Ce 23 avril, onze citoyens français se présentent aux suffrages des 47 millions d’électeurs dans l’espoir d’être élu Président de la République. Deux femmes seulement, Nathalie Arthaud (extrême gauche, Lutte Ouvrière) et Marine Le Pen (extrême-droite, Front National), et neuf hommes, François Asselineau (droite souverainiste, Union Populaire Républicaine), Jacques Cheminade (droite, Solidarité et Progrès), Nicolas Dupont-Aignan (droite souverainiste, Debout la France), François Fillon (droite, Les Républicains), Benoit Hamon (gauche, Parti Socialiste), Jean Lasalle (droite, Résistons !), Emmanuel Macron (centre droit, En Marche !), Jean-Luc Mélenchon (gauche, La France insoumise) et Philippe Poutou (extrême gauche, Nouveau Parti Anticapitaliste).
La lecture des professions de foi, ces documents de quatre pages que tous les électeurs ont reçu par courrier ou peuvent lire en PDF accessible ou entendre (les textes sont lus par les candidats ou des porte-voix) sur le site web de la Commission Nationale de Contrôle de la Campagne en vue de l’Election Présidentielle, témoigne de leur intérêt pour les quelques millions de personnes handicapées que nous sommes.
Nathalie Arthaud s’adresse à tous les travailleurs, dont ceux qui sont en invalidité, pour, en résumé, mobiliser en faveur de l’emploi et contre les « profits capitalistes », et propose d’aligner les minima sociaux et les allocations sur les salaires dont aucun ne doit être inférieur à 1.800€ net. Marine Le Pen propose de créer un cinquième risque de protection sociale dédié à la dépendance, de revaloriser l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH), et le minimum vieillesse pour les Français ou les résidents depuis au moins 20 ans. François Asselineau prône, sans autre précision, « La garantie de la santé pour tous et des mesures fortes en faveur des personnes en situation de handicap ». Jacques Cheminade ne propose rien, à la différence de Nicolas Dupont-Aignan qui consacre une rubrique au handicap : augmentation de la part fiscale pour les foyers avec un parent handicapé, création de places en établissements médico-sociaux, revalorisation de l’AAH; il propose également le remboursement à 100% des lunettes et prothèses auditives.
François Fillon veut créer « une allocation sociale unique qui regroupera plusieurs aides sociales en une seule » pour que les « revenus du travail paient plus que ceux de l’assistance », et renforcer « l’accueil des enfants handicapés dans les établissements scolaires ». Benoit Hamon augmenterait l’AAH de 10% « dès 2017 », l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) de 30%, ajoutant : « Pour que les personnes en situation de handicap et leurs aidants aient accès à une vie sociale et citoyenne active, je ferai de l’accessibilité un des principes de la 6e République. » Jean Lassalle ne formule aucune proposition, alors qu’Emmanuel Macron propose « Un(e) auxiliaire de vie scolaire pour chaque élève en situation de handicap qui en a besoin ». Jean-Luc Mélenchon créerait un « droit au suicide assisté pour être maitre de soi en toutes circonstances », et un remboursement à 100% des soins prescrits. Enfin, Philippe Poutou n’a rien à proposer aux électeurs handicapés.
Bien évidemment, ces candidats et leurs équipes de campagne ont répondu à de multiples sollicitations associatives ou journalistiques, mais c’est dans la profession de foi remise à tous les citoyens que l’on peut mesurer l’intérêt réellement porté à notre partie de la population. Avant de voter, se rappeler ces deux maximes : « les paroles s’envolent les écrits restent », mais aussi « les promesses n’engagent que ceux qui y croient »…
Laurent Lejard, avril 2017.