Le tennis de table handisport compte environ 350 licenciés en France. Discipline paralympique depuis 1960 pour les « assis », la compétition a depuis été ouverte aux « debouts ». Le règlement de ce sport est pratiquement identique à celui des valides (il y a toutefois quelques exceptions en double « assis ») : une partie se déroule en 3 sets gagnants de 11 points chacun.
Le public concerné. Le tennis de table handisport est ouvert aux handicapés des membres inférieurs ou supérieurs. Les premiers jouent debout, les seconds pratiquent assis : tous sont classés en fonction de leurs capacités fonctionnelles après examen médical. En pratique, il suffit de disposer d’un bras valide pour jouer. Les échanges pouvant être très rapides, il est nécessaire d’avoir de bons réflexes et une vision correcte si l’on veut prendre quelque plaisir.
Le matériel. Ce sport nécessite une table de jeu aux dimensions de 2,74 m de long sur 1,525 m de large pour une hauteur de 0,76 cm. Son prix peut varier de 300 euros pour les débutants, et aller jusqu’à 1500 euros pour une bonne table de compétition. Son revêtement doit être de couleur mâte.
La raquette est petite, formée d’un cercle de bois recouvert d’un revêtement rouge sur une face, noire sur l’autre. La nature et la qualité des matériaux influent considérablement sur le toucher de balle et sa rapidité. Le prix d’une raquette peut ainsi aller de 22 à 600 euros. La balle, d’un diamètre de 40 mm, peut atteindre la vitesse de 150 km/h sur de courtes distances !
Avec ce matériel, on peut pratiquer dans n’importe quel lieu suffisant vaste pour évoluer autour de la table de jeu, les compétitions se déroulant toutefois en salle.
La pratique en compétition. Sport essentiellement individuel, le tennis de table classe ses pratiquants dans différentes divisions en fonction de points accumulés lors des matches, du niveau régional jusqu’à l’élite nationale qui compte seize joueurs répartis dans deux divisions. La seule compétition par équipe organisée en France est la Coupe de France qui se déroule suivant la formule de la Coupe Davis (4 simples et 1 double) : chaque équipe est composée de 2 ou 3 joueurs.
Le championnat de France décerne des titres en simple par catégorie d’handicap, double, et double mixte homme- femme. De plus, une compétition Open est organisée pour les 32 premiers joueurs de chaque catégorie (assis et debout). Comme on le constate fréquemment en handisport, le nombre réduit de compétiteurs et leur répartition dans de multiples catégories rendent difficile l’organisation de tournois de proximité. Il faut parfois parcourir des centaines de kilomètres pour rencontrer des adversaires et cela engendre des frais élevés durant la saison sportive. A l’international, l’équipe de France se situe actuellement au 1er rang mondial devant des pays comme la Chine ou l’Allemagne qui possèdent pourtant un très grand nombre de licenciés.
Amusons-nous. Marc Piras est venu par hasard au tennis de table, parce que sa mère lui a acheté des raquettes. Lui, c’est le tennis qui l’intéressait, mais la maladie rare qui handicape l’une de ses jambes et l’un de ses bras ne lui permettait pas de courir sur les courts. Alors il s’est mis au ping- pong et s’est naturellement pris au jeu au milieu des valides, en 1966- 67. « On trouvait peu de handisportifs à l’époque dans cette discipline » raconte Marc, « et de toutes manières, pour avoir des résultats, il faut jouer contre les valides ». Marc Piras joue debout : « en handisport, le jeu est rapide, il y a moins de recul ». Il a évolué en équipe de France jusqu’aux Jeux Paralympiques de Séoul (1988) et a rejoint depuis la nationale 2. Sa vie familiale et professionnelle l’ont également amené, de même que l’âge, à réduire le rythme des compétitions, même s’il prend encore grand plaisir à gagner huit matches sur dix auprès de ses amis valides…
Laurent Lejard, avec l’aimable collaboration de Francis Reyes (Club Martégal Handisport), avril 2002.
Pour en savoir plus : Le site officiel de la Commission Tennis de Table à la Fédération Française Handisport a été récemment revampé. Les clubs sur le Net : Section handisport du Tennis de Table Montrondais (Montrond- les- Bains, Loire); section handisport de l’Entente Pongiste Isséenne (Issy- les- Moulineaux, Hauts- de- Seine); section handisport du Cannet Côte d’Azur Tennis de table (Alpes- Maritimes); Handiping (Meyzieu, Rhône); Association Sportive des Handicapés Physiques du Roannais (Roanne, Loire); Tennis de Table Club Mellois (Melle, Deux- Sèvres). Quelques pages personnelles de joueurs : Raynald Riu, Julien Soyer, Vincent Boury (attention, certains liens sont erronés et renvoient sur tout autre chose que du tennis de table!).