Au soir de la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques d’hiver de Turin 2006, Sam Sullivan, 45 ans, devenait à la fois le porte-étendard de sa ville (en fait, ne pouvant agiter huit fois le drapeau olympique comme le règlement le requiert, un système spécifiquement conçu le fit à sa place) et un symbole de réussite et de fierté pour les personnes les plus handicapées. Le fronton de l’Hôtel de Ville de Vancouver arborera les deux drapeaux des Jeux Olympiques et Paralympiques (le Comité International Olympique interdisant au mouvement Paralympique d’utiliser le même drapeau) jusqu’en 2010 : « Beaucoup de gens sont satisfaits de la mise en vedette des Jeux Paralympiques que j’ai voulue dans ma Mairie » explique modestement Sam Sullivan.
Devenu tétraplégique à la suite d’un accident de ski survenu lorsqu’il avait 19 ans, Sam Sullivan est entré en politique à la demande de militants qui avaient apprécié son action dans l’associatif, en faveur de l’amélioration des conditions de vie des personnes handicapées, ce qui l’a conduit à se présenter aux élections municipales. Après douze années en tant que conseiller, il fut élu Maire de Vancouver, capitale de la Province de Colombie Britannique (Canada), en novembre 2005. « J’ai découvert que la seule façon d’être plus qu’une simple personne handicapée était, en quelque sorte, de prendre mon handicap à bras le corps. Le chemin qui m’a fait passer de quelqu’un complètement centré sur le handicap à Maire d’une grande ville investi du bien-être de ses concitoyens a été progressif. Et bien que je consacre désormais peu d’efforts à l’amélioration directe de la vie des personnes handicapées, j’éprouve de la satisfaction à savoir que le simple fait d’être Maire les encourage à dépasser le handicap ».
Laurent Lejard, septembre 2006.