Tous les décrets de la loi d’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, n’ont pas été publiés. Ils devraient l’être avant la fin de l’année 2006, déclarait Patrick Gohet, Délégué Interministériel aux Personnes Handicapées, au terme d’une récente journée d’échange et d’information destinée à faire le point sur ce qui a changé dans le domaine de l’accessibilité : « 2006 est l’année la plus difficile, estime-t-il. On élabore et publie les textes réglementaires en même temps que la loi est mise en oeuvre ». Ayant constaté les disfonctionnements relevés dans la mise en place des Maisons Départementales des Personnes Handicapées, il relativise : « Le maintien des sections Adulte et Enfants peut se comprendre temporairement. Il n’est pas facile de passer d’une période à une autre. Il y a des départements qui ont du mal à intégrer la nouvelle culture qui résulte de la loi. Il faudra s’interroger au terme de 18 mois. On est dans une période de transition ».
Patrick Gohet et « son » Ministre, Philippe Bas, vont effectuer une « tournée des popotes » d’ici à la mi-décembre. Toutes les régions seront visitées, la plupart par le Délégué Interministériel. Un bilan sera dressé en janvier 2007. Pour que ces rencontres aient leur pleine utilité, on ne peut qu’inviter les citoyens handicapés à adresser dès maintenant à Patrick Gohet leurs doléances relatives à la mise en place des Maisons Départementales des Personnes Handicapées, à l’instruction et l’octroi de la Prestation de Compensation du Handicap, à l’élaboration du projet personnalisé de vie, au respect et à l’audition du demandeur par la Commission des Droits et de l’Autonomie. « La Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie est garante de l’égalité de traitement, affirme Patrick Gohet. Elle élabore actuellement avec chaque Conseil Général une convention d’objectifs et de gestion ». Mais éloignée du terrain et disposant d’indicateurs statistiques incomplets, la C.N.S.A ne peut être le seul garant de cette égalité. Pour la faire respecter, il faut que les personnes handicapées elles-mêmes prennent la parole.
Laurent Lejard, octobre 2006.