En juin 1998, le rapport « Le Droit des Sourds » rédigé par Dominique Gillot, alors Députée du Val d’Oise et qui allait devenir quelques mois plus tard Secrétaire d’État aux Personnes Handicapées, préconisait 115 propositions; parmi elles la création de Centres d’Information sur la Surdité : « L’information des parents, sitôt le diagnostic posé, doit se faire dans le cadre d’un Centre d’Information sur la Surdité (C.I.S.), structure de coordination, autonome et pluraliste implantée régionalement ou inter- régionalement (regroupant tant des professionnels que des parents d’enfants sourds et des adultes sourds agissant comme conseillés) et s’appuyant notamment sur le réseau existant de compétences éducatives, médico- sociales et médicales […] La loi doit reconnaître le droit des parents d’enfants sourds à une formation pluridisciplinaire comprenant notamment l ‘apprentissage des techniques de communication (LPC, LSF). La coordination de cette formation pourrait être confiée aux CIS et tant son contenu que son financement fixés par arrêté ».

Retards à l’allumage…
 Ces Centres commencent tout juste à se mettre en place. « Ils ont une vocation régionale d’information des personnes sourdes et de leurs familles dans les domaines de l’audition, de la surdité, de l’éducation des jeunes sourds et de la vie des personnes sourdes » précise une circulaire de la Direction générale de l’action sociale au ministère de l’Emploi et de la Solidarité en date du 5 octobre 2000. Leur mise en place a pris un retard certain, par rapport aux prévisions ministérielles de l’époque : « 10 CIS régionaux seront ouverts d’ici à la fin de l’année 2000 ou dans les premières semaines de 2001, les 12 suivants devant être en place à la fin de l’année 2001 ». L’Anpes (Association nationale des parents d’enfants sourds) relate notamment une réunion de travail en vue de la constitution du CIS de Provence- Alpes- Côte d’Azur (PACA), sans suite à ce jour, qui contribue à expliquer le décalage entre la volonté ministérielle et sa traduction en Région. Le budget de l’État contribue au fonctionnement de chaque centre à hauteur de 30.490 euros (en 2000), par l’intermédiaire des Directions régionales à l’action sanitaire et sociale (DRASS). Chaque CIS doit s’appuyer sur les dispositifs existants (Handiscol, centre Vie Autonome, autres lieux d’information) et chercher les moyens humains et financiers complémentaires et nécessaires à sa mission.

Neutre et pluridisciplinaire.
 Celui de Lille a récemment ouvert ses portes au public. Comme tous les autres, il informe les personnes sourdes et malentendantes, ainsi que leur famille et les professionnels, sur toutes leurs questions, qu’elles soient d’ordre social ou professionnel. Les demandes du public sont très diversifiées, beaucoup d’entre elles portant sur des problèmes médicaux ou d’aides auditives. Elles peuvent également concerner la recherche d’établissement scolaire, d’activités de loisirs, de services pratiques. A toutes ces questions, le CIS répond de manière neutre et objective, c’est- à- dire sans effectuer de sélection; c’est ainsi qu’il fournira la liste de l’ensemble des associations proposant telle ou telle activité, sans distinction qualitative. Destiné à diffuser l’information la plus complète et exhaustive possible, il n’a pas pour vocation de remplacer les services existants mais justement de les faire mieux connaître. Le centre lillois est ouvert depuis octobre 2001 et reçoit une moyenne de deux personnes par jour. Outre celles des visiteurs, les demandes d’informations arrivent par téléphone ou mél, le Minitel n’étant pratiquement pas utilisé. Les deux personnes qui y travaillent à temps partiel ont du créer un centre documentaire et recenser l’existant dans leur région. Même au niveau local, la recherche et la collecte d’informations demeure un travail ardu et permanent.

Le CIS des Pays de Loire bénéficie d’une infrastructure qui lui a permis d’être opérationnel plus rapidement. Dans cette région, le centre- ressources Itinéraires Déficients Sensoriels, consacré à l’insertion professionnelle, a été créé en 1999 et est financé par l’Agefiph; il dispose d’un centre documentaire et a joué la carte de la mutualisation des moyens et de la répartition des compétences. C’est ainsi que le CIS a la responsabilité d’informer les jeunes, les personnes âgées et les adultes malentendants qui n’ont pas de demandes relatives à l’emploi, les questions concernant l’insertion professionnelle étant traitées par le centre-ressources.

Jacques Vernes, avril 2002.


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