Samedi 31 juillet – Santé – Médecins, MDPH et urgences.

Cabinet médical du futur ©Forward

Des syndicats de médecins représentant plus de la moitié des praticiens ont signé hier un avenant à la convention qui les lie à l’Assurance Maladie, annonce celle-ci dans un communiqué. Les médecins traitants de personnes dépendantes âgées de plus de 80 ans en Affection Longue Durée pourront appliquer quatre fois dans l’année une consultation longue à 70€, soit le double du tarif précédent. Ceux qui remplissent le certificat médical (8 pages en PDF modifiable) d’une demande auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées pourront tarifer leur consultation 60€ intégralement remboursés par l’Assurance Maladie aux personnes en ALD ; ils pourront également faire prendre en charge une consultation préalable dite « blanche » de préparation à ce remplissage. D’autres dispositions concernent les enfants vivant avec des troubles du neurodéveloppement ou en suivi psychiatrique, ainsi que le déploiement du service d’accès aux soins (SAS) : ce dernier consiste à mettre en place un médecin régulateur chargé de trouver dans les 48 heures un créneau de consultation chez un médecin pour les patients « ressentant un besoin de soin urgent, et ne parvenant pas à joindre [leur] médecin traitant », afin de leur éviter de s’adresser aux urgences hospitalières généralement saturées et dégradées.

Samedi 31 juillet – Les initiatives de la semaine.

  • La secrétaire d’État aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, encouragerait-elle des personnes handicapées sans solution en France à demander la nationalité belge pour obtenir une place en établissement médico-social ?
  • La députée Caroline Janvier (LREM du Loiret) annonce que les frais d’interprétation LSF d’un citoyen sourd rencontrant un député seront désormais payés par l’Assemblée Nationale, dont l’application de la décision prise en avril 2020 avait été retardée par la crise sanitaire.
  • Une école de pilotage aérien ouvre à Perpignan (Pyrénées-Orientales) pour que des amateurs qui n’ont pas l’usage de leurs jambes puissent voler en ULM.
  • En remplaçant trois membres de son cabinet qui en compte huit, la secrétaire d’État aux personnes handicapées a « consommé » 19 conseillers en 50 mois ce qui établit à moins de 3 mois en moyenne la durée de leurs fonctions.
  • Une campagne de dons permet à une famille de Seine-Maritime de s’équiper d’une voiture adaptée assurant le transport de leur enfant handicapée motrice.
  • La ville de La Ferté-Macé (Orne) réduit de 40% la dépense pour un aspirateur électrique de voirie parce qu’il est utilisé par un travailleur handicapé et de ce fait cofinancé par le FIHFP.

Vendredi 30 juillet – Société – Un enfant sourd enlevé.

https://twitter.com/justice_gouv/status/1421338816380641282?s=20

Le père d’un enfant sourd placé dans une famille d’accueil de Lannion (Côtes d’Armor) et âgé de 8 ans a été enlevé par son père. Ce dernier ne dispose que d’un droit de visite sous surveillance, depuis la mort de la mère de l’enfant. Il est connu de la police pour des motifs de droit commun, et a profité d’une visite pour partir précipitamment avec son fils de type européen, mesurant 1m35, cheveux blonds mi-longs et portant au moment des faits un jean et un manteau bleu marine. Les autorités ont lancé une Alerte enlèvement contenant une photo de l’enfant et de son père ainsi que sa description : 38 ans, cheveux longs brun, taille 1,65m/1,70m, visage émacié, il portait, au moment des faits un pantalon beige/gris, des baskets beiges/grises et un bonnet.

Vendredi 30 juillet – Les ratés de la compensation.

Logo des jeux paralympiques de Tokyo 2020
  • Le Comité International Paralympique interdit aux sportifs sous peine de sanction de manifester ou exprimer un point de vue lors des compétitions, cérémonies et remise de médailles pendant les Jeux de Tokyo 2020.
  • La MDPH de l’Eure considérant qu’un fauteuil roulant adapté permettant d’allonger les jambes est un équipement de « confort », c’est une cagnotte et une quête qui l’ont financé en faveur d’un jeune homme de Vernon.
  • Voiture volé, filouterie dans une station essence puis stationnement sur une place réservé, encore un malfrat qui a tout fait pour attirer l’attention de la police à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), ivrognerie en plus.
  • Depuis le 25 juin, seule la commune de La Roche-sur-Yon (Vendée) a déposé une mission de service civique d’Ambassadeur de l’accessibilité dont le recrutement a été lancé le 25 mai 2021.
  • Selon les données de la Dares, 1,3% des jeunes entrés en apprentissage en 2020 sont reconnus travailleurs handicapés alors que la secrétaire d’État aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, espérait qu’ils soient 6%.
  • A Toulouse (Haute-Garonne), un quadragénaire irrité par le bruit d’une bande de jeunes les menace avec un pistolet et les policiers découvrent chez lui 700 munitions.

Jeudi 29 juillet – Transports – Métro de Marseille en 2024.

Escalier d'une station du métro de Marseille ©François Nagot - Alliage

A l’échéance maximale de report de la mise en accessibilité des transports collectifs, le métro de Marseille ne devrait compter que 12 stations utilisables par les clients handicapés moteurs sur les 29 (dont deux communes) de ses deux lignes mises en service en 1977 puis 1984 à 1987 (lire ce Top). « Aujourd’hui, justifie la Métropole Aix-Marseille-Provence qui constitue l’autorité organisatrice de mobilité, déjà 6 stations de métro (ligne M1) correspondent à la réglementation en matière d’accessibilité : les stations Blancarde, Louis Armand, Saint Barnabé et La Fourragère mises en service en 2010 et la station Gèze en 2019 [terminus nord de la ligne 2]. La station Sainte-Marguerite Dromel [terminus sud de la ligne 2] rendue accessible en 2019. » Les travaux d’accessibilité de six autres stations doivent débuter l’an prochain pour une livraison en 2024 : Vieux Port, Jules Guesde, La Timone, La Rose (terminus nord de la ligne 1), Rond-Point du Prado et gare Saint Charles (assurant une correspondance entre les deux lignes). A cette échéance, 40% du réseau métro serait théoriquement accessible mais avec aide pour monter dans les rames : « Pour la Métropole Aix-Marseille-Provence, la mise en accessibilité du métro s’accompagne de sa modernisation : à partir de 2023, l’actuel métro de Marseille cédera sa place à un métro automatique sans conducteur, climatisé, accessible aux personnes à mobilité réduite depuis le quai ». La livraison des nouvelles rames devant s’étaler sur trois années, ce n’est qu’en 2026 au mieux que ces clients handicapés bénéficieront d’une garantie d’accès. Toutefois, la seconde station assurant la correspondance entre les deux lignes, Castellane, a été sortie du lot constitué en 2019 : « Les travaux comprennent la création de plusieurs ascenseurs à différents niveaux. L’ensemble nécessite à la fois des travaux souterrains et des travaux depuis la surface […] En terme opérationnel, il n’apparaît pas raisonnable pour 2024 de réaliser l’ensemble des déviations de réseaux et de mener de front ces travaux, simultanément avec ceux du tramway (prolongement du tramway vers le quartier de Sainte-Marguerite qui passe par la place Castellane ) sans engendrer des impacts très forts sur la circulation et les activités des commerçants. » Des raisons suffisantes pour ne pas respecter l’obligation d’accessibilité ? Et la Métropole ne dit mot des 16 stations restantes qui parcourent des quartiers denses et peuplés. Ses clients déficients visuels seront mieux lotis, du moins ceux qui sont technophiles : une appli mobile devrait leur assurer un guidage dans les stations au moyen de balises Bluetooth, déploiement l’an prochain.

