On avait bien aimé le récit que faisait Alexis de son entrée à l’Université et de sa première année d’études de Droit. Il dressait un portrait parfois caustique du comportement des personnels et des étudiants confrontés à un jeune homme dépendant de leur aide. Tout en menant une année brillante, ponctuée par le titre de lauréat du concours de plaidoirie. Alexis veut devenir avocat.

« Ma deuxième année a été bien moins mouvementée que la première. Même si nombre de mes camarades avaient quitté la fac ou étaient restés en première année, j’avais pris mes repères et je fus d’entrée bien entouré. D’ailleurs, il ne fallut pas attendre longtemps pour me rendre compte que j’étais réellement intégré. Le nouveau fauteuil roulant, qui par ailleurs est génial et me rend grandement service, s’est permis de tomber en panne la seule fois de l’année, l’après-midi du deuxième jour de cours… Mon entourage qui était alors composé de jolies mais frêles étudiantes n’a pas hésité une seconde à pousser tant bien que mal le fauteuil pesant plus de 150 kilos (épisode qui aurait été certainement dramatique s’il avait eu lieu l’année précédente). Côté photocopies de cours, une amie qui m’aidait déjà l’an dernier a été très dévouée puisque régulièrement elle me rapportait une pochette avec les pages à photocopier sans même que j’ai à réclamer : le bonheur ! Un train-train d’autant plus agréable que depuis le début du mois de septembre mon esprit était plutôt occupé par la mise en oeuvre de mon projet : diffuser mon récit, en annonçant sa parution pendant le Téléthon et remettre le fruit de mes droits d’auteur à l’Association Française contre les Myopathies. Impossible ? Les délais sont trop courts ? Après avoir présenté projet et manuscrit à une multitude d’éditeurs par E-mail, après l’échange de nombreux courriers électroniques avec l’Editeur un peu fou qui m’avait dit oui, après l’intérêt exprimé par la rédaction de France Télévision pour ma prose, après avoir annoncé l’existence de mon futur livre à ma famille le jour de l’anniversaire de mon père, le 4 décembre 2004, jour de sa parution, le journal de la santé de France 5 faisait l’éloge d’ « A la fac comme sur des roulettes », quelques heures avant que Bernard Pivot n’en lise un extrait, lors du Téléthon ! ».

« Suite à ce moment inoubliable, il a fallu que le petit bouquin soit lu. Si au premier abord les étudiants qui se sont reconnus dans le récit ont été un peu blessés par mon style percutant, ils ont rapidement apprécié et leur ouverture d’esprit a été très touchante. Exemple parmi tant d’autres, la demoiselle qui m’envoie gentiment promener, au début du livre, pour les photocopies, est aujourd’hui l’une de mes plus proches camarades ! Certes, il y eût des exceptions puisque j’ai changé de librairie juridique et que quelques crispations lentement dissipées ont eu lieu chez des personnes étrangères à toutes critiques et même à la Fac. Etre auteur d’un livre, ça n’est pas facile tous les jours, mais quel plaisir de recevoir toutes ces lettres de félicitations provenant aussi bien d’éminents professeurs que d’illustres inconnus. Le fait que ces quelques pages aient pu donner envie d’aller de l’avant à de nombreuses personnes handicapées ou non est pour moi une grande satisfaction ».

« En parallèle, il a fallu tout de même préparer les examens de janvier qui se sont globalement bien déroulés. La deuxième partie de l’année a été moins chargée, j’avais décidé de ne pas me représenter au concours de plaidoirie pour préserver ma santé de la fatigue. J’ai pu étudier sereinement et prendre le temps de rencontrer lors des séances de travaux dirigés de nouveaux amis avec qui j’ai passé de longues heures au café : que c’est bon d’être jeune ! En outre, j’ai eu l’honneur de participer à quelques séances de dédicaces organisées pour la plupart par le Rotary Club de Villiers sur Marne [94]. De nombreux réseaux se sont mis en place afin de faire diffuser le récit ».

« Pour ce qui est de l’organisation à la Fac, j’ai toujours le recours à l’aide d’une auxiliaire le midi (qui seront toutes réellement compétentes le jour où ce métier sera reconnu comme un vrai beau métier), et à un transport du domicile à la faculté, assuré par un ambulancier on ne peut plus disponible et serviable qui me transportait déjà lorsque j’étais en maternelle. Et bien entendu, l’aide de mes camarades et des appariteurs m’a permis de passer encore une fois, une bien belle année. J’ai validé ma deuxième année mention ‘assez bien’ et la première série de 2.000 exemplaires d’A la fac comme sur des roulettes est épuisée, le second tirage étant disponible depuis début juillet. La prochaine étape ? Réussir la suite de mes études tout en préparant doucement mais sûrement mon départ du foyer parental, sujet qui effraie mes parents »…


Alexis Ridray, août 2005


A la fac comme sur des roulettes, par Alexis Ridray. Editions Dianoïa, 6 €, en librairie.

Partagez !