Ray Charles Robinson est né en 1930 à Albany, Géorgie, état ségrégationniste du Sud des États Unis. Élevé par sa mère en Floride, il perd la vue progressivement à la suite d’un glaucome, jusqu’à devenir aveugle à l’âge de 7 ans. Il apprend la musique classique dans une école pour aveugles et se tourne dès 15 ans vers le Blues et le Jazz après le décès de sa mère. Il débute en Floride mais sa rencontre avec Quincy Jones, en 1947 à Seattle, constitue le vrai point de départ de sa carrière. Après plusieurs échecs discographiques, il enregistre « Baby, Let Me Hold Your Hand », qui se place dans les premières places des « charts » en 1951. Il commence alors à forger sa personnalité musicale. Il signe pour la célèbre maison de disques Atlantic Records l’historique « Genius Of Ray Charles », accompagné par un big band en partie composé de musiciens des orchestres de Count Basie et de Duke Ellington. Dorénavant, il sera la plupart du temps accompagné par des grands orchestres.
Fermement décidé à continuer sa percée en direction du marché pop, le chanteur quitte Atlantic en novembre 1959 pour signer chez ABC- Paramount, plus à même de lui offir une passerelle vers le public blanc. « Georgia On My Mind », « Hit the Road Jack » et « I Can’t Stop Loving You » vont enchaîner les succès entre 1960 et 1962. Ray Charles réussit ce dont beaucoup d’artistes rêvaient : toucher à la fois le public blanc et le public noir. Sa première tournée européenne, en 1960, est triomphale. L’année suivante, il monte sa propre société, Ray Charles Enterprises, et fait construire des bureaux et un studio d’enregistrement à Los Angeles. Surviennent alors quelques probleèms de drogue… et Ray Charles disparaît peu à peu du Hit Parade.
Au cours des années 1980, Ray Charles fait quelques apparitions sporadiques, à l’occasion d’événements tels le film « The Blues Brothers » ou la chanson « We Are The World », mais malgré de nombreux changements de maison de disque, il n’obtient plus que des petits succès. Il continue pourtant inlassablement ses tournées dans le monde entier et se produit chaque année en France où il est fait Chevalier des Arts et Lettres en 1986. Parmi les très nombreuses autres récompenses et distinctions dont il a été honoré au cours de sa carrière, il a reçu 12 Grammy Awards et a été l’un des premiers à entrer au Rock’n’ Roll Hall of Fame (1986). Et la chanson « Georgia On My Mind » a été consacrée hymne officiel de l’État de Georgie en 1979.
Le réalisateur Taylor Hackford devrait bientôt réaliser une adaptation cinématographique de la vie de Ray Charles. Le film, intitulé « Unchain my heart : the Ray Charles story », retracera toute la carrière du musicien. On ne sait pas encore quel acteur aura la lourde tâche de se glisser dans la peau de Ray Charles. Ce dernier s’est beaucoup impliqué dans la préparation du film mais a déclaré qu’il n’apparaîtrait pas à l’écran.
Ray Charles, qui a participé au combat des noirs américains pour les droits civiques en soutenant l’action de Martin Luther King, finance actuellement une fondation consacrée… à l’ouïe. Sur le Net, hormis son site officiel (en anglais) sur lequel on trouvera une autobiographie, un agenda des tournées, les dernières infos de la star, son fan club, etc., il faut mentionner cet excellent « fan site » en français comprenant biographie, photos, livres, disques, vidéos et liens sur Ray Charles.
Jacques Vernes, novembre 2001.
PS : Raymond Charles Robinson est décédé le 10 juin 2004 à Beverly Hills (Californie).
[…] au commun des mortels et de cette force acquise par la résistance quotidienne. On pense à Ray Charles, ou à Stephen Hawkings que nous avons évoqué dans un article […]