Mercredi 28 juillet – Culture/Loisirs – Léonard au Clos Lucé.

Maquette tactile d'un projet de fort militaire circulaire ©Yanous.com

Dernière résidence de Léonard de Vinci, le domaine du Clos Lucé à Amboise (Indre-et-Loire) vient d’ouvrir un lieu d’exposition multimédia sur les créations de cet homme de génie mort là en 1519. Installé dans une ancienne usine du parc du château, il présente ses dessins d’architecture civile et militaire, géométrie, construction et urbanisme dont le projet de ville idéale à Romorantin (Loir-et-Cher) aurait pu en faire la capitale du domaine royal. Outre des fac-similés de documents d’époque, plusieurs maquettes restituent des projets architecturaux et leurs innovations. Des pupitres de plusieurs hauteurs proposent également une simulation de vol aux commandes d’un engin volant dessiné par le peintre. Une vaste salle est consacrée à la projection de tableaux et fresques peintes par Léonard, mettant en valeur certains détails remarquables par l’apport des dessins préparatoires. Ces galeries Léonard de Vinci peintre et architecte sont aisément accessibles, un ascenseur desservant l’étage, et équipées de toilettes adaptées. Des maquettes grandeur nature mettent en oeuvre dans le parc certains projets de Léonard, tels ses ponts, hélicoptère, bateau à roues à aubes, etc. Le sous-sol du château (accessible par élévateur extérieur) présente d’autres modèles réduits de projets de machines, d’armes et machines de guerre. Enfin, les pièces du rez-de-chaussée (accessible) et de l’étage (qui ne l’est pas) proposent une reconstitution totalement imaginaire de la dernière demeure du génial peintre, aucun document ni récit ne permettant d’en connaître l’agencement et la décoration. Tarif très réduit pour les visiteurs handicapés et un accompagnateur, prêt de fauteuil roulant, une place de stationnement réservé devant l’entrée du 2 rue du Clos Lucé et à côté du parking payant 400 mètres plus bas.

Mardi 27 juillet – La perle de la semaine.

Pegasus Dream Tour

Le Comité International Paralympique a été bien mal inspiré pour son premier jeu vidéo de simulation de compétitions en le nommant… Pegasus : il porte le même nom que le logiciel espion israélien qui fait mondialement scandale depuis la révélation de son utilisation pour espionner les téléphones mobiles de chefs d’États et de gouvernements (dont notre actuel Président de la République Emmanuel Macron et son ancien Premier ministre Édouard Philippe), des journalistes d’investigation, des employés d’organisations non-gouvernementales ou militants des droits de l’homme, etc. Plusieurs pays sont mis en cause pour avoir employé un logiciel dont la vente à l’exportation est soumise à l’accord préalable du ministère israélien de la défense. Le Pegasus Dream Tour de l’IPC n’est pas censé, lui, espionner les participants mais les faire s’affronter sous forme d’avatars pour promouvoir le mouvement paralympique. Enfin, espérons-le…

Lundi 26 juillet – Surdité/Communication – Remise à plat des centres-relais.

Les différents centres-relais des conversations téléphoniques

Le Gouvernement a tiré les conséquences de l’intense travail de pression et d’obstruction de la Fédération Française des Télécoms et des opérateurs téléphoniques à l’encontre des services de relais des conversations des personnes sourdes ou malentendantes mis en place le 8 octobre 2018. La FFT voulait dès le 1er juillet filtrer les « appels vers les grandes entreprises et services publics, qui doivent disposer de services accessibles en propre » ; elle proposait également de confier au service d’appel des services d’urgence, le 114, la gestion des communications téléphoniques avec les personnes sourdaveugles et aphasiques, l’objectif étant de faire réaliser des économies aux opérateurs téléphoniques. Dans un communiqué, les trois ministres de tutelle lancent « une mission de préfiguration afin de mettre en place une solution universelle d’accessibilité téléphonique adaptée aux personnes sourdes, malentendantes, sourdaveugles et aphasiques ». Elle devra étudier l’élaboration d’un service unique assurant une universalité de l’adaptation des communications téléphoniques des publics handicapés concernés ; on ne sait pas si le 114 est concerné par cette fusion [Précision du 27 juillet du secrétariat d’Etat aux personnes handicapées : « Le 114, numéro d’urgence accessible aux personnes sourdes et malentendantes fait l’objet d’un suivi spécifique, indépendamment de cette mission »]. Cela ramène à la case départ le chantier de création d’un service relais des communications téléphoniques et nécessitera une modification législative et réglementaire : la volonté des opérateurs téléphoniques de reporter un tel service sur l’État avait en effet abouti à l’article 105 de la loi pour une République numérique, instaurant une véritable usine à gaz par la multiplication des centre-relais (conversations interpersonnelles, entreprises commerciales, administrations, services publics ou privés, etc.) sans pilotage, contrôle et sanction. Les deux applications mobiles servant de centres-relais ne sont utilisées que par moins de 3.500 des 500.000 usagers potentiels, et ne sont pas adaptées aux personnes aphasiques ou sourdaveugles.

Lundi 26 juillet – Santé/Politique – Loi passe sanitaire.

