Jeudi 31 décembre – Santé – Vaccination Covid en Absurdistan.

Guide de vaccination contre la covid en EHPAD et USLD

Le lancement de la campagne de vaccination contre le coronavirus Covid-19 des pensionnaires d’Établissements pour Personnes Agées Dépendantes ou handicapées en Unités de Soins de Longue Durée suscite de très vives critiques de scientifiques et de politiques. Le généticien Axel Kahn dénonce sur Europe 1 une « une très importante erreur stratégique » et une communication « pas adaptée à une situation qui est très périlleuse ». Les députés Les Républicains Damien Abad et Eric Ciotti demandent l’audition en urgence du ministre de la Santé par la mission d’information sur la gestion de l’épidémie, qualifiant la campagne de « bonnet d’âne » en Europe. Le protocole diffusé le 22 décembre par le ministère de la Santé à ces maisons de retraite compte 45 pages qui détaillent un processus particulièrement complexe, dont l’obligation de procéder en plusieurs temps : une première consultation auprès du médecin traitant ou, à défaut, par le médecin coordonnateur de l’établissement pour informer chaque personne et recueillir son consentement éclairé (avec traçabilité), puis un délai de réflexion de quatre jours, puis second rendez-vous pour recevoir la première dose de vaccin sous surveillance médicale. Conséquence, 138 personnes vaccinées en trois jours selon le ministère de la santé, contre des dizaines de milliers dans chaque pays européen. Les personnels de ces établissements doivent de leur côté consulter leur médecin traitant ou le médecin du travail pour savoir s’ils entrent dans les critères définis par la Haute Autorité de Santé pour être vaccinés pendant la première phase : cela veut dire que les personnes dont ils s’occupent en établissements médico-sociaux seront vaccinées, mais pas eux. Il en est de même pour les bénévoles intervenant dans ces établissements.

Jeudi 31 décembre – Loisirs/Parents – Le tiroir à bonheurs d’Awa.

Couverture du livre Le tiroir à bonheurs

C’est un récit poignant que livre Awa Camara pour témoigner des dix premières années de vie avec son fils Yanis, né polyhandicapé. Cet événement heureux s’est immédiatement transformé en un parcours médical erratique, complexe, d’abord pour tenter de canaliser les dizaines de crises d’épilepsie du bébé, puis organiser une médicalisation compatible avec la vie de famille. Le couple Awa-Fred résiste aux difficultés, grâce à une entente pas si évidente de leurs familles respectives qui acceptent leurs origines diversifiées, en cherchant des solutions positives, toujours en mouvement. C’est ainsi qu’Awa s’investit dans la création d’une micro-crèche, puis deux, puis lance un projet plus important encore. Jusqu’à ce que son corps et son mental la rattrapent, et le couple doit finalement accepter le placement progressif de Yanis en établissement. C’est également à une plongée dans la vie d’une femme issue de l’émigration en France de sa mère sénégalaise qui a fuit un quotidien oppressant et douloureux, et des conséquences que cette vie cabossée a eu sur Awa et sa fratrie. Le tiroir à bonheurs, par Awa Camara, éditions S-Active, 14€ chez l’éditeur.

Mercredi 30 décembre – Institutions – Covid et exilés en Belgique.

Les pensionnaires français d’établissements médico-sociaux situés en Wallonie ne pourront pas aisément revenir de leur séjour en famille à l’occasion des fêtes de fin d’année. L’État fédéral belge vient en effet de décider d’imposer une quarantaine obligatoire. Tous les étrangers provenant de pays classés en zone rouge et voulant entrer en Belgique sont concernés, dont les Français dès lors que leur séjour hors de ce pays a duré de plus de 48 heures en « zone rouge ». Un test PCR sera également obligatoire le premier jour et le septième jour de cette quarantaine.

Mercredi 30 décembre – Finances – Loi de finances promulguée.

