Éclipsé par la Ville Lumière (à l’instar des autres départements de la région), le Val d’Oise ne se situe pourtant qu’à une demi-heure du centre de Paris. Une demi-heure pour contempler des paysages qui ont séduit les peintres impressionnistes, découvrir l’art cistercien ou de la Renaissance, balader en bord de rivière ou en pleine campagne, découvrir, enfin, un panorama époustouflant sur la Capitale : les Parisiens eux-mêmes en sont bluffés !

Le monde entier connaît au moins l’un des monuments les plus emblématiques du Val d’Oise : l’église d’Auvers-sur-Oise, dont le chevet a été immortalisé par Van Gogh en 1890. Ce génie tourmenté, qui s’est donné la mort peu de temps après, repose désormais au cimetière du village, aux côtés de son frère Théo, sous un modeste lierre. Très récemment, ce cimetière est devenu un lieu de recueillement de la communauté iranienne, depuis que la chanteuse Marzieh, diva et symbole de la résistance au régime en place à Téhéran, y a été inhumée. L’église et ses environs n’ont pratiquement pas changé, de même que d’autres sites peints par Van Gogh : mairie, auberge, etc., que des panneaux présentent in situ. Mais le malheureux Vincent n’a pas été le seul que l’endroit, par ailleurs tout à fait charmant, a inspiré : CézanneCorot et Pissarro, pour ne citer que les plus célèbres, ont également posé ici leurs chevalets à l’invitation du discret docteur Gachet, collectionneur et mécène. L’atmosphère particulière de l’époque est retracée au château d’Auvers par un parcours scénographique qui invite le visiteur à un véritable voyage dans le temps. Les deux niveaux du bâtiment sont accessibles par ascenseur mais la présence d’un gardien est requise, le circuit étant un peu compliqué. Stationnement possible au sommet de la pente, sur demande préalable.

En aval d’Auvers, la rivière traverse la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, alliance réussie d’une antique cité (Pontoise) et d’une ville nouvelle (Cergy). La première offre ses vieilles rues (pentues), ses commerces, sa belle cathédrale Saint-Maclou (accessible par rampe) ainsi qu’un inattendu « jardin des cinq sens » avec plantes odorantes, cartels braille et vue imprenable sur la vallée. Stationnement réservé à côté de l’entrée. Cergy, sortie de terre à partir des années 1970, constitue quant à elle un manifeste parfois discutable d’architecture contemporaine, dont le fleuron demeure néanmoins l’Axe Majeur conçu par le sculpteur Dani Karavan dans les années 1980, prolongement rêvé de l’axe historique Louvre-Défense. Le point de vue sur la Capitale est parmi les plus spectaculaires de la région ! En contrebas, la base de loisirs de Cergy est à la fois un lieu de promenade et de détente ouvert à tous, où les usagers handicapés disposent d’une large offre de loisirs adaptés. Non loin de là, la marina de Port Cergy constitue une halte fluviale aux nombreux restaurants où l’on peut faire une pause dans une atmosphère toute méditerranéenne.

Vue sur Paris depuis l'Axe Majeur de Cergy.

La campagne, on la retrouve très vite au sortir de Cergy avec le parc naturel régional du Vexin français. Pourquoi français ? Pour le différencier de son voisin normand, terre étrangère au Moyen-Âge. Ce vaste plateau calcaire essentiellement agricole n’a pourtant rien de la morne plaine. Il suffit de prendre les chemins de traverse pour trouver des bois et, dans le creux des vallées, de jolis villages traversés par des cours d’eau, repaire discret de la gentry francilienne. La Maison du parc est d’ailleurs installée à Théméricourt dans un fort élégant château jadis propriété du dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier, de sinistre mémoire. C’est aujourd’hui la vie locale que l’on y célèbre, dans toute sa diversité : histoire des hommes et des paysages, faune, sensibilisation aux enjeux écologiques, conseils de randonnée… Stationnement aisé, ascenseur pour accéder aux étages.

La campagne, on la retrouve également en amont de la rivière, vers Asnières-sur-Oise : l’abbaye cistercienne de Royaumont, administrée par une fondation culturelle privée, déploie sa majesté millénaire au bout d’une allée de marronniers où le gravier, hélas, est omniprésent. Le site, qui porte les stigmates d’une histoire mouvementée, héberge désormais artistes et musiciens. Des représentations y sont données tout au long de l’année, et également des conférences et des rencontres. Un lieu où l’esprit ne cesse de souffler… Les parties basses sont accessibles de plain-pied et par rampes en contournant le bâtiment, mais les étages sont inaccessibles (renseignez-vous avant de réserver votre place pour un concert). Restauration possible sur place, à côté de l’émouvant « jardin des neuf carrés », stationnement réservé à droite de l’entrée.

Plus au sud, à Écouen, le Musée national de la Renaissance déploie ses extraordinaires collections dans le château du connétable Anne de Montmorency (un prénom alors porté par les deux sexes), ami de François Ier. L’endroit a subi de nombreuses vicissitudes au fil des âges mais l’âme du grand collectionneur survit à travers la muséographie actuelle. De salle en salle, en toute quiétude, le visiteur peut s’émerveiller devant des trésors : mobilier, tapisserie, objets d’art, tableaux, sculptures, céramiques… L’accessibilité ne pose pas de problème majeur (ascenseur) et il est possible, sur demande, de stationner sur le pont de pierre devant l’entrée du château. Des visites en Langue des Signes Française sont par ailleurs régulièrement organisées et des supports de visite tactiles et braille sont en cours d’élaboration.

Le passage régulier d’avions de ligne au-dessus d’Écouen fait se télescoper les époques : les aéroports de Roissy et du Bourget ne sont pas loin… Ce contraste est encore plus frappant, à Louvres, bourg de (presque) campagne situé à proximité de Roissy, où un élégant espace archéologique baptisé Archea a ouvert ses portes en 2010. Ce musée du XXIe siècle, pleinement accessible (parking réservé dans la ruelle qui borde le bâtiment) présente les chefs d’oeuvres mérovingiens mis au jour lors de fouilles effectuées sur place, mais également dans la périphérie de l’aéroport. L’histoire de l’ancien Pays de France est ainsi retracée, au moyen de maquettes expliquant l’évolution de l’habitat et de dispositifs audiovisuels (sous-titrés en français) : une muséographie intelligente qui permet à chacun de s’instruire, quel que soit son âge. Quelques éléments tactiles sont disponibles pour les visiteurs déficients visuels, en attendant l’arrivée de supports braille. Une remarquable plongée dans l’histoire pour apprendre à sortir de Paris !

acques Vernes, décembre 2010.


Sur le web, le très basique site du Comité du tourisme de Val d’Oise se résume à un annuaire d’activités et lieux remarquables. Les brochures, disponibles en téléchargement, sont heureusement plus complètes, comportant parfois des mentions d’accessibilité (labels Tourisme et Handicap)…

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