Les passes sanitaires vaccination, test négatif ou rétablissement

Assemblée Nationale et Sénat se sont accordés sur un texte commun de loi instituant un passe sanitaire et une vaccination obligatoire contre le Covid-19. Il confie au Premier ministre le droit, jusqu’au 15 novembre, d’imposer aux plus de 12 ans la présentation obligatoire d’un passe sanitaire ou test négatif pour accéder aux transports, foires et salons, certains services privés, grands centres commerciaux, ou pour entrer dans un établissement médico-social. Les salariés de ces entreprises et activités qui ne sont ni vaccinés ni testés pourront être suspendus sans salaire, et ceux en contrat temporaire ou à durée déterminée licenciés sans dommages et intérêts ; cela s’applique à la fois aux salariés des secteurs publics ou privés, les fonctionnaires ou contractuels à durée indéterminée ne pouvant être licenciés mais seulement mis en congé ou mutés dans un emploi compatible avec leur absence de vaccination. Les cas de contre indication médicale à la vaccination et permettant la délivrance d’un document seront définis par la Haute Autorité de Santé et publiés par décret. La nouvelle loi réglemente l’isolement des personnes testés positives, et rend obligatoire la vaccination des personnels travaillant dans un établissement ou service de santé, un établissement médico-social, habitat inclusif, résidence-service pour personnes handicapées ou âgées, ainsi que pour les psychologues ou psychothérapeutes, ostéopathes ou chiropracteurs, étudiants ou élèves des établissements concernés par cette vaccination, aides humaines à domicile, sapeurs pompiers et marins pompiers, ambulanciers, prothésistes et vendeurs d’aides techniques. L’absence de justification de l’obligation vaccinale entraînera une interdiction d’exercer, avec suspension de salaire mais sans licenciement sauf pour les employés sous contrat temporaire ou à durée déterminée. Enfin, seuls des policiers ou gendarmes pourront demander à vérifier l’identité du porteur de passe sanitaire ou de test. Si la loi est adoptée, elle est soumise à l’examen du Conseil Constitutionnel et ne sera applicable qu’après sa décision.

Samedi 24 juillet – Les initiatives de la semaine.

Carte des sites labellisés Tourisme et Handicap
  • L’Association Tourisme et Handicap a intégré dans sa cartographie près de 2.500 sites labellisés sur les 3.800 que compte notre pays (lire l’actualité du 8 juillet 2021).
  • Des tricoteuses d’une maison de retraite de Saint-Maixent (Deux-Sèvres) réalisent le drapeau Sourd en soutien aux personnes sourdaveugles et pour contribuer à la connaissance de ce multihandicap auprès du public.
  • L’ADAPEI de l’Eure crée un service d’accueil itinérant destiné aux enfants et adolescents sans solution médico-sociale.
  • Les chauffeurs routiers sourds se rencontrent à Bourges (Cher) pour préparer leur organisation en association de défense afin d’obtenir une simplification de l’examen médical d’aptitude à la conduite.
  • Le week-end prochain les spectateurs sourds du festival de musique classique Savalaure, à Arnac (Cantal), pourront ressentir les concerts grâce à des gilets vibrants Subpac.
  • La commune guyanaise de Macouria crée « l’heure civique » à la demande de Voisins solidaires, pour aider bénévolement une personne vulnérable.
  • Les élèves de l’école de police d’Oissel (Seine-Maritime) participent à une journée de sensibilisation aux handicaps.

Vendredi 23 juillet – Les ratés de la compensation.

  • Un homme handicapé moteur qui demande à Vandoeuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle) depuis 4 ans un relogement en rez-de-chaussée doit être porté jusqu’à son appartement du 6e étage par les pompiers pour cause de longue panne d’ascenseur.
  • Bien que l’automatisation de l’un des bureaux de poste de Rézé (Loire-Atlantique) s’effectue au détriment d’usagers handicapés, la direction de La Poste ne cède rien et ferme un bureau exploité par des employés.
  • Des organisateurs de colonies de vacances redoutent une carence en animateurs et des interdictions d’activités du fait de l’extension début août du passe sanitaire.
  • A Metz (Moselle), un ivrogne est arrêté par la police pour avoir frappé deux clients handicapés qui montaient dans un bus.
  • La rennaise qui avait engagé une grève de la faim le 25 mars l’a arrêtée (lire Les ratés du 18 juin 2021), et commence à rencontrer des élus locaux pour évoquer ses revendications.
  • La commune de Fontenay-le-Fleury (Yvelines) refuse l’accueil quotidien au centre de loisirs d’un enfant vivant avec un trouble autistique pourtant qualifié de léger.
  • Le ministre des transports a pris trois ans et demi pour répondre à la députée de la majorité Marie-Ange Magne qu’il n’interviendrait pas auprès de la SNCF sur les suppressions d’agents qui réduisent l’aide et l’assistance aux voyageurs handicapés.
  • Accusé sans preuves, un jeune marocain sourd âgé de 17 ans est maintenu en prison après une audience de demande de mise en liberté succédant à une première audience le 1er juillet sans interprète LSF.
  • Le controversé préfet de police de Paris, Didier Lallement, défend l’action de la police après la disparition d’un jeune autiste dont le corps a été retrouvé dans un squat parisien le 9 juillet dernier grâce à la mobilisation de sa famille.
  • A une question sur l’inaccessibilité des tribunaux et des audiences sans interprète, la secrétaire d’État aux personnes handicapées répond à côté en évoquant des consultations juridiques accessibles et mallette pédagogique.

Jeudi 22 juillet – Culture/Loisirs – Jardins et art à Chaumont-sur-Loire.

Jardins du festival et fleurs cristallisées des écuries du château ©Yanous.com

La 29e édition du festival des jardins de Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher, lire ces reportages touristiques de 2006 et 2012) est consacrée au biomimétisme, et fait la part belle à la récupération. Les 25 parcelles attribuées à des jardiniers proposent des mini-paysages axés sur l’imitation de formes, la récupération d’objets et de plantes, le mélange des genres et des styles, l’ensemble dans une étonnante dominante bleue. On se perd dans le jardin caméléon dont les jeux de miroirs truquent les perspectives et démultiplient plantes et visiteurs, le recyclage d’objets et matériaux assure l’agencement de bleu désir constituant le nid du « jardinier satiné », des coussins de belle-mère forment l’ossature du jardin fractal mosaïque mimétique, la végétation colonise la fontaine anémone, on se parle à distance là où tout est connecté. C’est une invitation poétique à la rêverie, à observer grenouilles et insectes qui vivent dans ces écosystèmes ouverts au public jusqu’au 7 novembre. Cette année, la presque totalité de ces jardins temporaires est accessible aux personnes en fauteuil roulant, avec aide du fait des pentes liées au profil du terrain ; à noter que le document recensant cette accessibilité apparaît plus restrictif que ce que l’on peut effectivement faire. La visite se poursuit par les jardins permanents du Goualoup et le parc du château parsemés de sculptures contemporaines sur le thème de la nature. A voir également, quelques lieux apaisants dans les écuries et au rez-de-chaussée accessible du château l’exposition d’estampes de Jean Dubuffet (un travail méconnu de ce spécialiste de l’art brut disparu en 1985) et les paysages de Paul Rebeyrolle. Accès et stationnement réservé côté ferme, toilettes adaptées, prêt de fauteuil roulant, gratuit pour les visiteurs handicapés.

