Il y a quelques années maintenant, ma Maman alertait Yanous car j’avais depuis 6 mois environ Floride, ma chienne d’assistance, et l’inspecteur académique chargé du handicap à l’époque, ainsi que le directeur du collège où j’étudiais refusaient que Floride m’accompagne et m’assiste au collège. Quelques années après, Maman avait à nouveau donné de nos nouvelles et informé Yanous de l’année exceptionnelle de seconde que je venais de passer dans mon lycée. Les belles années lycée, sont maintenant finies pour Floride et moi. Nous avons eu toutes les deux notre bac : S (scientifique) pour moi et S (sommeil) pour Floride ! Depuis mi-août 2017, date de rentrée pour moi, ça ne rigole plus…
En effet, je suis à Dijon en PACES [Première année commune aux études de santé]. J’habite sur le campus, en colocation avec un copain de lycée, et je n’ai plus le temps de vivre. Je me lève médecine, je mange médecine, je révise médecine, je pense médecine, je dors et rêve médecine ! Mais bon, ça me plaît, même si parfois c’est difficile mais c’est le cas pour toutes les premières années. A la fac de Dijon, tous les bâtiments sont accessibles, ce qui fait que je peux rouler comme je veux, en plus, le tram est accessible et passe sur le campus. Avant mon arrivée, j’ai été prise en charge par la mission handicap de la fac. Nous nous sommes réunis et avons listé mes besoins quotidiens tant sur le campus qu’au sein de la fac de médecine. Ce fut pareil pour le logement CROUS. J’ai pu donc entamer mes études et voler de mes propres ailes, rassurée.
Floride a été acceptée à la fac sans problème, mais, je n’ai pas voulu l’emmener. En effet, ce ne serait pas une vie pour ma toutoune ! Je n’aurais pas eu le temps de la sortir, de la laisser vivre sa vie de chien. Elle n’aurait été là que pour me rendre service et me tenir compagnie. Cela paraît insensé, mais je ne m’imaginais pas être sans Floride avant que je commence la Fac, mais quand j’ai vu tout de suite la charge de travail, j’ai compris que ce ne serait pas une vie pour elle et qu’elle serait malheureuse. Je ne devais pas être égoïste et penser qu’à mon bien-être et toute l’aide que m’apporte ma toutoune, il fallait que je pense à elle avant tout. Nous avons beaucoup de chance toutes les deux car la distance entre Dijon et Chalon-sur-Saône est seulement de 70 km alors, je rentre chaque week-end et on se retrouve avec Floride, elle m’assiste durant mes révisions. Pendant que je rabâche mes cours, elle ronfle à mes côtés. La semaine, elle est chez mes parents avec Jackpot, le chien de Papa et Maman. Comme Maman bosse à plein-temps, les toutous sont en nourrice, et ils s’éclatent avec d’autres chiens. Voilà pour ma toutoune.
Quant à moi, Maman me prépare des bons petits plats, et la maman de mon coloc aussi, ce qui fait qu’on n’a rien à faire la semaine. Un petit coup de micro-onde ou de plaque électrique et on mange ! Maman vient me chercher les vendredis et les parents me ramènent le dimanche soir car ce n’est pas facile pour prendre le train. Fauteuil + valise + cours, c’était pas top pour les déplacements… En tout cas, toutes les personnes qui comme moi sont sur roulettes, vivez votre vie ! N’hésitez pas à faire des études, à partir. Ne vous mettez pas de barrière alors qu’on en a déjà pas mal, car l’essentiel, et c’est valable pour tout le monde, c’est d’anticiper.
Assez écrit, je vais maintenant replonger dans mes cours. Je suis chez moi avec Floride, lovée contre mon dos douloureux… et pour la 500e de Yanous, je serai en vacances pour un mois : youpi !
Jeanne Sibourg, décembre 2017.