Bastien Perret est tenace. Après une première partie en Afrique, il reprend la route en Amérique du Nord et du Sud pour montrer aux jeunes, et aux autres, les opportunités qu’offre la vie avec un handicap moteur. Lui, le sportif que sa discipline de prédilection, le kite-surf, a rendu paraplégique en 2005, a décidé de poursuivre le sport, fun ou extrême, et de partager son expérience de vie : « C’est la continuation de ce que j’ai fait en 2010 en Afrique du Sud, Hong-Kong, Singapour et Indonésie. Surtout auprès des enfants, pour montrer ce que l’on peut faire. » Son tour du monde en « Horizons partagés », Bastien le bouclera en deux périodes, et pour ce nouveau périple, il part accompagné par sa compagne, Virginie, une enseignante passionnée comme lui de sport et de voyage : ensemble, ils parcourront les Amériques jusqu’à la fin de l’année, puis au printemps 2013 Nouvelle-Zélande, Nouvelle-Calédonie, Australie, Thaïlande et Philippines. L’hiver, Bastien le passera à La Plagne, station de ski savoyarde dans laquelle il travaille et qui soutient son tour du monde.

Cette aventure planétaire a commencé par des petits voyages, puis en compagnie d’amis globe-trotters : « Au départ, tu te testes. Puis tu pars tout seul, ce que j’ai fait en 2010. » Ses limites, il les cherche encore, son aventure dans l’ascension interrompue du Kilimandjaro pour l’unique émission de téléréalité française réalisée avec des personnes handicapées (Kilimandjaro, au-delà des limites sur TF1 en février 2008) ne l’ayant pas découragé: « Nous arrêter du jour au lendemain, sans explications, c’était frustrant. Il y a toujours un moyen d’arriver au but. Mais j’ai gardé un bon souvenir du séjour, pour vivre mes passions, du positif, de belles rencontres. C’était une bonne expérience, notamment vis-à-vis des sponsors, et un tremplin pour mes projets. »

Projets qu’il réalise dans le cadre de son association, Magic Bastos : c’est sur son site web que les internautes sont invités à suivre le parcours de Bastien et Virginie: « L’aventure sera suivie par la classe de ma compagne. En France, on a beaucoup de chance par rapport à d’autres pays. On a des allocations, des associations, de l’accessibilité. Dans les pays peu développés, il faut survivre, et le sport est un luxe. Mais j’ai remarqué que l’entraide est plus forte dans les pays pauvres que dans les pays riches. » Des enseignements qu’ils espèrent diffuser.

Ces nouvelles étapes seront financées par des sponsors, qui couvrent les 20.000€ prévus. Des dépenses réduites puisque Bastien et Virginie logeront chez l’habitant aussi souvent que possible : « C’est le meilleur moyen de partager avec les gens, surtout s’ils acceptent de recevoir une personne en fauteuil roulant. On devra aussi affronter les transports collectifs, sans se blesser. Sans se poser trop de questions. » L’aventure est à ce prix.

Laurent Lejard, août 2012.

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