Mercredi 30 septembre – Médias/Discriminations – Handicapés toujours invisibles à la télé.
Le dernier baromètre de la diversité du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel ne fait que confirmer, une fois de plus, l’infime représentation des personnes handicapées sur les chaines de télévision. Cette enquête conduite en 2019 a porté sur 1.450 heures de programmes montrant 37.800 personnes. Parmi elles figurent 0,7% de personnes handicapées alors qu’elles représenteraient 20% de la population. Depuis la création de ce baromètre, la visibilité des personnes handicapées a toujours été inférieure à 1%, quelles que soient les périodes observées et les efforts supposés des chaines de télévision. Ce baromètre est également qualitatif, en repérant que si les femmes représentent 39 % des 37.800 personnes indexées, la part de femmes handicapées tombe à 29 % du total des personnes handicapées, mettant en évidence une double discrimination. Il relève également « que le handicap moteur représente 54 % des handicaps perçus à l’écran, en forte augmentation par rapport à 2018 où il ne pesait que pour 26 % des personnes indexées. Le nanisme est visible pour 3 % (contre 19 % en 2018), les handicaps mentaux ou psychiques pour 7 % et les handicaps visuels ou auditifs pour 8 %. Or, selon les chiffres officiels, parmi les Français handicapés, 9,6 millions auraient un handicap invisible, 1,5 millions seraient atteints d’une déficience visuelle et 850.000 auraient une mobilité réduite. »
Mardi 29 septembre – Société – Handicapé mental brutalisé par des policiers.
Il est visiblement dangereux de courir le soir dans un quartier populaire lorsqu’on est un jeune homme handicapé mental d’origine maghrébine, relate le Journal de Saint-Denis. C’est ce qu’a vécu Amine, 25 ans, qui habite depuis toujours dans la cité des Franc-Moisin à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) : il a l’habitude de courir et c’est ainsi qu’il rentrait chez ses parents le 19 septembre vers 21 heures, quand six courageux policiers en civil de la Brigade Anti Criminalité l’ont tout d’abord immobilisé au flash-ball, puis au taser, plaqué violemment au sol pour l’embarquer au commissariat, pour eux il s’agissait d’un livreur de drogue. Des habitants ont pourtant crié aux policiers que ce jeune homme est handicapé, ils ont été gazés puis arrosés de balles de défense, tout comme le père et ses deux autres fils. Amine a passé la nuit en garde à vue, pour une simple bévue policière, le quartier s’est ému au point que les habitants se sont rassemblés pour protester vendredi 25, avec la présence du député communiste Stéphane Peu. Le père, lui, veut retrouver un peu de tranquillité et refuse de porter plainte contre cette violence policière qui n’existe d’ailleurs pas à écouter les syndicalistes policiers et politiciens qui nient farouchement cette réalité. Mais qui témoigne également d’une avancée de la « société inclusive que vous voulons » : valides ou handicapés, la police ne fait pas de différence.
Mardi 29 septembre – Santé/Finances – PLFSS 2021 et déficit.
Le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2021 a été présenté par le ministre de la Santé, Olivier Véran, mais pas encore déposé au Parlement. Il prévoit et organise un déficit de 27,1 milliards d’euros, contre une prévision de perte de 44,4 milliards cette année. Cette multiplication par 10 du déficit initialement prévu résulte de l’épidémie de Covid-19 qui entraine une forte augmentation des dépenses de santé et une réduction importante des cotisations sociales du fait de la régression des heures effectives de travail et d’exonérations décidées par le Gouvernement. Les dépenses de santé devraient augmenter de près de 8% cette année et de 3,5% l’an prochain. Le PLFSS ne programme pas d’économies substantielles, se contentant d’accompagner l’évolution des recettes et dépenses, le gouvernement ayant déjà fait adopter par le Parlement le transfert de plus de 90 milliards d’euros de dettes à la Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale (CADES). Il transfère la charge de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) jusqu’à présent versée par la branche Famille de la sécurité sociale à la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) pour la rapprocher de la prestation de compensation du handicap (PCH) financée par cette caisse; cela ne devrait pas entrainer de conséquences pour les bénéficiaires. Le PLFSS budgète 200 millions d’euros pour majorer les « financements de structures (Plan autisme, lutte contre les départs en Belgique, Communautés 360 et transformation de l’offre..) », et 200 autres millions pour une PCH parentalité dont les modalités ne sont pas précisées. Enfin, l’Association Supplémentaire d’Invalidité (ASI) doit être revalorisée pour garantir un revenu minimum mensuel de 800€.
Mardi 29 septembre – Vie Autonome/Éducation – Ruffin et Bonnell déposent leur PPL.
Les députés François Ruffin (France Insoumise) et Bruno Bonnell (LREM) ont déposé à l’Assemblée Nationale leur proposition de loi relative aux métiers du lien. Elle découle du rapport conjoint qu’ils ont élaboré et remis au Gouvernement le 29 juin dernier. Les 13 articles de cette PPL visent à améliorer les conditions d’emploi et de rémunération des personnels d’aide à domicile requalifiés Auxiliaires de Vie Sociale, des Accompagnants de l’Élève en Situation de Handicap, des assistantes maternelles et des animateurs sur le temps périscolaire. Il modifie la tarification des heures d’aide humaine auprès des personnes âgées dépendantes, et propose de réaliser une mission d’étude sur le maintien du mode prestataire. Les deux députés renoncent toutefois à remettre directement en cause ce mode d’intervention des aides humaines au domicile et pour les activités quotidiennes des bénéficiaires, et n’envisagent plus de demander la suppression de l’emploi direct de ces mêmes aides, propositions qui avaient suscité de vives protestations de personnes handicapées dépendantes tenant à conserver la maitrise de leur vie autonome. Lire cet Editorial.
Mardi 29 septembre – Société/Manifestation – Répression policière et judiciaire.