Mercredi 21 juillet – Sports/Loisirs – Tout sur les Jeux.

Mes Docs animés Les Jeux Olympiques

Les éditions pour enfants et adolescents Milan publient plusieurs livres illustrés sur les sports olympiques et paralympiques. Pour les petits de 4 à 7 ans, Mes P’tits docs Les jeux olympiques présente, sur un texte de Stéphanie Ledu et des illustrations d’Aurélie Grand, leur fondation dans l’Antiquité grecque et leur renaissance à la fin du 19e siècle. On y découvre les sports olympiques et paralympiques, d’été comme d’hiver ; 7,60€ en librairies et 4,99€ en ebook. C’est le déroulement des jeux qui est proposé dans Mes Docs animés Les jeux olympiques, dans lequel les enfants participent aux différents sports en exécutant une prise de judo, font tourner le ruban de gymnastique rythmique, tirent au biathlon ou marquent en basket fauteuil ; texte de Caroline Lesage et illustrations de Mathilde George, 12,50€ en librairies. Autre album mais dans la série Mes Docs à coller, Les jeux olympiques invitent les enfants à identifier des personnages ou des objets pour coller dans leur emplacement des vignettes autocollantes. Là encore, ce sont les sports olympiques qui sont à l’honneur, et un paralympique ; texte de Stéphanie Ledu et illustrations de Rémi Saillard, 4,90€ en librairies. Enfin, dans la série Mes p’tites questions, Audrey Guiller invite sur des illustrations d’Anne Pomel (qui a fait le choix de dessiner des personnages au physique et visage occidentaux) à découvrir la ville de Tokyo qui demeure la plus grande agglomération au monde avec plus de 42 millions d’habitants. L’ouvrage comporte également un vocabulaire des mots courants ; 8,90€ en librairies.

Mardi 20 juillet – Éducation – L’inclusion est systématisée.

Parcours administratif d'un élève handicapé

En réponse à une question écrite de la députée drômoise Emmanuelle Anthoine (Les Républicains), le secrétariat d’État aux personnes handicapées précise que « en vertu du principe d’inclusion, la scolarisation en milieu ordinaire est recherchée systématiquement ». Il évite ainsi de justifier les carences en matière d’éducation spécialisée dans ce département rhodanien, où « 404 personnes handicapées ne sont pas accompagnées dans des organismes dédiés [dont] 192 enfants sont en attente d’une place [et] 257 enfants handicapés restaient sans solution » affirme la députée. La réponse généraliste du secrétariat d’État rappelle les dispositifs existants en matière d’inclusion scolaire et la collaboration supposée effective entre éducation ordinaire et spécialisée. Le député Les Républicains du Haut-Rhin, Raphaël Schellenberger, reçoit la même réponse alors qu’il interrogeait le secrétariat d’État sur le délai moyen de 6 à 10 ans pour obtenir une place en Maison d’Accueil Spécialisé. De même que Jean-Paul Lecoq (Gauche démocrate et républicaine – Seine-Maritime) qui évoquait le retard en matière de prise en charge de jeunes majeurs « largement en dessous des besoins au Havre et dans son agglomération ». Le député morbihannais de la majorité a également reçu cette réponse alors qu’il mentionnait le nombre élevé d’adultes maintenus dans des établissements pour enfants au titre de l’amendement Creton, et une baisse du nombre de places. Ainsi que Yannick Favennec-Bécot (Libertés et Territoires – Mayenne) qui invoquait « plus de 360 familles qui attendent pour leur enfant une place dans un établissement adapté à leurs besoins », et son collègue de la majorité Jean Terlier rappelant que « 150 personnes actuellement en attente de placement » dans le Tarn, tout comme Didier Le Gac (La République en Marche – Finistère) qui précisait que dans son département « 1.819 enfants et adultes en situation de handicap mental attendent une solution adaptée à leur pathologie ».

Mardi 20 juillet – La perle de la semaine.

Le secrétariat d’État aux personnes handicapées ne sait pas que la loi d’orientation des mobilités est en vigueur depuis 19 mois ! C’est ce qu’on déduit de sa réponse à une question du député Bastien Lachaud (La France insoumise – Seine-Saint-Denis) : « Enfin, le projet de loi d’orientation des mobilités (LOM), qui sera discuté devant le Parlement dès le mois de mars prochain, a, parmi ses objectifs prioritaires, celui de promouvoir la mobilité inclusive ». En fait, ce texte a été promulgué le 26 décembre 2019 et ne comportait que des mesurettes : tarification spécifique, création de données d’accessibilité intégrant les applis mobiles que peu d’usagers utilisent. On relève également une grossière bévue (parmi d’autres) dans cette réponse : « L’absence de ressaut de douche permettra d’aménager plus simplement les maisons et appartements pour les personnes âgées ou en situation de handicap, en facilitant la transformation d’une baignoire en douche avec bac ou « à l’italienne ». Problème, les bacs de douche sont totalement interdits par la réglementation en vigueur depuis le 1er juillet dernier. Le secrétariat d’Etat conclut en affirmant : « Mais ces défis ne seront pleinement relevés qu’avec la participation de tous et nécessitent encore du temps pour porter pleinement leurs fruits. » Et une meilleure connaissance de ces sujets par le ministère de tutelle…

Lundi 19 juillet – Sports – 21e champions d’exception.

Thierry Cibone au lancer du javelot

A un mois des Jeux Paralympiques de Tokyo 2020, le magazine télé du handisport Champions d’exception s’intéresse à trois compétiteurs. On suit d’abord l’escrimeur Enzo Giorgi lors des Championnats de France d’escrime à l’épée et au fleuret ; à 21 ans, il doit encore progresser pour accrocher un podium dans l’élite, c’est à l’épée et en nationale 2 qu’il a décroché l’or face au champion paralympique Robert Citerne. Portrait à suivre de l’athlète néo calédonien Thierry Cibone qui participera aux jeux de Tokyo, les 5e d’une carrière où il pratique désormais le lancer du javelot en catégorie assis. Dernier sujet, la découverte de la sélection nationale de handibasket, sport jadis phare et actuellement en pleine reconstruction, avec l’objectif de rejouer les premiers rôles dans la compétition internationale. Champions d’exception 21 sera diffusé le 22 juillet à 13 heures sur France 3 puis en replay.