La loi de finances pour 2021 est publiée au Journal Officiel. Elle étend à compter d’octobre 2021 au département de Mayotte le droit à l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) pour les personnes invalides à moins de 80% ; instaurée sur cette île en 2002, elle ne concernait que les personnes handicapées à 80% et plus. Cette loi crée une réduction d’impôt pour la construction de logements dans les territoires d’Outremer y compris ceux « spécialement adaptés à l’hébergement de personnes âgées de plus de soixante-cinq ans ou de personnes handicapées auxquelles des prestations de services de nature hôtelière peuvent être proposées ». Elle instaure également une taxe écologique sur le poids des voitures au-delà de 1.800 kilos qui ne concernera que moins de 2% des véhicules neufs, et dont les automobilistes handicapés ou leurs foyers seront exemptés. Enfin, elle prolonge jusqu’au 31 décembre 2023 le crédit d’impôt pour la réalisation d’aménagements d’accessibilité d’un logement.

Mardi 29 décembre – Surdité – Pompiers et secourisme.

Présentation en LSF du partenariat Sourds et Sapeurs-Pompiers

La Fédération Nationale des Sourds de France (FNSF) annonce la signature dans quelques semaines d’une action partenariale au long cours avec la Fédération Nationale des Sapeurs-pompiers de France (FNSPF). Il prévoit le déploiement de formations au secourisme adaptées aux Sourds et dispensées en Langue des Signes Française par un binôme Sapeur-Pompier signant et formateur Sourd. Cela implique la création de formations diplômante pour des Sourds intervenant dans des Unions départementales de Sapeurs-Pompiers. Des visites en LSF de casernes sont prévues, ainsi que des plans d’emploi dans les services de secours. Une synthèse des bonnes pratiques en matière de prise de contact en intervention et communication avec des victimes sourdes pourrait intégrer le programme de formation des pompiers, avec des sessions de sensibilisation au sein des casernes et des personnels. Enfin, la FNSF contribuera à l’amélioration de la communication gestuelle pour les interventions sous Appareil Respiratoire Isolant. Cet accord partenarial sera officiellement signé le 5 février prochain. Présentation de ce partenariat en vidéo LSF et sonore.

Lundi 28 décembre – Société/Cécité – Plongée trouble en Algérie.

Couverture du livre Honte à ceux qui séparent les épines des roses

Algérienne engagée en faveur des personnes handicapées, la poétesse et ancienne haut-fonctionnaire Yamina Khodri raconte l’aventure qu’a été la création d’une école pour enfants aveugles, qui a fonctionné de 1987 à 1993. Installée dans un immeuble fonctionnel du quartier huppé d’Hydra, à quelques kilomètres du centre d’Alger, les locaux ont rapidement été convoités par l’épouse du Président de la République, Halima Bendjedid, pour que son frère médecin y installe une clinique privée pour gens aisés. Et c’est le directeur du ministère des Affaires sociales qui fut la cheville ouvrière d’un travail de sape visant à déstabiliser l’établissement alors que l’Algérie entrait dans la décennie noire consécutive à l’annulation du 1er tour de l’élection législative du 26 décembre 1991, entraînant un terrorisme mutuel entre organisations islamistes et services de « sécurité » d’État engendrant des dizaines de milliers de morts (60.000 à 150.000 selon les sources). Dans son récit très analytique, Yamina Khodri met en évidence les conséquences néfastes de la bureaucratie, de la corruption et de l’affairisme sur la vie des gens, dont ceux qui vivent avec un handicap sont spécialement délaissés par les pouvoirs publics. Mais cette aventure lui a fait rencontrer de belles personnes, humanistes et solidaires, y compris parmi les hauts-fonctionnaires et décideurs politiques. Depuis, elle s’est installée à Clermont-Ferrand et dirige une association culturelle franco-algérienne. L’école pour jeunes aveugles a de son côté été transformée en Centre Médico-Pédagogique pour enfants handicapés mentaux. Honte à ceux qui séparent les épines des roses, par Yamina Khodri, éditions Rafar. Vendu en France directement par l’autrice Yamina Khodri, 11 rue des Sycomores, 63100 Clermont-Ferrand (chèque de 21€ libellé à Association Algeria-Com-Event).

Dimanche 27 décembre – Santé – Lancement de la vaccination Covid-19.