L’organisation de défense des droits humains Amnesty International publie un rapport sur la répression devenue systématique des manifestants réels ou supposés par les policiers, gendarmes et magistrats. Elle relève des arrestations préventives, des garde à vue de manifestants pacifiques dans le but de les intimider, « des milliers d’arrestations et de poursuites arbitraires », bref un constat qui place la France au niveau de la Biélorussie. « Les manifestants du mouvement des Gilets jaunes ont particulièrement été réprimés par les autorités françaises, relève Amnesty International. Entre novembre 2018 et juillet 2019, 11.203 d’entre eux ont été placés en garde à vue. Plus de la moitié, soit 5.962 manifestants, ont été libérés sans poursuites. D’autres ont été poursuivis, et parfois condamnés, pour des activités qui ne devraient pas constituer des infractions pénales. » Parmi les victimes de ce régime autoritaire qui réprime arbitrairement toute contestation et valide les brutalités policières figure l’activiste handicapée Odile Maurin qui s’est vue interdite de manifestation par la justice. Amnesty International dénonce également l’utilisation de l’épidémie de coronavirus « pour restreindre un peu plus le droit de manifester de façon disproportionnée ».
Lundi 28 septembre – La perle de la semaine.
Après avoir gardé le silence sur la suppression de la vente de billets de trains régionaux (TER) par son service d’assistance aux voyageurs handicapés (lire ci-dessous au 14 septembre), on apprend aujourd’hui que la SNCF a gardé pour elle une offre tarifaire destinée aux personnes qui accompagnent un voyageur handicapé. Depuis le mois de mars, la compagnie ferroviaire accorde en effet 30% de réduction à trois personnes accompagnant un passager placé d’office en 1ere classe (son premier accompagnateur continue à payer tarif réduit ou gratuit, outre le prix de la réservation obligatoire) des TGV, Eurostar et Intercités. Mais ce n’est que la semaine dernière que les associations de personnes handicapées qui participent à son comité consultatif ont été informées, la direction de la communication ayant jusqu’alors bloqué toute… communication. La réduction s’applique au tarif de base de la 1ere classe, ce qui peut s’avérer moins cher qu’en 2e classe. L’achat de ces billets s’effectue via le service dédié Accès Plus par téléphone (3635 puis #45), en gare ou boutique SNCF. A noter que l’information est introuvable sur les pages Accessibilité, Accès Plus, Guide mobilité réduite ni même sur les Conditions générales de vente datées… de juin 2020.
Lundi 28 septembre – Finances – PLF pour 2021.
Le projet de loi de finances pour 2021 a été examiné par le Conseil des Ministres. En déficit de plus de 150 milliards d’euros, il ne comporte aucune disposition significative pour les personnes handicapées à l’exception de la création de 4.000 nouveaux postes d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH). Toutefois, la charge de paiement de l’Association Supplémentaire d’Invalidité (ASI) est transférée à la Sécurité Sociale ce qui retire 270 millions d’euros à la mission Handicap et dépendance du budget de l’État qui n’augmente que de 2,4 millions. Ce transfert théoriquement compensé préfigure celui de l’Allocation Adulte Handicapé qui pourrait être inclus dans la loi de finances pour 2022, conformément aux récentes propositions de l’inspecteur des finances Laurent Vachey. Toutefois, les crédits de cette mission seront insuffisants pour couvrir les dépenses obligatoires constituées par l’AAH et la garantie de rémunération des travailleurs handicapés (GRTH) en Établissements et Services d’Aide par le Travail. Cette AAH devrait augmenter au 1er avril du pourcentage de hausse de l’indice des prix en 2020, alors que la précédente loi de finances avait limité cette progression à 0,3%. Le financement d’aides au poste dans les Entreprises Adaptées augmente de 18 millions pour atteindre au total 425 millions afin de financer un Engagement national (lire l’actualité du 12 juillet 2018).
Dimanche 27 septembre – Politique/Accessibilité – Carlotti triomphe au Sénat.
Ministre déléguée aux personnes handicapées de 2012 à 2014 du gouvernement de Jean-Marc Ayrault sous la présidence de François Hollande, Marie-Arlette Carlotti est élue au Sénat. Elle était 2e de liste sur la liste d’union de la gauche dans les Bouches-du-Rhône qui remporte trois sièges. Marie-Arlette Carlotti avait lancé la réforme de l’accessibilité, supprimant celle de la totalité de la chaine du déplacement et reportant l’échéance 2015 pour la mise en accessibilité des transports et des établissements recevant du public. Cette dernière a été remplacée par des Agendas d’Accessibilité Programmée, formalité qui s’est depuis perdue dans la bureaucratie et n’est ni contrôlée ni sanctionnée, le fonds destiné à recevoir les pénalités financière n’ayant pas été créé (lire l’actualité du 4 mai 2017). L’actuelle secrétaire d’État aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, a d’ailleurs obtenu en catimini du Parlement la suppression de ce fonds qui devait percevoir les pénalités et sanctions résultant du non respect des Ad’Ap (lire l’actualité du 8 novembre 2018), et renoncé à tout contrôle et sanction des propriétaires et gestionnaires qui n’ont pas respecté la législation sur l’accessibilité.
Samedi 26 septembre – Les initiatives de la semaine.
- Une passerelle parallèle au pont de Radonvilliers (Aube) assure désormais un franchissement sûr de la rivière Armance pour les piétons et personnes handicapées motrices.
- La municipalité d’Aubencheul-au-Bac (Nord) signe une convention avec la MDPH pour réduire l’isolement des habitants handicapés.
- Les prochains concerts du chanteur Yves Jamait seront traduits en chansigne par des interprètes LSF à Sainte-Sigolène aujourd’hui, Villefranche-sur-Saône (Rhône le 10 octobre), Seyssinet Pariset (Isère le 12 novembre) et le 1er décembre à Vaulx-en-Velin (Rhône).
- Le club de volley-ball de Lisieux (Calvados) reprend ses activités dont le volley assis qui réunit valides et handis.
- Bien que menacée par un recours en annulation de son élection en mars dernier, la maire de Chevreuse (Yvelines) veut développer une carte donnant droit aux personnes handicapées à des réductions pour les activités des associations de Chevreuse et sa proximité.
- Le Conseil Départemental des Alpes-Maritimes a recruté une centaine de bénéficiaires du RSA pour renforcer les personnels de maisons de retraite et d’établissements pour personnes handicapées.
Vendredi 25 septembre – Les ratés de la compensation.
- La voirie et les établissements recevant du public de la ville de Saint-Pierre (Saint-Pierre et Miquelon) demeurent inaccessibles et la loi inappliquée dans ce département d’outremer.
- Il aura fallu six jours d’attente pour que le directeur d’une maison de retraite pour adultes handicapés de Montesquieu-Volvestre (Haute-Garonne) reçoive le résultat de tests Covid-19, bloquant le déploiement de mesures sanitaires alors qu’une vingtaine de pensionnaires et personnels sont contaminés.