Samedi 17 juillet – Les initiatives de la semaine.

  • La vaccination contre le Covid-19 pourrait devenir obligatoire en septembre pour les personnels des établissements médico-sociaux ou d’aide au domicile de personnes handicapées, si une loi ad hoc est votée d’ici là.
  • Après une errance diagnostique, les parents d’un enfant né à Charleville-Mézières (Ardennes) avec une trisomie 16 cherchent à contacter des familles dans la même situation.
  • La plage de Meaux (Seine-et-Marne) est la seule d’Ile-de-France labellisée Handiplage.
  • A la fois siège, déambulateur et fauteuil, Les Flâneuses équipe des musées et lieux de loisirs à Toulouse (Haute-Garonne).
  • L’association de parents d’enfants sourds 87-En sourdine créée en janvier dernier à Limoges (Haute-Vienne) peut enfin tenir sa première réunion pour contribuer à rompre l’isolement des familles.
  • La ville de Nice lance la vaccination contre le Covid-19 au domicile de personnes âgées ou handicapées.
  • Candidate à l’obtention de la marque Destination pour Tous, la ville de Nîmes équipe ses monuments historiques de panneaux d’information avec illustrations et textes en noir, tactile, braille, audio multilingue et vidéo téléchargeables par QR code

Vendredi 16 juillet – Sports/Médias – Retransmissions publiques de Tokyo 2020.

Affiche du Live des Jeux

Plusieurs villes organiseront des diffusions publiques d’épreuves des jeux olympiques de Tokyo 2020 qui doivent se dérouler sans public du 23 juillet au 8 août. A Paris, on sait déjà que cette diffusion concernera les jeux paralympiques mais seulement pour les trois derniers jours, du 2 au 5 septembre, alors que la compétition débutera le 24 août. « Pour la première fois de l’histoire des Jeux Olympiques et Paralympiques, communique le Comité d’organisation de Paris 2024, les supporters du monde entier ne pourront pas se déplacer à Tokyo pour soutenir leurs athlètes. La Ville de Paris, le CNOSF, le CPSF et Paris 2024 ont décidé d’organiser le Live des Jeux afin d’inviter tous les supporters, fans de sport et des Bleus à venir se rassembler. » A Paris, les retransmissions de France Télévisions sur écran géant auront lieu dans les jardins du Trocadéro (16e arrondissement) et « le public pourra s’essayer aux disciplines olympiques ou paralympiques, grâce à la mobilisation des fédérations olympiques, et rencontrer les athlètes médaillés à leur retour de Tokyo. [Des] zones de célébration seront mises en place partout en France (Versailles, Nanterre, Paris-Ouest La Défense, Colombes, Seine-Saint-Denis, La Courneuve, Guyancourt, Vaires-sur-Marne, Seine-et-Marne, Saint-Denis, Bordeaux, la Métropole Européenne de Lille, Nice, Saint-Étienne et Tahiti) », essentiellement pour les Olympiques et peu pour les Paralympiques. Programme complet sur le Live des Jeux.

Vendredi 16 juillet – Les ratés de la compensation.

  • Manifestation en Dordogne devant le syndicat intercommunal de gestion des déchets ménagers contre la suppression de la collecte par camions-bennes remplacée par un système ignorant les restrictions de mobilité des personnes handicapées ou âgées dépendantes (lire La perle du 23 février 2021).
  • Un jeune homme de 18 ans conduisant à Laval (Mayenne) sans permis de conduire une voiture volée n’a rien trouvé de mieux que de la garer sur une place réservée alors que des policiers étaient en patrouille…
  • Manifestations contre la généralisation du passe sanitaire rendant de facto obligatoire la vaccination contre le Covid-19, notamment à Montpellier (Hérault), Lyon (Rhône), Annecy (Haute-Savoie).
  • « Deux tir-à-l’eau sur chaque plage » titre Le Télégramme au sujet de l’ouverture d’une plage adaptée à Penmarc’h (Finistère).
  • A Grandvilliers (Oise), une jeune femme n’a récolté que 500€ des 30.000€ nécessaires pour aider sa famille à acquérir la voiture nécessaire pour transporter son fauteuil roulant motorisé.

Jeudi 15 juillet – Loisirs/Handicap moteur – Cosquer 2 sera effectivement mal accessible.

Immeuble Villa Méditerranée

La réplique de la grotte préhistorique ornée découverte par le plongeur marseillais Henri Cosquer ne sera pas accessible aux personnes en fauteuil roulant (lire cette enquête), comme le confirme une visite du chantier en cours au sein de l’immeuble Villa Méditerranée qui appartient au Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le futur circuit de visite scénarisé nécessitera de s’asseoir à bord de nacelles guidées automatiquement, et les visiteurs qui ne pourront quitter leur fauteuil roulant devront se contenter d’une vidéo de compensation. L’opérateur privé Kléber-Rossillon qui intervient sur concession attribuée par la Région avait pourtant mis à l’étude l’accès en fauteuil au sein de 4 des 44 nacelles suite au rejet du premier projet par la commission départementale d’accessibilité. « Selon les pompiers, justifie Kléber-Rossillon, la hauteur à laquelle se situeraient les personnes embarquées rendrait l’évacuation en fauteuil trop risquée. Nous avons tenté avec notre architecte la revue totale du plan mais la teneur du bâtiment empêche apparemment un gain suffisant d’espace pour satisfaire les recommandations. » Les travaux ne modifient pas la structure et les volumes du bâtiment, et c’est dans l’un des sous-sols que la réplique et les nacelles doivent être installées, de même que la plate-forme surélevée qui leur donnera accès ; c’est ce rehaussement qui semble poser problème. « La commission elle-même n’a pas de solution viable pour en permettre l’exécution, poursuit Kléber-Rossillon, d’où leur validation rapide de cette dérogation […] Nous nous engageons de notre côté à proposer la solution de l’expérience via écran, en totale immersion, et bien entendu à modifier notre communication sur le sujet afin que chacun puisse savoir exactement à quoi s’en tenir avant de décider d’une venue sur site. » C’est donc une fois de plus au nom de la sécurité que cette attraction toute neuve qui ouvrira en juin 2022 sera réservée aux personnes valides ou presque…

Mercredi 14 juillet – Surdité/Culture – Un Sourd à l’Élysée.

