On ne compte plus les articles publiés cette semaine au sujet de la mésaventure survenue lundi 13 janvier au pilote auto et moto Axel Allétru. Il voyageait de Lille à Paris en TGV duplex, assis dans la salle basse contenant l’espace handicapé dédié aux voyageurs en fauteuil roulant : un fauteuil pivotant face auquel se trouvent un fauteuil standard et un second, plus bas et étroit. Jusque là, rien d’anormal pour un homme vivant avec les séquelles d’une paraplégie incomplète lui permettant encore de marcher et de tenir debout comme le montrent des photographies qu’il a lui-même publiées.
Mais voilà, il n’était pas en fauteuil roulant et sans assistance aux voyageurs handicapés, ayant opté pour la marche avec cannes anglaises, et de plus muni d’un billet en 2e classe. Partant et arrivant d’une gare terminus, il s’est donc mis dans l’obligation de parcourir les quais à pied sur la longeur totale d’un train, 200 mètres au moins, plus la traversée des gares. Or l’espace handicapé des TGV est situé dans la première voiture en 1ere classe avec billet au tarif de la 2e classe, et avec quatre accompagnateurs au plus tarifés de même (un seul peut bénéficier d’un demi-tarif si le voyageur handicapé accompagné possède une carte d’invalidité à 80%, ou de la gratuité à la condition qu’elle comporte la mention « besoin d’accompagnement »). Axel Allétru s’est vu infliger, lors du contrôle des billets, un surclassement de 24€ majoré d’une indemnité forfaitaire (amende) de 75€ plus 50€ de frais de dossier. Habituellement, les contrôleurs se contentent de faire déguerpir les contrevenants mais là, Axel Allétru a invoqué son handicap pour ne pas quitter l’espace handicapé et rester assis sur l’un des sièges fixes dévolus ordinairement à un accompagnateur. On peut comprendre ses difficultés à changer de wagon : dans les TGV duplex, il est nécessaire de gravir un escalier intérieur gagner la voiture de 2e classe. Mais le voyageur s’est plaint sur LinkedIn, invoquant son handicap moteur… et son histoire lui a échappé.
« Verbalisé dans le train pour s’être installé sur une place handicapée » titre France 3 Hauts-de-France, « Pas assez handicapé ? » interroge La Voix du Nord, « Un traumatisme face à un agent inhumain » renchérit RMC Sport. En fait, rien de tout cela, mais la maladresse d’un voyageur handicapé moteur affirmant avoir demandé à un ami de réserver son billet en 2e classe avec, comme résultat, d’être placé en salle haute du duplex Lille-Paris. Cet emballement médiatique de dizaines d’articles à charge, sans vérification par les journalistes de la réalité des conditions de transport ferroviaire des clients handicapés moteurs, est classique : il suffit qu’une personnalité raconte son histoire édifiante pour que celle-ci soit crue et publiée. Mise en cause par le simple fait que son employée ait fait son travail, la SNCF a réagi en annonçant vouloir étudier cette situation. Qu’en sortira-t-il de positif pour les clients handicapés ?
Laurent Lejard, janvier 2025.
Bonjour Thierry,
Je comprends que mon parcours et ma communication puissent parfois susciter des réactions variées. Je tiens cependant à clarifier plusieurs points que vous évoquez.
Tout d’abord, mon objectif n’a jamais été de diviser ou de dévaloriser qui que ce soit. Chaque situation de handicap est unique, et je ne me permettrai jamais de juger les choix ou les réalités des autres. Ce que je partage, c’est mon histoire, mon cheminement, et les efforts que j’ai dû fournir pour retrouver une partie de mes capacités. Contrairement à ce que vous semblez croire, cela n’a rien de « naturel » : cela a nécessité des années de rééducation, de sacrifices, et une résilience quotidienne.
Concernant mon message, il est toujours axé sur l’espoir et la motivation, et non sur le jugement ou la critique. Je respecte profondément les différentes trajectoires de vie, car je sais à quel point les obstacles que nous rencontrons peuvent être immenses.
Pour ce qui est de votre remarque sur les places en première classe, il est important de savoir que les places PMR (Personnes à Mobilité Réduite) sont spécifiquement aménagées en première classe [C’est inexact pour les trains SNCF : ces emplacements sont bien conçus et réservés aux voyageurs qui se déplacent en fauteuil roulant et les sièges mitoyens à leurs accompagnateurs ; les autres personnes à mobilité réduite disposent de places « accès facile » ou « prioritaires » en 1ere ou 2e classe à choisir lors de la réservation NDLR]. Il serait donc utile de se renseigner avant de juger.
Quant à votre commentaire sur un supposé « ego » ou une posture « opportuniste », je préfère voir cela comme une volonté de partager un message positif, de montrer que les limites, quelles qu’elles soient, peuvent être repoussées. Je ne me fais pas mousser, je tente simplement d’utiliser mon expérience pour inspirer ceux qui en ont besoin.
Je vous invite à échanger davantage si vous le souhaitez, car il est facile de mal interpréter une histoire ou un parcours quand on ne le connaît qu’en surface. Mais je reste persuadé que le respect mutuel et le dialogue sont toujours plus constructifs que les jugements hâtifs.
Je vous souhaite une belle journée.
Axel
Axel Allétru est malheureusement un opportuniste « de première » (classe) qui a bien du mal à choisir son camp. Il est handicapé quand chouiner ou se plaindre permet d’attirer l’attention des valides. Il est « presque » valide, et surtout surhomme de volonté et d’endurance, quand il assène que les handis sont trop feignasses et assistés pour suivre un programme de réeducation tel qu’il s’est imposé (oubliant de préciser qu’il avait simplement récupéré naturellement ses jambes -ça arrive). Accessoirement, il est doté d’un ego démesuré et prêt à tout pour se faire mousser. Et là il fait le paralysé, pour béneficier du confort 1ere classe au prix de la seconde ? Comme c’est … pathétique.