- Le compagnon « forcé » d’une trentenaire handicapée dépendante de Caen (Calvados) est emprisonné pour 36 mois dont la moitié ferme, pour l’avoir dépouillé, affamé et frappé.
- Force Ouvrière demande que l’aide exceptionnelle à l’embauche concerne tous les bénéficiaires de l’obligation d’emploi et pas seulement les travailleurs reconnus handicapés (lire l’actualité du 26 août 2020).
- A Romilly-sur-Seine, une passerelle pour vélos et piétons doublant le pont automobile gêne les premiers après l’application des normes d’accessibilité, la rampe en zig-zag les obligeant à mettre pied à terre pour tourner.
- Légère condamnation à de la prison avec sursis pour un étranger en séjour irrégulier qui s’était incrusté chez une femme handicapée à Lannion (Côtes d’Armor), la battait et volait au profit de sa famille, et qui ne s’est même pas présenté à son procès.
- Un médecin accusé d’avoir agressé sexuellement une femme handicapée en décembre 2016 dans une MAS de Mulsanne (Sarthe) est condamné à 18 mois de prison avec sursis et inscription sur le fichier des délinquants sexuels, après qu’une autre plainte similaire ait été classée sans suite par le Parquet en 2015.
- Deux malfrats récidivistes sont condamnés et emprisonnés pour avoir contraint un homme handicapé moteur à leur « donner » de l’argent à plusieurs reprises à Nevers (Nièvre).
Vendredi 25 septembre – L’intox de la semaine.
« La RATP continue sur sa lancée et obtient la labellisation Cap’Handéo pour la ligne 13 du métro. Une nouvelle étape qui témoigne de sa qualité de service pour tous les types de handicap. » La plus longue ligne du métro parisien, et la plus saturée du réseau, aurait donc été mise en accessibilité : bien sûr, c’est totalement faux et ce communiqué de la RATP mensonger. Cette labellisation ne concerne en effet que les handicaps cognitifs et sensoriels pour lesquels ascenseurs et élévateurs ne sont pas nécessaires, les légers aménagements portant sur la signalétique et la pair-formation de 300 agents au contact du public. Dans son propos, la Régie Autonome des Transports Parisiens ne dit mot sur l’inaccessibilité dans laquelle sont maintenus les clients handicapés moteurs, sauf en toute fin : « 100 % du réseau bus à Paris, du réseau Tramway et des gares parisiennes du RER A et B sont accessibles. À l’horizon 2021, c’est l’ensemble des gares RER exploitées par la RATP qui le seront. » Là encore, ces dires sont mensongers : une partie non négligeable des arrêts d’autobus est signalée « interdit aux fauteuils roulants » sur les plans de ligne (par exemple 1/3 des arrêts de la ligne 63) et l’accès aux trains RER A et B n’est pas assuré en autonomie dans les gares mises en accessibilité. Là, les clients doivent appeler un numéro de téléphone pour réserver à heure fixe l’assistance embarquement/débarquement ou espérer qu’un agent sera disponible pour la réaliser. Mais l’essentiel est ailleurs : la RATP pourra compter sur de nombreux articles de la presse grand public pour faire croire que l’accessibilité progresse, en comptant sur la complicité de Cap’Handéo comme elle l’a déjà fait il y a deux ans et demi (lire l’actualité du 30 avril 2018).
Jeudi 24 septembre – Culture – Visiter Lutèce.
La crypte archéologique de l’ile de la Cité, à Paris, a rouvert après rénovation et mise en accessibilité. Située sous le parvis de la cathédrale Notre-Dame, elle présente des vestiges découverts dans les années 60 : mur d’enceinte, port et thermes de la Lutèce romaine du IVe siècle, fondations médiévales, etc. Le parcours de visite fait le tour de ces restes de construction qu’il est préférable d’apprécier en visite guidée (pas de visites adaptées aux personnes déficientes visuelles ou auditives ni médiation pour les publics handicapés mentaux). Des hypothèses de restitution sont projetées ou présentées sur écran, quelques vitrines exposent des ustensiles et verreries trouvées lors des fouilles. Cette réouverture est accompagnée par une exposition consacrée à Victor Hugo et Eugène Viollet-Le-Duc : le premier pour le roman qu’il a consacré à Notre-Dame de Paris alors délabrée, le second pour la restauration qu’il a entrepris dans les années 1844 à 1864 en ajoutant ses propres créations sculptées (gargouilles monstrueuses, statues torturées) et la flèche monumentale qui s’est effondrée lors de l’incendie du 15 avril 2019. Entrée gratuite pour les titulaires d’une carte d’invalidité et leur accompagnateur, pas de toilettes, accès au port par escaliers uniquement. Fait probablement unique en France, le fonctionnement de l’élévateur fauteuil donnant accès au sous-sol s’accompagne du signal sonore strident habituellement employé pour les engins de chantier manoeuvrant en marche arrière !
Jeudi 24 septembre – Justice – Pompiers violeurs protégés.
Au terme de neuf ans d’instruction, les viols qu’auraient commis entre 2009 et 2011 une vingtaine de pompiers du bataillon de Paris sur une adolescente alors âgée de 13 à 15 ans ont été requalifiés en « atteinte sexuelle », et pour trois d’entre eux seulement. La plaignante, devenue handicapée à 80% après plusieurs tentatives de suicide imputables à la manière dont elle a été traitée par les accusés et la justice, contestait aujourd’hui cette requalification des faits devant la chambre d’instruction de la Cour d’Appel de Versailles, soutenue par sa mère et des organisations féministes. Victime de crises d’angoisse, l’adolescente avait été maintes fois secourue par des pompiers au point d’en être subjuguée. Un pompier l’avait séduite, puis avait proposé « l’affaire » à des collègues qui ont profité sexuellement de la vulnérabilité et de la soumission de l’adolescente. Le magistrat instructeur et le Procureur de la République se sont entendus pour mettre en examen les trois premiers abuseurs, sous une accusation atténuée. Les autres pompiers mis en cause ont pourtant reconnu avoir eu des relations sexuelles avec l’adolescente dont la fragilité psychologique leur était connue, de même que la minorité.
Mercredi 23 septembre – La perle de la semaine.