Qui sera élu Président de la République, un homme ou une femme ? C’est à cette confrontation d’éloquence et de conviction politique que convie jusqu’au 25 juillet International Visual Théâtre à Avignon, dans le cadre du festival qui se déroule jusqu’à la fin du mois. Cinq candidats se succèdent sur scène à la manière d’un show télé, présentant leur programme en langue gestuelle ou des signes, traduits par une interprète qui se révolte contre ses conditions de travail. Au terme de leurs déclarations, le public est invité à voter pour son candidat préféré. Entre celui qui s’efforce de brosser l’électorat dans le sens du poil et la militante Sourde jusqu’auboutiste qui revendique d’arracher leur langue aux entendants, la citoyenneté des personnes sourdes est au coeur de ces débats satyrico-humoristiques écrits par Jennifer Lesage-David et interprétés par Fanny Maugard, Annie Potier et Olivier Calcada. Ce dernier, co-présentateur du journal en Langue des Signes Française Le 10 minutes sur M6, est rompu au discours politique comme il l’explique dans cette interview en LSF (traduction en français oral de Jennifer Lesage-David) accordée après la troisième représentation de Miss or Mister Président ? à voir jusqu’au 25 juillet au Théâtre du Train Bleu (40 rue Paul Saïn – 84000 Avignon). Ce spectacle sera repris du 8 au 13 février 2022 dans la salle parisienne d’IVT, à quelques semaines de l’élection présidentielle.

Mardi 13 juillet – La perle de la semaine.

Tarification RATP applicable aux clients handicapés

Le service client de la RATP ne connaît pas la réglementation d’exploitation de… la RATP ! C’est ce que l’on peut déduire de la réponse faite au toulousain Kevin Fermine en séjour fin juin en Île-de-France : pour aller en RER de Chessy-Disneyland à Châtelet-les-Halles, un guichetier a refusé de lui délivrer un titre de transport gratuit pour son accompagnant alors que, titulaire d’une carte d’invalidité « besoin d’accompagnement », il en bénéficie conformément à la tarification en vigueur. L’employé a justifié son refus en affirmant que la carte d’invalidité de Kevin Fermine n’est pas conforme. Et pour soutenir son agent, le service client de la Régie méconnaît dans son tweet de réponse la tarification en vigueur en ne retenant que la gratuité appliquée aux guides d’aveugles : « Tout dépend effectivement de ce qui est indiqué sur la carte d’invalidité. Si cette carte comporte la sous mention « Cécité » ou « Cécité besoin d’accompagnement » l’accompagnateur bénéficie de la gratuité sur l’ensemble des transports franciliens. »

Lundi 12 juillet – Éducation/Surdité – Retour à l’oralisation.

Rapport La scolarisation des élèves sourds en France

Un rapport du Conseil scientifique de l’éducation nationale (CSEN) dresse un état des lieux et formule des recommandations sur la scolarisation des enfants sourds en France. La partie consacrée à la situation actuelle relève les lacunes mises en évidence depuis des décennies du fait de l’absence de données et études sur les handicaps et plus particulièrement les surdités et leurs conséquences en matière d’inclusion. Seules 6 (Aix/Dijon/Lyon/Poitiers/ Rennes/Toulouse) des 16 académies disposent d’un parcours bilingue complet de la maternelle au lycée, intégrant 475 enfants. Concernant l’amélioration de l’éducation des enfants nés ou devenus précocement sourds, les rapporteurs privilégient l’appareillage et l’implantation cochléaire afin qu’ils soient éduqués oralement et parlent avec le renfort de la Langue française Parlée Complétée, la Langue des Signes Française étant considérée comme une langue d’échange dans le cadre familial ou personnel : « Pour les enfants sourds éduqués oralement, dont le français parlé est la langue maternelle, cette acquisition naturelle de la langue peut prendre place si la langue est rendue visible dans toutes ses finesses morphologiques et phonologiques. La stimulation auditive, rendue possible par l’implant cochléaire, doit-être complétée par des informations visuelles, qui lèvent les ambiguïtés liées à la technologie actuelle des implants […] Nous tenons à rassurer ici les parents. L’utilisation parentale de la LfPC ou de la langue des signes (le cas des parents sourds d’un enfant sourd) n’est en rien contradictoire avec l’utilisation (par d’autres adultes, selon le modèle « une langue/une personne ») de la langue des signes ou de la LfPC. Ces deux systèmes visuo-manuels peuvent co-exister dans le répertoire de communication de l’enfant, tout comme deux langues parlées peuvent co-exister dans le répertoire de communication d’un enfant entendant. » C’est un retour à l’oralisation via la généralisation de l’appareillage que recommandent les rapporteurs de CSEN, afin de développer « une école inclusive au sein d’une société devenant elle aussi davantage inclusive. »

Samedi 10 juillet – Les initiatives de la semaine.

  • Le Super U de Thourotte (Oise) ouvre un Toutou bar destiné aux chiens guides d’aveugles ou d’assistance pour qu’ils s’abreuvent au besoin.
  • Les artisans du Puy-de-Dôme voudraient bien recruter des apprentis et travailleurs handicapés, mais se disent assez démunis.
  • Les plages de Cherbourg (Manche) Querqueville et Tourlaville deviennent accessibles aux baigneurs handicapés moteurs au moyen d’un Tiralo.
  • Le Groupe Hospitalier Est de La Réunion se dote du premier pole d’accueil en LSF de patients sourds sur ce département français de l’océan Indien.
  • A Lacanau (Gironde), l’association See Surf initie des amateurs déficients visuels à la pratique du surf.

Vendredi 9 juillet – Les ratés de la compensation.

Navette Citadine de Dreux
  • Deux jeunes handicapés moteurs ne peuvent entrer dans la navette urbaine de Dreux (Eure-et-Loir) parce que le conducteur ne sait pas faire fonctionner la palette d’accès.
  • Un couple de Vaas (Sarthe) perd son procès contre la commune qui refuse de créer une place de stationnement réservé devant leur domicile.
  • Les parents d’élèves de l’école de Moult-Chicheboville (Calvados) réunis en conseil réclament la nomination des trois AESH manquants alors que 5 élèves doivent en bénéficier à la rentrée.
  • Et à Vitré (Ille-et-Vilaine), ce sont les parents d’un enfant de 11 ans qui désespèrent de trouver une place en ULIS collège, toutes les classes étant déjà remplies au maximum.
  • La mère d’un jeune autiste placé en hôpital psychiatrique monte sur une grue à Gardanne (Bouches-du-Rhône) pour réclamer le droit de lui rendre visite régulièrement.
  • A Perpignan (Pyrénées-Orientales), les bailleurs sociaux et la préfecture s’accommodent qu’une maman porte son fils de 17 ans sur son épaule pour rejoindre leur appartement inaccessible.

Jeudi 8 juillet – Tourisme – Retour des labels T&H.

