Elle ne voulait pas faire le mandat de trop, et pour ses 72 ans Martine Grivot ne s’est pas représentée à l’élection du conseil municipal d’Orléans, chef-lieu du Loiret. « J’ai siégé 19 ans, avec deux maires différents. J’ai souhaité arrêter aussi à cause de ma vue qui diminuait. J’ai dû interrompre mon activité professionnelle en 1986, à l’âge de 38 ans, ayant une maladie génétique aux yeux. J’étais attachée de direction à la Caisse d’Allocations Familiales du Loiret. Je ne pouvais plus conduire. J’étais aveugle de l’oeil droit et le gauche commençait à être atteint. N’étant plus dans une activité professionnelle, je ne voulais pas que ménage-repassage-cuisine soient mon quotidien et je me suis lancée dans la vie associative ! J’ai été responsable dans un club où ma fille faisait, à haut niveau, de la gymnastique rythmique. Chargée des médias et du secrétariat, puis 10 ans vice-présidente et 2 ans présidente, après quoi j’ai été élue au conseil municipal. » Elle participait également au Comité olympique départemental et dans celui de gymnastique : « Ne plus avoir d’activité professionnelle m’a permis de m’investir à fond sur cette vie associative. »

Martine Grivot lors d'un discours pour l'office des congrès

En 1999-2000, elle a rejoint l’équipe qui se mettait en place pour battre le maire sortant, le socialiste Jean-Pierre Sueur qui achevait son deuxième mandat. « Je suis centriste, engagée à l’époque à l’UDF, devenue depuis UDI. J’étais impliquée dans la vie politique à différents niveaux de responsabilité, j’ai été vice-présidente de l’UDF Loiret. » Elle a pleinement bénéficié de la réforme électorale qui obligeait les listes à compter autant de femmes que d’hommes : « Il fallait 27 femmes, et en gros les hommes politiques [de droite] de l’époque [Serge Grouard, Olivier Carré, Charles-Éric Lemaignen] cherchaient des femmes pour s’engager, ils ont ouvert la porte et recherché des centristes avec différents profils. Comme j’étais centriste et engagée dans la vie associative, en fait je cochais toutes les cases ! C’est ainsi que je me suis retrouvée 2e maire-adjointe à la Jeunesse et aux Sports. A l’époque, quelques clubs de sports individuels étaient au plus haut niveau, gymnastique rythmique, judo, escrime, karaté. Le maire Serge Grouard et moi-même, avons misé sur une équipe de sport collectif, le basket, qui a grimpé jusqu’à l’élite. Ça a été un choix politique. » Martine Grivot a ainsi agi dans son domaine de prédilection.

Sauf que la vie politique orléanaise a été aussi tumultueuse que le célèbre fleuve qui traverse la ville : démission en 2015 de Serge Grouard du mandat de maire pour raisons de santé, remplacement par le droitier Olivier Carré suivi de dissensions internes dans la majorité municipale, querelles de personnes, accusations de malversations et autres bisbilles, jusqu’à la réélection de Serge Grouard en septembre 2020 à la faveur d’une triangulaire. « J’ai vécu cela difficilement, parce que c’est toujours compliqué quand vous avez fait un bout de chemin avec ces deux personnes qui étaient compétentes, toutes les deux complémentaires, et qui ont transformé la ville comme jamais aucun maire auparavant. Que d’un seul coup ils ne soient plus en phase, c’est compliqué parce qu’on s’est attaché. Peut-être que c’est lié au fait d’être une femme, aussi. Tous les deux avaient une même vision du développement de la ville, et à un moment donné, ils n’avaient plus la même vision. Donc c’est compliqué de se positionner, de choisir. »

Martine Grivot a été impliquée dans l’important dossier CO’Met, de création d’une vaste halle d’expositions, d’une salle omnisport de 10.000 places et d’un Zénith. « L’idée remonte au second mandat de Serge Grouard où il voulait construire une grande salle de 8.000 places au moins sur l’hippodrome actuel. Au dernier moment l’État s’est désengagé et une association s’est créée parce que ça allait apporter des nuisances sonores et de circulation. C’est donc Olivier Carré qui a lancé le projet CO’met. C’était pendant mon 3e mandat où j’étais chargée du Tourisme international, du festival de Loire et de l’attractivité du territoire. J’ai créé la société publique locale Orléans Val de Loire tourisme avec les branches loisirs et congrès, donc j’ai fait partie de ceux qui ont été associés à ce chantier. C’était un énorme projet de reconstruire le parc des expos, faire un palais des congrès et cette aréna, mais une nécessité pour qu’Orléans continue à grandir et à être attractive, ce qui se passe maintenant le prouve. »

Depuis son retrait de la vie politique municipale, Martine Grivot s’est relancée dans la vie associative et les clubs-services, et poursuit, à la demande du maire, une mission bénévole : « J’ai accepté d’accompagner certains dossiers au niveau de de la mairie sur ce qui touche à la Loire, c’est-à-dire l’animation des quais, les associations de mariniers, la navigabilité du fleuve, etc. » Un engagement qu’elle résume par ce mot : Passion !

Laurent Lejard, avril 2025.

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