L’encre qui a servi à écrire l’arrêté modifiant l’installation de salles de bains dans les logements neufs est à peine sèche que l’Administration envisage déjà de le réviser (lire ci-dessous au 17 septembre). En cause, la hauteur de la zone de douche qui peut n’être que de 1,80m et donc gênante pour un usager debout ou l’aidant d’une personne dépendante, et l’autorisation de réaliser des salles de bain « cagibis » : ce risque découle de la possibilité de superposer en totalité la zone de douche à l’aire de giration obligatoire de 1,50m de diamètre, ce qui ramène la superficie minimum légale à 2,25m2. L’Administration (DHUP) responsable de ces couacs a proposé aux associations membres du Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées une réunion de travail début octobre pour examiner ces sujets problématiques. Rappelons que la publication de cet arrêté était attendue en décembre dernier, mais une campagne de désinformation de la Fédération Française du Bâtiment l’a retardée, conduisant l’administration à commettre finalement une bévue. Actuellement, les normes régissant les salles de bains sont différentes selon le type de logement : occupation temporaire (résidence de tourisme, foyer), établissement recevant du public avec (hôtel) ou sans locaux d’hébergement, bâtiments d’habitation ou maisons individuelles.
Mardi 22 septembre – Transports – Aides au vélo discriminatoires.
La lettre d’information du ministère de l’économie et des finances, Bercy Info, tente de regrouper l’information sur les aides à l’acquisition d’un vélo, occasion de repérer celles qui concernent les vélos adaptés ou assimilés (mono-pousseur, handbike, tandem, 3e roue, etc.). L’aide de l’État ne concerne que les vélos à assistance électrique répondant à la définition de l’article R.311-1 du code de la route, et ses modalités sont tellement restrictives qu’il est inutile de la demander. Le lien vers la région Ile-de-France pointe sur la première version de cette aide, en février 2020, étendue en juin puis juillet aux cycles adaptés mais pas encore pleinement applicable (lire ci-dessous au 3 septembre). En Occitanie, l’aide ne concerne que les vélos à assistance électrique répondant à la définition du code de la route. Dans les Pays de Loire, les apprentis et étudiants abonnés aux trains régionaux sont aidés pour l’achat d’un vélo pliant. En Corse, l’aide de 500€ au plus est déduite du prix d’achat uniquement chez les revendeurs agréés de vélos classiques à assistance électrique. A Paris, l’aide de 400€ est subordonné à un certificat d’homologation de vélos à assistance électrique. Dans les Bouches-du-Rhône, l’aide de 400€ couvre les seuls vélos à assistance électrique conforme à la norme Afnor. Toutes ces aides ignorent totalement les cyclistes handicapés qui utilisent des engins adaptés, sauf celles d’Ile-de-France et de la métropole de Lyon (50% du prix dans la limite de 500€).
Lundi 21 septembre – Numérique/Administration – La fracture numérique s’aggrave.
Le nouveau rapport de la mission d’information sur la lutte contre l’illectronisme et pour l’inclusion numérique du Sénat est particulièrement sévère : « 14 millions de Français ne maîtrisent pas le numérique et près d’un Français sur deux n’est pas à l’aise […] Les personnes en situation de handicap, qui représentent une personne en exclusion numérique sur cinq, subissent une double peine. Si les sites en ligne doivent être théoriquement accessibles, seulement 13 % de démarches administratives leur étaient, en avril 2020, réellement accessibles. » Ce dernier chiffre ne repose d’ailleurs que sur un échantillon de 250 téléprocédures figurant dans un observatoire (lire cette enquête). « Entreprise depuis 1998 par tous les gouvernements successifs, la dématérialisation généralisée des services publics, à marche forcée, pour 2022 laisse sur le bord de la route trois Français sur cinq, incapables de réaliser des démarches administratives en ligne. Même l’Inspection générale des affaires sociales n’a pu réaliser, en décembre 2019, un test de demande d’aide au logement en ligne ! » L’économie pour l’État du déploiement de l’administration électronique serait de 450 millions d’euros tout en faisant reposer les contraintes sur les usagers : « La gestion de la complexité administrative est externalisée vers les usagers, qui ne peuvent se retourner vers les guichets des administrations, qui ont fermé. L’ergonomie des sites publics est très en retard. Beaucoup d’usagers se découragent et renoncent à leurs droits. » La mission constate que « la demande d’assistance numérique croît » alors que la structuration de l’aide aux usages « s’est soldée [en 2014] par un échec dont les conclusions n’ont pas été toutes tirées ». Elle relève que si le « Gouvernement avait évoqué un financement global de 100 à 150 millions d’euros, ce ne sont finalement que 10 millions puis 30 millions, respectivement en 2019 et 2020, qui sont mobilisés » pour la Stratégie nationale pour un numérique inclusif; cela représente respectivement moins de 100.000 et moins de 300.000€ par département. La mission formule des propositions notamment pour rétablir un accès physique ou humain aux différentes administrations, améliorer l’accessibilité et l’ergonomie des sites web publics, investir un milliard d’euro dans l’inclusion numérique érigée en priorité nationale.
Samedi 19 septembre – Les initiatives de la semaine.
- La nouvelle directrice du foyer de vie Prad Izel d’Hennebont (Morbihan) espère pouvoir le reconstruire d’ici 2024, des résidents vivant dans 9m2.
- La maire de Paris annonce la pérennisation des 50 kilomètres de voies cyclables créées pendant la crise sanitaire et l’interdiction définitive des voitures sur la rue de Rivoli, sauf celles transportant des personnes handicapées entre autres dérogataires (lire Les initiatives du 9 mai 2020).
- Une société de Roubaix (Nord) décore à la demande les prothèses de membres.
- 90 personnalités de la communauté sourde (sauf Jérémie Boroy, président sourd du CNCPH) ou proche d’elle signent un appel à la diffusion grand public des masques transparents de protection.
- Le nouveau numéro du magazine télé Champions d’exception est diffusé sur France 4 puis en replay, consacré au champion du monde de para-taekwondo Bopha Kong, au Fauteuil Tout Terrain et au nageur Théo Curin.
- Record de distance battu lors des 24 heures en joëlette à Berck (Pas-de-Calais) avec 264 kms parcourus par douze porteurs et huit enfants qui se sont relayés sur l’engin.
- A l’appel du conseiller municipal handicapé David Gall, une vingtaine de personnes signent un appel pour un « Grenelle du handicap », dont le député Damien Abad.
Vendredi 18 septembre – Les ratés de la compensation.
- C’est avec une cagnotte qu’un trentenaire tétraplégique espère financer les 23.000€ restant à sa charge pour remplacer le fauteuil roulant à 39.000€ dont il a besoin.