Cartographie des labels Tourisme et Handicap

L’Association Tourisme et Handicap a mis en ligne une partie grand public sur son site Internet. Elle présente les sites labellisés Tourisme et Handicap en France, des suggestions pour organiser séjours et visites et « Le tourisme accessible à l’international ». Un moteur de recherche permet de trouver les sites labellisés par déficience, par territoire ou catégorie ; la cartographie ne compte toutefois que 998 lieux en France métropolitaine et Outremer, ce qui représente moins du tiers de ceux qui sont labellisés (curieusement, un office de tourisme gardois est positionné aux USA). Rappelons également que la base de données gérée par l’État est en panne depuis plus de 18 mois. La partie « Organiser mes séjours et visites en France » liste les organismes régionaux et départements de promotion touristique et recense trois professionnels de l’accompagnement touristique.

Mercredi 7 juillet – Transports/Discriminations – Fermeture de guichets SNCF.

La Défenseure des Droits déplore dans une décision les conséquences sur les clients de la fermeture de guichets dans les gares de chemin de fer. Celles qui sont transformées en en Points d’Arrêt Non Gérés (PANG) ne disposent, au mieux, que d’un automate de billetterie et les clients ont théoriquement le droit de payer leur billet à bord en s’adressant au contrôleur dès leur montée à bord. « Les modalités de régularisation à bord des trains, telles qu’elles sont mises en place, aggravent les difficultés posées par ces PANG, constate la Défenseure des Droits. Cependant, comme en témoignent les saisines reçues par l’institution, ces voyageurs font l’objet d’une majoration tarifaire et parfois d’une verbalisation par les agents de contrôle. Dans certains cas, les usagers se voient ainsi appliquer un tarif supérieur au prix d’achat du titre de transport proposé en gare ou en ligne, alors qu’un barème spécifique devrait leur est appliqué. » Cette situation a entraîné ces dernières années de multiples incidents avec des clients handicapés qui n’ont pu bénéficier des tarifs réduits réglementaires et ont même été verbalisés voire condamnés en justice (lire Les ratés des 18 septembre 2020, 9 novembre 2019, 26 juin 2019, 11 janvier 2019). « De plus, la Défenseure des droits relève que certains usagers qui l’ont saisie ont fait l’objet d’une verbalisation immédiate, qui reflète le développement d’une logique de suspicion de fraude au détriment de la bonne foi des voyageurs montés à bord à partir d’un PANG. Dans ce contexte, l’absence d’alternative à l’achat de titres dématérialisés entraîne donc des difficultés particulières pour les usagers résidant dans des zones blanches ou grises et paraît de nature à aggraver des inégalités territoriales préexistantes. » La SNCF considère en effet qu’en l’absence de billets papier, le titre de transport numérique est de fait obligatoire, ce que nombre de clients handicapés ne peuvent faire du fait de l’inaccessibilité des services numériques. « Ne pas offrir d’alternative à l’achat de billets dématérialisés est ainsi susceptible de constituer une discrimination à l’égard de certains usagers en situation de handicap, dont le Défenseur des droits a constaté dans son rapport précité qu’ils étaient bien souvent les « laissés pour compte de la dématérialisation ». » Elle recommande à la SNCF « de modifier les modalités de régularisation des voyageurs empruntant des trains au départ d’un PANG […] rappeler à l’ensemble des agents de contrôle que les voyageurs montés à bord d’un train à partir d’un PANG doivent pouvoir bénéficier d’un tarif de régularisation et que la verbalisation ne doit intervenir qu’à raison d’un défaut de présentation spontanée du voyageur, ou en cas de fraude avérée […] limiter la suppression des guichets dans les gares et la transformation des gares en PANG, en particulier sur le réseau TER [et] mettre en place dans les PANG des distributeurs automatiques de titres de transport ».

Mardi 6 juillet – Politique – Cluzel s’espère ministre.

Sophie Cluzel au Talk Figaro

Interviewée sur le Talk Figaro, la secrétaire d’État aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, s’attribue la coréussite de l’échec du Rassemblement National lors de l’élection au Conseil Régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur le 27 juin dernier : « Nous avons vraiment permis que le Front National s’écroule dans cette région et que les électeurs choisissent une équipe qui travaille pour la région ». Elle a souligné que 18 des 104 élus de droite sont membres de parti présidentiel La République En Marche, dont Sophie Cluzel est également membre. Sans le confirmer, elle apprécierait de devenir ministre déléguée aux personnes handicapées lors du remaniement ministériel qui pourrait se produire ce mois-ci, après la fin de session parlementaire. Concernant son refus d’individualiser le calcul de l’Allocation Adulte Handicapé (AAH), la ministre a livré cette perle : « Le SMIC pour les personnes en couple dont la personne ne travaille pas est de plus de 3.000€ pour la personne qui travaille ». Et elle s’est échinée à ne pas répondre aux questions des auditeurs, renvoyant l’inaccessibilité des transports à la formation des conducteurs et employés, ou les bas salaires des AESH au dialogue social.

Mardi 6 juillet – Médias – Handicap invisible à la télé.

Une fois de plus, l’évaluation par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel renvoie une infime représentation des handicaps dans les programmes de télévision. Les téléspectateurs ne les perçoivent qu’à hauteur de 0,6% des personnes ou personnages de fiction, comme en 2017, taux en baisse par rapport à 2019. Cette perception est même tombée à 0,3% pendant le premier confinement, en avril 2020. Cette enquête réalisée sur plusieurs périodes en 2020 porte sur les 18 principales chaînes de la Télévision Numérique Terrestre (TNT). En matière de sous-titrage, trois chaînes du service public (France 3, France 4 et France 2) et deux chaînes du groupe TF1 ont accru leur offre pour se maintenir à 100% des programmes ainsi accessibles. Les journaux d’information diffusés en Langue des Signes Française n’ont représenté que 411 heures de programmes, soit à peine plus d’une heure par jour en moyenne. En matière d’audiodescription, certaines chaînes ont proposé moins d’heures de programmes adaptés, invoquant la crise sanitaire, alors que les plus importantes ont augmenté leur offre. Le coût horaire d’adaptation varie entre 249 et 3.600€ selon les diffuseurs.

Lundi 5 juillet – Politique – 5e CIH de bilan.

