Nicolas Olso est de ces passionnés qui veulent percer dans l’univers difficile et concurrentiel de la chanson française. Le credo de ce jeune Lyonnais qui travaille actuellement sur Paris comme ingénieur commercial, c’est la vraie vie, et il présente un aspect de la sienne dans un titre autobiographique, Mon monde.

Question : Qu’est-ce qui vous a amené à présenter votre père dans ce clip ?

Nicolas Olso : C’est le vécu. Dans un premier temps, montrer que le handicap n’est pas une fin en soi. Quand on est bien entouré, qu’on a des gens avec nous, alors forcément on peut continuer à faire des choses. Et puis aussi un peu démocratiser le handicap. C’est vrai qu’en France, il y a encore peu de structures adaptées au handicap dans les transports, un peu partout notamment dans les grandes villes. Quand on voit d’autres pays, je trouve qu’on est très en retard sur pas mal d’infrastructures concernant le handicap.

Question : Dans le clip, on vous voit en famille avec votre père, votre mère, votre soeur…

Nicolas Olso : Oui, ce sont mes proches. En fait, au tout début je voulais prendre des acteurs, mais après je me suis dit, pourquoi prendre des acteurs, autant jouer la vraie vie, filmer la vraie vie de ma famille, ce sera forcément plus sincère et plus vrai dans l’image. Parce que ce sont des choses qu’on fait au quotidien, les transferts, tout ce qu’on montre dans la vidéo. Et on voulait surtout avec le réalisateur montrer non pas un apitoiement sur le handicap mais plutôt un message positif. C’est un sujet assez difficile et on ne voulait surtout pas exposer le côté dur, parce qu’on sait que le handicap n’est pas facile à vivre. Encore moins pour les personnes 100% handicapées, et pour la famille et l’entourage aussi. On voulait montrer que quand il y a de l’amour, il y a une vie avec le handicap, que ce n’est pas la fin.

Question : Vous montrez un anniversaire, un moment de bonheur familial. La vie avec votre père a toujours été du bonheur ou la réalité du handicap est-elle plus dure ?

Nicolas Olso : C’est vrai que la réalité est plus dure. On sait que les personnes tétraplégiques vivent beaucoup de difficultés, celles qui sont aveugles aussi. C’est toute une réorganisation de vie. Mes parents ont dû déménager, il y a eu pas mal de phases difficiles parce qu’ils avaient un appartement qui n’était pas accessible avec un ascenseur, ils se sont retrouvés dans un T3 où ma mère n’avait pas de chambre, il fallait qu’elle dorme sur un canapé. Vous voyez, cette partie-là je n’ai pas voulu la montrer aux gens, je ne voulais pas qu’ils s’apitoient sur leur sort comme on le voit souvent. Je me souviens, quand je promenais avec mon papa, les gens soit tournent la tête, soit ils font un sourire comme s’ils disaient « le pauvre ». Oui, évidemment c’est une situation difficile mais quand on est bien entouré, avec des gens qui nous aiment, la situation est un peu moins difficile.

Question : Vous êtes un jeune chanteur qui essaie de percer en participant à des concours. Quels sont votre répertoire et votre but ?

Nicolas Olso : 
Mon répertoire, c’est tous styles de musiques. C’est mon père qui m’a donné le goût de la musique, il m’a appris à avoir une large culture musicale, ne pas écouter que de la pop, de la chanson française. J’écoute tout, du très vieux rock, de la musique classique, du rap, la chanson actuelle. Je m’inspire de tout, même la chanson pour ados parfois, je trouve que chaque musique a sa particularité. Si je fais de la musique aujourd’hui, c’est pour délivrer un message, ce n’est pas forcément pour percer. Si dix personnes ont entendu le message que j’ai voulu faire passer en musique, pour moi c’est déjà gagné. La musique, c’est une passion. Depuis l’accident de mon papa, c’est ce que j’ai envie de faire, délivrer un message et dire la vie n’est pas facile, mais il faut savoir poursuivre, sans s’arrêter sur un obstacle parce qu’il y a des gens qui vivent des situations bien plus difficiles que les nôtres.

Question : Votre père était musicien ?

Nicolas Olso : Il a joué de la batterie, il animait des soirées comme DJ quand il vivait à Paris. Il m’a offert ma première guitare.

Question : Quelque part, vous suivez ses traces ?

Nicolas Olso : Oui. Il écoute toujours, c’est une vraie bible de la musique. Quand j’ai besoin d’avoir des références, si je l’appelle il me répond tout de suite, il est très fin là-dessus, et il a bon goût. Il y a des choses que j’aime moins et qu’il écoute, mais j’écoute quand même pour savoir ce que c’est. Je m’intéresse !

Propos recueillis par Laurent Lejard, mai 2016.

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