- Un voyageur aveugle est condamné à six mois de prison avec sursis et 1.300€ de dommages et intérêts après une vive altercation verbale avec un contrôleur dans un train reliant Douai à Lille (Nord), sans violence physique.
- Toujours à Lille, un jeune autiste qui allait acheter son gâteau d’anniversaire est expulsé d’un hypermarché Leclerc bien que sa famille ait présenté au vigile un certificat médical d’exemption du port du masque de protection.
- Un préadolescent du Haut-Rhin risque de voir lui échapper la place inespérée en SESSAD qu’il vient d’obtenir, faute de transport pris en charge.
- Intéressante enquête de France Info sur l’accumulation de numéros verts créés par les ministres pour « enterrer un problème social », dont les carences dans l’aide aux personnes handicapées.
- On peut se demander combien coûte la rampe d’accès au centre médical de Saint-Pierre de Quiberon (Morbihan) pour que la municipalité ait laissé le chantier inachevé et demande une subvention au département…
- A Nantes (Loire-Atlantique), une jeune femme épileptique est refoulée d’un supermarché Lidl parce qu’elle est accompagnée d’un chien d’assistance.
- L’Etat du Vatican, siège de la Papauté, fait expulser par la police une famille comptant deux frères lourdement handicapés de l’un des 500 appartements qu’il possède à Paris et dont elle ne pouvait plus payer le loyer.
- Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, est accusé de refuser à la conseillère municipale d’opposition Odile Maurin les moyens de compensation du handicap nécessaires pour qu’elle remplisse son mandat.
- Des salariés de l’APAEI de Vire (Manche) font grève et manifestent pour dénoncer la baisse régulière de leur revenus.
Vendredi 18 septembre – Les ratés de la scolarisation.
- Il aura fallu qu’une maman grimpe au sommet d’une grue de chantier à Reims (Marne) pour que son fils autiste bénéficie d’un éducateur spécialisé intervenant pendant le temps scolaire.
- La moitié seulement des parents interrogés dans un sondage acceptent que l’inclusion scolaire concerne les enfants handicapés mentaux ou trisomiques, contre 72% pour les élèves Dys et 80% pour ceux qui sont handicapés moteur.
- Une maman francilienne dénonce l’absence de soutien dont est victime son fils autiste orienté en collège ordinaire et sans AESH, alors qu’il a un niveau cours préparatoire.
Vendredi 18 septembre – Éducation – Survie de l’observatoire de l’accessibilité.
L’Observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement n’a pas été supprimé, contrairement aux volontés du ministère de l’Éducation Nationale qui ne répond plus aux courriers de son président, Jean-Marie Schléret (lire ce Flop). Son élimination par décret n’a pas été suivie d’effet et cette instance poursuit normalement son travail jusqu’à ce que le projet de loi d’accélération et de simplification de l’action publique soit définitivement adopté : son article 7, retiré par le Sénat, contient la suppression pure et simple d’un organisme qui dérange l’administration centrale mais la majorité gouvernementale l’a rétablit lors de l’examen du texte à l’Assemblée Nationale. Il a en effet mis en évidence, en pleine crise sanitaire du Covid-19, les carences en lavabos et savon dans les établissements scolaires, la construction récente d’un quart d’établissements sans accessibilité conforme à la réglementation, entre autres constats de carence. Il vient également se saisir le ministre de l’économie et des finances, Bruno Lemaire, pour que ses services soient attentifs à l’intégration de l’accessibilité et de la sécurité dans les travaux de rénovation d’établissements scolaires éligibles au plan de relance de l’économie. A cet égard, il suggère que le diagnostic préalable aux travaux « devrait porter à la fois sur la sécurité incendie, l’accessibilité, l’adaptation aux risques naturels majeurs avec la spécificité de l’Outre-Mer, la mise en place opérationnelle de systèmes modernes d’alarme et d’alerte, le traitement de l’air pour améliorer sa qualité, les toilettes et points d’eau dont la crise sanitaire a révélé les faiblesses que nous avions signalées à de nombreuses reprises. »
Jeudi 17 septembre – Logement – Futures douches adaptées minuscules.
Le Journal Officiel publie, après plusieurs mois de retard sur le calendrier prévu, l’arrêté modifiant les normes de construction et d’aménagement de salles de bains et douches dans les logements. Tous les permis de construire déposés à compter du 1er janvier 2021 pour les appartements en rez-de-chaussée et les maisons individuelles (sauf celles construites pour le propre usage de leur propriétaire) et du 1er juillet pour les logements en étages desservis par ascenseur devront prévoir une zone de douche accessible sans ressaut. Cela interdira l’installation de bacs extra-plats dès lors qu’ils présentent un ressaut même minimal, et l’éventuelle baignoire doit pouvoir être enlevée pour restituer une zone de douche conforme. Celle-ci doit être de 90x120cm au moins, et d’une hauteur minimale de 180cm. Si une telle hauteur est appliquée, cela devrait gêner de nombreux usagers non handicapés qui se douchent debout ainsi que les aides à domicile de personnes dépendantes. Il sera possible de superposer « l’espace de manoeuvre [de 1,50m de diamètre] avec possibilité de demi-tour » sur la zone de douche ce qui permet de réduire la superficie d’une salle de bains accessible et adaptée à 2,25m2. Cela aura également comme conséquence de tremper les roues d’un fauteuil roulant ou déambulateur, puis de mouiller et salir les sols en se déplaçant. Attendu depuis de nombreux mois depuis la réforme du logement qui a ramené à 20% la part de logements accessibles, cet arrêté risque de rendre les prochaines salles de bains inconfortables et fastidieuses à entretenir. Il omet également de prévoir une paroi murale renforcée pour fixer un siège de douche rabattable, solution pratique mais qui nécessite des travaux à prévoir dès la construction. Cette demande avait été présentée lors de l’examen du projet d’arrêté au Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées mais l’Administration n’a pas voulu l’intégrer.
Mardi 15 septembre – Santé/Emploi – Covid reconnu en maladie professionnelle.
Le décret réglementant la reconnaissance du coronavirus Covid-19 au titre d’une maladie professionnelle est enfin publié au Journal Officiel. Annoncées le 1er juillet comme automatique par le ministre de la santé, Olivier Véran, les conditions à remplir sont nettement plus strictes : elle ne concerne que les personnels soignants ou assimilés, d’établissements médico-sociaux, d’ambulances au contact de personnes malades, à la condition qu’ils aient « nécessité une oxygénothérapie ou toute autre forme d’assistance ventilatoire ». Les autres travailleurs atteints et subissant des séquelles handicapantes devront recourir à une commission médicale pour les faire reconnaître et indemniser.