Le Premier ministre ouvre le CIH

Le Premier ministre a réuni à Paris le Comité Interministériel du Handicap composé d’une vingtaine de ministres concernés. Dans un dossier de 70 pages, il a fait le bilan de l’action gouvernementale depuis mai 2017 et présenté quelques perspectives d’action à 10 mois des élections présidentielles et législatives d’avril et mai 2022. S’il évoque une accélération des réformes freinées par la crise sanitaire, ce propos ne parvient pas à masquer l’immobilisme en matière d’accessibilité numérique alors que l’administration électronique est généralisée à marche forcée sans intégrer les besoins des personnes handicapées. Il en va de même en matière d’accessibilité électorale, les proclamations demeurant sans mise en oeuvre. Ce 5e CIH du premier quinquennat d’Emmanuel Macron n’annonce pas de nouvelles dispositions mais la poursuite des actions en cours, essentiellement sous l’angle d’une valeur utilitariste des personnes handicapées : soins, éducation, travail. Côté ressources d’existence, aucune proposition d’évolution n’est annoncée à l’exception de l’introduction en 2022 d’un abattement de 5.000€ sur les revenus du couple dont un membre perçoit l’Allocation Adulte Handicapé (AAH). Enfin, il n’est pas fait allusion à une loi sur l’autonomie, confirmant que le projet en cours d’élaboration ne concernera que les personnes âgées. Un nouveau CIH pourrait être organisé dans la période pré-électorale, confirmant le caractère d’exercice de communication politique de cet événement.

Samedi 3 juillet – Les initiatives de la semaine.

  • La Fédération des aveugles Alsace Lorraine Grand Est lance une cagnotte pour financer son projet de cuisine connectée pour aveugles.
  • L’artiste de plage Jben crée un dessin éphémère sur le sable pour les 20 ans d’Autisme 17, à Royan (Charente-Maritime).
  • La circulation des trains est interrompue en juillet-août pendant les travaux de mise en accessibilité des quais de la gare d’Obernai (Bas-Rhin).
  • Une maman d’enfant handicapée raconte son quotidien dans la conférence gesticulée qu’elle a élaborée.
  • Les Côtes d’Armor disposent de six centres équestres labellisés Equi-handi, disposant de matériels adaptés et de moniteurs formés.
  • Les élus de la communauté de communes Lamballe Terre et Mer (Côtes d’Armor) votent une motion de soutien aux personnes oubliés du Ségur de la santé.

Vendredi 2 juillet – Les ratés de la compensation.

William Renault.
  • Conseiller municipal de Lavaur (Tarn), William Renault envisage de divorcer pour retrouver son Allocation Adulte Handicapé supprimée du fait de la prise en compte des revenus de son épouse.
  • La MDPH du Tarn invoque des raisons administratives pour supprimer l’AEEH d’une fillette dont le handicap ne peut pourtant pas évoluer positivement.
  • Dans le Loiret, les salariés de l’importante organisation gestionnaire Aidaphi font grève pour dénoncer l’absence de discussion avec la direction et des licenciements à répétition.
  • Le Gouvernement ne prépare pas une « grande loi Autonomie » mais un simple replâtrage de dispositions concernant les personnes handicapées ou âgées dépendantes, dont une assurance privée.
  • Un enfant sourd Albanais est menacé par la préfecture de Moselle d’expulsion avec sa famille, dont son père malade, alors qu’il est parfaitement intégré à l’école, et a appris la LSF et le français.
  • Le fils d’une nonagénaire aveugle de Nantes (Loire-Atlantique) s’indigne qu’elle n’a pas pu voter au scrutin départemental et régional parce qu’on lui a interdit d’entrer avec elle dans l’isoloir bien que les bulletins de vote n’aient pas été envoyés à domicile.
  • La rigidité de la ville de Dunkerque (Nord) empêche une octogénaire handicapée de fêter son anniversaire dans le restaurant de son choix, en bord de mer.
  • Bien que sous-doté, le département du Gers doit démanteler l’ITEP de Lescout sous la pression de l’ARS qui estime qu’il coûte trop cher.
  • Une maman relate l’inscription de son fils autiste haut potentiel en CP, dans le privé puis le public à Bernex (Haute-Savoie).
  • Et à Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) comme à Lorient (Morbihan), des personnes handicapées manifestent pour ne pas avoir à « choisir entre l’amour et l’argent ».
  • A Toulouse, deux malfrats qui ont tenté en mars dernier d’extorquer sa voiture à un trentenaire handicapé en le frappant et en jouant sur sa fragilité psychologique sont interpellés et déférés au tribunal.
  • Crise sociale à l’Adapei de l’Ain où le personnel observe quatre jours de grève pour demander des revalorisations salariales et contester un management brutal.

Jeudi 1er juillet – Surdité/Justice – Déni de justice à Paris.

Le Tribunal de Paris en juin 2020 ©Arthur Weidmann-Renzo Piano

Un jeune homme sourd âgé de 18 ans a été condamné au terme d’une audience en comparution immédiate et emprisonné. Accusé du vol d’un téléphone mobile lors d’un trajet en train entre Bruxelles et Paris, il a été jugé en correctionnelle par le Tribunal Judiciaire de Paris sans interprète en langue des signes. La magistrate a considéré que « le prévenu sait pourquoi il est là » et que l’absence d’interprète ne posait « pas de problème de procédure ». La législation oblige pourtant à ce qu’un prévenu bénéficie d’un procès équitable lors duquel il doit comprendre les débats et pouvoir s’exprimer, ce qui lui a été manifestement refusé. Ce refus par un magistrat rappelle les conditions dans lesquelles un groupe de militants handicapés a été jugé le 23 mars dernier au Tribunal de Toulouse (Haute-Garonne), sans que les prévenus puissent entendre les débats et présenter correctement leur défense. Si les carences en interprètes sont connues, le fait qu’un tribunal revendique de piétiner la loi pour s’en passer constitue une première fâcheuse.

Jeudi 1er juillet – Accessibilité – Décret sur les données.

Attendu depuis la promulgation de loi d’orientation des mobilités, le décret relatif à la normalisation des données d’accessibilité de la voirie et des établissements recevant du public est publié. Il organise les « obligations de collecte des données relatives à l’accessibilité des cheminements […] En effet, afin de garantir le droit à la mobilité des personnes handicapées et des personnes à mobilité réduite, il y a lieu de fournir une information harmonisée et interopérable sur l’accessibilité de la voirie et des espaces publics sous forme de bases de données. L’objectif est d’alimenter les calculateurs d’itinéraires et les GPS piétons, les solutions de consultation cartographique et toutes autres applications de guidage pour fournir l’information nécessaire aux déplacements des personnes handicapées ou à mobilité réduite. » Lire cet article pour en savoir plus. Le format d’échange NeTex est retenu pour les cheminements, les systèmes de bornes sonores et assimilées seront répertoriées selon un modèle et format d’échange définis par un arrêté non encore publié.

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