Il y a cinq ans déjà, Jean-Christophe Parisot, fondateur et président du C.D.H, voulait se présenter à l’élection présidentielle. Au terme d’un parcours chaotique, il ne récolta que 16 parrainages d’élus sur les 500 nécessaires, après avoir tenté de faire croire qu’il en avait obtenu plus de 300 (quotidien Le Monde du 28 mars 2002). Il en avait alors appelé à l’opinion publique pour dénoncer le seuil des 500 parrainages comme une entorse à l’exercice démocratique, et « remercier les 302 élus qui se sont mobilisés pour soutenir [sa] candidature à l’élection présidentielle » (communiqué de presse diffusé le 2 avril 2002), ce qui a dû faire plaisir aux 286 qui n’avaient pas signé en faveur du candidat…
Cette fois-ci, Jean-Christophe Parisot part à la bataille nanti d’une première expérience (formatrice ?) et du soutien unanime de 81 de ses adhérents, qui l’ont plébiscité lors d’une récente assemblée générale du mouvement. Comme premier parrainage, il a reçu celui d’Emmanuel Moreau, tétraplégique conseiller régional Ile-de-France du parti Les Verts, qui avait défrayé la chronique politique en tenant une conférence de presse conjointe avec le Front National quelques mois après son élection. Le Collectif de Jean-Christophe Parisot, rebaptisé pour l’occasion Force Citoyenne et Handicapée dans l’espoir de montrer que la candidature de son leader dépasse les rangs du seul C.D.H, en a profité pour élire un autre président, afin que le candidat puisse se consacrer entièrement à sa campagne… ainsi qu’au service de Gilles de Robien, Ministre (U.D.F) de l’Education Nationale et élu picard dont il est conseiller en communication.
Présent au premier tour ? Jean-Christophe Parisot n’a pas été véritablement convaincant dans ce difficile exercice. On ne croit pas davantage aux chances du « chanteur reconnu travailleur handicapé » Eric Taffoureau-Millet, qui n’avait pas recueilli de parrainage en 2002 (les avait-il seulement sollicités ?), créateur du mouvement Attention Handicap.
L’unique challenger « crédible » de Jean-Christophe Parisot reste Jean-Marc Governatori (La France en action, ex-La France d’en bas, ex-Parti des Sans-Voix) qui est, lui, plus affirmatif : « troisième homme » possible, selon un article paru dans Le Parisien, il serait crédité d’une cinquième place au premier tour avec 3% des intentions de votes des personnes âgées, selon un sondage en ligne réalisé en août dernier par Senior Actu et qui a reçu 1.656 réponses validées. S’il y a loin du sondage à la réalité des urnes, le réseau, les méthodes et les moyens financiers de Jean-Marc Governatori devraient lui octroyer une plus grande couverture médiatique, sans pour autant lui assurer les 500 parrainages convoités. Sa figure de proue « handicap » devrait être, cette fois encore, l’ancien handisportif Ludovic Rey-Robert, déjà candidat lors des dernières élections européennes (et non élu) recueillant dans la zone Ouest 33.800 voix, soit 1,32%. Mais bien que Jean-Marc Governatori veuille ratisser large (handicap, bien-être animal, défense des buralistes et des comédiens de boulevard, nourriture biologique, etc.), il ne pourra se présenter sous l’étiquette C.D.H : il avait en effet adhéré à ce mouvement mais le renouvellement de son adhésion lui a été refusée. Le C.D.H ne veut qu’un seul candidat aux présidentielles, mais a-t-il choisi le bon ?
Laurent Lejard, septembre 2006.