Mardi 15 septembre – L’intox de la semaine.
« Le gouvernement va financer les masques pour les personnes handicapées, clame RSE Magazine. La ministre du Travail, Élisabeth Borne annonce que les masques des personnes handicapées seront pris en charge par l’État. L’idée est de faciliter l’accès à l’emploi pour les plus vulnérables. » Si ce dernier point n’est pas contestable, le reste est faux : ce sont les deux fonds d’insertion professionnelle Agefiph et FIPHFP qui vont financer les seuls masques de protection dit « inclusifs », à fenêtre transparente, et donc pas le budget de l’État. Le communiqué de la ministre ne prête d’ailleurs pas à confusion puisqu’il détaille les modalités de remboursement : 100% du surcout d’un masque transparent par rapport à un masque classique dans le secteur privé, 80% du coût de ces masques dans les fonctions publiques par exemple. Mais il faut lire intégralement l’article de RSE Magazine pour apprendre que ce sont deux organismes qui paient, sans préciser qu’ils ne dépendent pas de l’État. Quant à la conclusion « tous les travailleurs handicapés sont concernés par cette mesure de solidarité », elle est totalement erronée : les masques transparents sont destinés aux collègues de travail d’employés sourds, malentendants, handicapés intellectuels ou psychiques.
Lundi 14 septembre – Transports – TER contre Accès Plus.
Il n’est plus possible d’acheter un billet de train régional TER et de réserver simultanément l’assistance voyageur handicapé en appelant le service Accès Plus de la SNCF. « Les régions veulent récupérer la vente de ces billets, justifie une employée de la centrale téléphonique Accès Plus, jointe au 3635 #45. On ne vend que les billets TGV et Intercités. » Il est donc nécessaire d’acheter un billet TER en gare, boutique ou sur Internet, puis d’effectuer une demande de réservation d’assistance auprès de l’Accès Plus TER de la région de départ qu’il faut identifier : leurs coordonnées ne sont pas rassemblées sur une seule page web et ne figurent pas sur celles du site Accès Plus de la SNCF. Cette dernière n’a pas répondu à notre demande de confirmation de ce qui constitue une nouvelle complexité dans le voyage des clients handicapés d’autant plus qu’en cas de voyage comportant une partie TGV ou Intercités avec correspondance en TER, les intermédiaires sont démultipliés.
Samedi 12 septembre – Les initiatives de la semaine.
- Le Centre d’étude de langues de Châteauroux (Indre), qui dépend de la chambre de commerce et d’industrie, propose désormais un cours de langue des signes française.
- Le travail sur le handicap réalisé pendant les années 70 et 80 par le photographe Michel Thersiquel est exposé à la MDPH de Quimper (Finistère) jusqu’au 30 octobre.
- Le FabLab de Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône) étend ses activités à la création de pièces et objets utiles à des personnes handicapées.
- Près de Rennes (Ille-et-Vilaine), un mécanicien a créé un atelier itinérant de réparation de cycles à domicile, dont ceux qu’utilisent des personnes handicapées.
- A Alençon (Orne), l’association Signer Ensemble reprend son atelier hebdomadaire d’initiation et apprentissage de la LSF à 2€ les deux heures de participation.
Vendredi 11 septembre – Les ratés de la compensation.
- La ville de Paris crée des places de stationnement réservé dangereuses, longées d’un côté par la circulation des voitures, et de l’autre celle des vélos.
- Les voleurs présumés qui ont dévalisé à plusieurs reprises des locaux de l’Algeei du Lot-et-Garonne en 2019, pour un butin de 60.000€, ont été interpellés.
- L’agonie d’Alain Cocq n’aura duré que quatre jours, il a accepté de basculer en soins palliatifs et renonce à mourir (lire l’actualité du 25 août 2020). [Alain Cocq est décédé en Suisse par suicide assisté le 15 juin 2021]
- Des salariés d’établissements médico-sociaux manifestent à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) pour demander une augmentation comparable à celle accordée aux personnels de santé dans le cadre de l’épidémie de Covid-19.
- A Ploemeur (Morbihan), la mère d’un jeune homme de 22 ans laissé sans prise en charge sanitaire et médico-sociale envisage une grève de la faim ou l’ascension d’une grue pour mobiliser l’opinion face à la MDPH.
- Le quinquagénaire qui avait volé une ambulance transportant un aveugle, en janvier dernier à Fougères (Ille-et-Vilaine), est condamné à six mois de prison avec sursis.
- Légère condamnation en justice à deux ans de prison ferme pour un employé d’établissements médico-sociaux qui a reconnu de 15 à 30 agressions sexuelles sur des pensionnaires masculins, dont un viol qui aurait dû lui valoir au moins 15 ans de prison.
- La justice ouvre une enquête sur des soupçons de violences sur des pensionnaires d’une MAS de Ris Orangis (Essonne) : soins non effectués, privation de repas, insultes, coups…
Vendredi 11 septembre – Les ratés de la scolarisation.
- Une collégienne de Seine-et-Marne est contrainte de faire sa rentrée en 3e classique, faute de place dans l’ULIS où elle a été orientée par la MDPH.
- Faute également d’une place en SEGPA, un collégien de Loire-Atlantique est placé d’office en 6e classique sans accompagnement.
- Un jeune autiste de 19 ans est laissé sans solution éducative ni prise en charge sanitaire et médico-sociale à Challans (Vendée), ses parents n’ayant aucune perspective d’évolution.
Jeudi 10 septembre – Vie Autonome/Parents – Bientôt le congé de proche aidant.
Le projet de décret réglementant les modalités de rémunération du congé de proche aidant a été approuvé par le conseil d’administration de la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF) et devrait être publié avant le 30 septembre pour s’appliquer à compter du 1er octobre. Il pourra bénéficier aux salariés du secteur privé et aux agents publics ayant demandé un congé de proche aidant, aux travailleurs indépendants, aux demandeurs d’emploi indemnisés ou exerçant une activité occasionnelle rémunérée. Ils percevront 52,08€ par jour si l’aidant vit seul et 43,83€ s’il est en couple, dans la limite de 22 jours par mois civil et pour trois mois au plus pendant l’ensemble de la carrière professionnelle de l’aidant (66 jours indemnisés au total). De plus, la personne aidée (enfant ou adulte) devra être reconnue handicapée à 80% au moins, ou pour une personne âgée être classée dans les groupes I, II et III de la grille Aggir; cette disposition du décret vient limiter le champ d’application de la loi aux personnes les plus handicapées qui, paradoxalement, nécessitent généralement plus de trois mois d’aide parentale. Cette allocation journalière versée par les Caisses d’Allocations Familiales ne pourra être cumulée avec les indemnités chômage. Lire également cet Éditorial.
