite guidée gratuite. Un bon moyen de voir la fresque du Jugement dernier, peinte par Federico Zuccari et Giorgio Vasari, sur une architecture de Filippo Brunelleschi !

Mais il faut plus d’une demi-journée pour apprécier toutes les beautés de la ville des Médicis ! Il faudrait évoquer la Place de la Seigneurie et ses fontaines, le Palais Pitti et ses fresques, les fabuleux jardins Boboli, sans compter les multiples musées (Bargello, Académie…), e tutti quanti !

Sur le Net :latoscane.com propose un annuaire de sites sur Florence, Pise, Sienne, le Chianti, la Toscane (tourisme, culture, gastronomie,infos pratiques, hébergement, etc). « Ombrie, le coeur vert de l’Italie » est plus institutionnel (traduit de l’italien) mais donne de nombreuses informations en matière de tourisme, shopping, manifestations culturelles, etc. Également traduit de l’italien, Assisi Online est très exhaustif en ce qui concerne les informations générales et touristiques. En italien, le site officiel de la ville de Florence est à l’image de la cité : riche ! Celui de la ville d’Arezzo est moins fourni mais il comporte un guide d’accessibilité urbaine bien utile malgré une interface peu pratique.

Jacques Vernes, juin 2001.

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