Mercredi 9 septembre – Transports – Fin du paiement anticipé des FPS.
Le Conseil Constitutionnel a déclaré contraire à la Constitution de la Ve République l’obligation de payer un Forfait Post-Stationnement pour avoir le droit de le contester. En effet, depuis la réforme du stationnement payant de janvier 2018 il est nécessaire de s’acquitter du montant de la sanction pour avoir le droit de la contester devant la Cour du Contentieux du Stationnement Payant, installée à Limoges (Haute-Vienne) et dont les moyens sous-dimensionnés entrainent des délais exorbitants d’examen des recours. De nombreux usagers handicapés du stationnement payant ont été victimes de ce procédé, de la part d’agents contrôleurs négligents ou malfaisants pour les contraindre à justifier de leur droit à gratuité, ou de systèmes de contrôle automatique en infraction avec la loi mais toujours employés. L’inconstitutionnalité s’applique également à tous les forfaits post-stationnement faisant l’objet d’un recours.
Mardi 8 septembre – Santé/Société – Le choix nous appartient.
Ce choix, c’est celui des femmes et des couples qui attendent la naissance d’un enfant annoncé avec un lourd handicap. Vivra-t-il, comment se développera-t-il, quelles sont ses chances d’avoir une vie à lui ? Ces questions éthiques et la décision de poursuivre la grossesse ou de l’interrompre sont exposées dans un essai par le médecin Isabelle Poirot, spécialiste de la prise en charge d’enfants handicapés moteurs. Elle expose les différents aspects médicaux et l’impact sur le projet parental, pour affirmer clairement que le choix appartient aux futurs parents et pas aux médecins qui ne sont là que pour les informer. En exposant des cas pratiques, elle replace les professionnels de santé et les parents dans leurs rôles et responsabilités respectifs, sans que les uns et les autres portent de jugement définitif, dans un échange mutuel pour cheminer vers une décision consentie et non subie. Concentré sur l’aspect médical, cet essai n’évoque pas l’inclusion sociale, les obstacles et complexités administratifs, les mentalités passéistes qui pèsent a posteriori de la naissance sur la vie des enfants lourdement handicapés. Le choix nous appartient, par Isabelle Poirot, Presses Universitaires de Grenoble, 9,90€ en librairies.
Lundi 7 septembre – Santé/Transports – Taxis contre TPMR.
L’Assurance Maladie va progressivement retirer aux services de transport de personnes handicapées leur conventionnement pour prendre en charge des clients devant se rendre chez un médecin, un professionnel ou un établissement de santé. Comme l’explique un transporteur de Metz (Moselle), la Caisse Primaire d’Assurance Maladie refuse de le conventionner pour ce type de missions afin de ne pas concurrencer les taxis. Ces derniers, par la voix de leur groupement local, estiment qu’ils n’ont pas de véhicule adaptés et ne sont pas formés pour transporter des personnes lourdement handicapées. Il en résulte que les personnes handicapées dépendantes ne pourront prochainement plus être transportées qu’à leurs frais en employant un service spécialisé, sans prise en charge par l’Assurance Maladie, ou devront renoncer à être soignées.
Vendredi 4 septembre – Les ratés de la compensation.
- Un ligérien aveugle ne parvient pas à obtenir un emploi malgré les efforts qu’il déploie, stages et entretiens demeurant infructueux.
- Le plan de relance de l’économie ne comporte que l’aide à l’embauche de travailleurs handicapées déjà annoncée le 26 août.
- Les entreprises pourraient être réticentes à embaucher « des personnes handicapées, cataloguées comme fragiles » dans la phase de reprise de l’activité économique marquée par des mesures de protection supplémentaires des travailleurs.
- Le ministère du Travail diffuse un « Protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprise face à l’épidémie de covid-19″ qui ne contient aucune disposition spécifiques pour ceux qui sont handicapés et omet de mentionner la dérogation au port du masque sur certificat médical.
Vendredi 4 septembre – Les ratés de la scolarisation.
- Des enseignants des Landes dénoncent l’absence de comptabilisation des élèves handicapés d’ULIS dans l’effectif des classes qu’ils rejoignent, ce qui surcharge les effectifs et nuit à leur intégration.
- Faute de place en ULIS, une fillette de 7 ans ne peut faire sa rentrée scolaire à Rouen (Seine-Maritime), l’Administration proposant un accueil en classe ordinaire avec une AESH « fantôme ».
- Dans le Pas-de-Calais, un élève dyspraxique en BTS se voit refuser le transport adapté accordé les années précédentes alors qu’il ne parvient pas à se repérer dans l’espace public ce qui va obliger ses parents à prendre le relais.
- Une maman de Haute-Vienne raconte l’errance diagnostique, et le stress que représente la rentrée pour son fils autiste et la famille.
- L’obligation de port du masque empêche les élèves malentendants ou sourds de lire sur les lèvres ou d’interpréter les expressions du visage, la production de masques transparents étant insuffisante et mal diffusée.
Jeudi 3 septembre – Sports – Directives pour la rentrée post-confinement.
Le ministère des sports a publié les protocoles sanitaires de santé, sans dispositions spécifiques pour les pratiquants handicapés. Le « guide de rentrée sportive » comporte seulement une section consacrée à la reprise d’une activité physique adaptée (APA) par des personnes atteintes de maladies chroniques et des personnes âgées. Les personnes handicapées sont mentionnées dans le Guide de recommandations des équipements sportifs, sites et espaces de pratiques sportives – Post-confinement lié à l’épidémie de Covid-19, au sein de la section Piscines : « le gestionnaire intégrera dans sa démarche la prise en compte des personnes en situation d’un handicap », à charge pour lui de deviner ce que cela entraine. Il omet les besoins spécifiques liés à l’hygiène, notamment pour les sondages urinaires lorsque les vestiaires et douches sont maintenus fermés. Et lorsque les différents guides et fiches mentionnent le port obligatoire du masque, la dérogation réglementairement accordée aux personnes handicapées sur certificat médical est systématiquement absente ce qui pourrait générer des incidents. Lire aussi cet article.
Jeudi 3 septembre – Déplacements – Vélos sur places réservées à Paris.
La vile de Paris est épinglée par LCI pour son absence de rigueur dans la création sur la chaussée d’arceaux pour vélos sur l’emplacement d’un stationnement réservé aux véhicules des personnes handicapées. La municipalité s’est en effet engagée à ne pas réduire le nombre de ces places réservées alors qu’elle veut considérablement réduire les emplacements classiques. Légalement, chaque place réservée fait l’objet d’un arrêté municipal l’attribuant à une adresse précise et ne peut être supprimée qu’en prenant un autre arrêté municipal, est-ce le cas ici ? L’adjoint à la maire en charge des transports, l’écolo David Belliard, justifie cette suppression par l’obligation légale de supprimer tout stationnement automobile à moins de cinq mètres d’un passage piéton et que « toute place de stationnement pour personne handicapée transformée pour un autre usage est systématiquement déplacée à proximité sur la voie ». Ce qui ne semble pas voir été fait dans cette affaire. Mais force est de constater qu’à Paris on supprime d’abord, puis on recrée après protestation ou polémique publique. Rappelons que la capitale s’est lancée dans le tout-vélo au détriment des véhicules et des bus urbains dont les voies réservées protégées sont supprimées, avec pour conséquence une forte augmentation des embouteillages.
Jeudi 3 septembre – Éducation/Surdité – Une solution pour Luka.
Le service départemental de l’Éducation Nationale de Seine-Maritime a fini par accorder une dérogation à l’AESH pratiquant la langue des signes afin qu’elle continue à aider un enfant sourd qui vient de faire sa rentrée en grande section de maternelle, à Saint-Étienne du Rouvray. Si son contrat concerne le secondaire, elle bénéficiera d’un ordre de mission pour intervenir 12 heures par semaine à l’école maternelle de l’enfant. Il aura fallu que l’affaire soit médiatisée le 2 septembre (lire plus bas) pour que l’Administration trouve une solution à l’obstacle qu’elle avait elle-même créé.
Jeudi 3 septembre – Transports – Retard à l’allumage en IDF.
On croyait, après avoir entendu le cri de victoire du conseiller régional Pierre Deniziot (lire l’actualité du 23 juillet) que l’aide à l’achat d’un vélo adapté avec assistance électrique, d’un tandem ou d’un monopousseur était chose entendue. Eh bien non, elle doit encore être approuvée par le Conseil d’Administration d’Ile-de-France Mobilités le mois prochain. « En effet, précise un porte-parole de cette autorité organisatrice de mobilité, le règlement n’a pas encore changé depuis le conseil de juin qui ouvrait l’aide aux vélos adaptés. La déclinaison opérationnelle des adaptations votées au mois de juillet va être validée au conseil d’administration d’octobre, pour une mise en oeuvre dans la foulée (le nouveau règlement d’attribution sera en ligne vers le 12 octobre). Mais l’inclusion de nouveaux types d’équipements pour les vélos adaptés sera bien prévue de façon rétroactive, pour tout vélo/ matériel acheté à compter du 1er juillet [soit sept mois plus tard que pour les personnes valides NDLR], en cohérence avec la délibération prise par Île-de-France Mobilités au mois de juillet. » Nouveau retard qui énerve Pierre Serne, lequel avait milité pour la prise en compte des usagers handicapés pour cette aide à l’achat, et l’avait finalement obtenue le 8 juillet dernier avec le soutien du groupe écologiste du Conseil Régional : « Il avait été promis de changer très vite le règlement d’attribution, ce que peut faire le Directeur Général d’IDF Mobilités. Entre le temps à accepter notre proposition, d’abord un refus puis une reprise à son compte par Valérie Pécresse [Présidente du Conseil Régional NDLR], et le retard dans la modification du règlement, on aura perdu quasiment un an. C’est dommage. »
Mercredi 2 septembre – La perle de la semaine.
Dans le cadre du déploiement généralisé des Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés (Pial), les Accompagnants de l’Elève en Situation de Handicap (AESH) ne sont plus attribués à des élèves du secteur qu’ils soient indifféremment à l’école, au collège ou au lycée. Ils sont désormais affectés soit en primaire, soit en secondaire, et cette organisation administrative rigide, « en silo », fait une victime : un enfant sourd de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime) ainsi que le relate France Bleu. Il bénéficiait pendant ses deux premières années de maternelle d’une AESH pratiquant la Langue des Signes Française qui traduisait les consignes et assurait la communication avec l’enseignant, la classe, les autres élèves. Mais pour la rentrée, cette aidante rejoint le Pial du secondaire et poursuivra l’accompagnement d’un lycéen sourd ainsi que d’un autre élève entendant. La mère, elle-même sourde, de l’enfant délaissé de maternelle fait part de sa profonde incompréhension face à un système d’aide à la scolarité qui se retourne contre l’élève qui en a besoin. Elle explique également que l’absence de cet interprète met son fils et ses camarades en danger, puisqu’il n’est pas en mesure de comprendre aisément les gestes-barrière. Précisons qu’il est très rare qu’un AESH pratique la LSF, et que l’Éducation Nationale ne propose de filières bilingues LSF-français complètes, du primaire au lycée, que dans cinq villes de France (lire l’actualité du 4 juin 2015, et des 1er et 4 juin 2018). Lire également ce point de vue sur l’école inclusive.
Mardi 1er septembre – Éducation – Rentrée presque normale ?
Le Premier ministre, Jean Castex, a évoqué une rentrée scolaire « presque normale » en visitant une école de Châteauroux (Indre) choisie parce qu’elle cumule zone prioritaire (Rep+) et inclusion d’élèves handicapés. C’est probablement pour appuyer la pénurie de masques transparents que la secrétaire d’État aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, portait, tout comme son collègue chargé de l’Éducation Nationale ainsi que le Premier ministre, un masque en tissu, opaque… « Un modèle seulement a été homologué mais il n’est pas encore produit en masse », a-t-elle concédé alors que Jean-Michel Blanquer a annoncé la semaine dernière que tous les enseignants en maternelle ou devant des élèves malentendants ou sourds en seraient dotés. Lire également cet article en espace Parents.