Les premiers volontaires pour recevoir un vaccin contre le coronavirus Covid-19 sont des patients de l’hôpital René-Muret de Sevran (Seine-Saint-Denis) et du centre gériatrique du Centre Hospitalier Universitaire de Dijon (Côte-d’Or). La campagne de vaccination débute officiellement demain auprès de personnes âgées dépendantes en établissements, de leurs personnels soignants et de service, et également de personnes considérées particulièrement vulnérables telles celles qui vivent avec une trisomie 21. Mais la communication erratique du Gouvernement sur cette campagne vaccinale semble avoir dissuadé près des deux-tiers de la population qui attend de constater les conséquences du vaccin sur les premiers « cobayes » inoculés. L’annonce du caractère non obligatoire de la vaccination s’est accompagnée du dépôt au Parlement d’un projet de loi instituant un régime pérenne de gestion des urgences sanitaires et autorisant des interdictions d’accès à des services et prestations aux personnes non vaccinées, et même si ce texte a été renvoyé à plus tard face aux protestations politiques, un décret publié hier crée le fichier SI Vaccin Covid ; confié à la Direction Générale de la Santé et à la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie et consultable par les professionnels de santé, médecins traitants et plusieurs organismes d’État. Outre la gestion des campagnes vaccinales et de la population immunisée, ce fichier est censé permettre d’informer les vaccinés de l’apparition de « risques nouveaux ». Et il permettra, dès que la nouvelle loi sera adoptée de l’employer à l’actuelle épidémie, comme à la prochaine, en donnant tous pouvoirs au Gouvernement et à l’administration, le Parlement n’étant plus consulté mais seulement informé à posteriori.

Samedi 26 décembre – Les initiatives de la semaine.

  • Un don en échange d’un petit chocolat pour participer à Blendecques (Pas-de-Calais) à l’aménagement de la chambre d’une femme polyhandicapée dont la dépense n’a que partiellement été financée par la Sécurité Sociale et la Maison Départementale des Personnes Handicapées.
  • Une pétition lancée le 10 septembre sur le site du Sénat n’atteint que le quart des signatures nécessaires d’ici au 10 mars pour que la proposition de loi supprimant la prise en compte des revenus du conjoint dans le calcul de l’AAH soit à l’ordre du jour (lire l’actualité du 13 février 2020).
  • Le Gouvernement rappelle que les deux jours de congé accordé à un salarié apprenant la survenue du handicap d’un de ses enfants ne peuvent être confondus avec les congés payés annuels.
  • La maladie de Leber, qui rend aveugle, peut être soignée par une thérapie génique qui vient d’être autorisée après plusieurs années de traitement expérimental.
  • Pour éviter d’effectuer 150 mètres à pied, la municipalité des Sables d’Olonne (Vendée) crée une voie d’accès à la médiathèque et mairie annexe réservée aux véhicules de personnes handicapées.
  • L’association Bouchons 276 finance près de la moitié des 1.200€ d’aménagement du véhicule d’une jeune femme de Tocqueville (Eure).
  • La Fédération française de randonnée et le collectif Place aux piétons lancent un appel à participation du public pour élaborer jusqu’au 15 mars un baromètre des villes marchables intégrant les besoins des piétons handicapés.

Vendredi 25 décembre – Les ratés de la compensation.

  • Une aide à domicile de Loire-Atlantique qui a volé 1.400€ à une dame nonagénaire aveugle dont elle s’occupait en détournant sa carte bancaire n’est pas condamnée à rembourser, mais devra seulement payer 127€ de frais de justice.
  • La mère d’un collégien atteint de TDAH d’Illfurth (Haut-Rhin) manifeste devant l’établissement après en avoir retiré son fils qu’elle estime avoir été harcelé, ce que conteste l’Éducation Nationale.
  • Pour avoir déplacé à Douai (Nord) la voiture de sa mère indûment stationnée sur une place réservée, une jeune femme qui n’avait pas le permis de conduire est condamnée à 70 heures de travail d’intérêt général, suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière et à rembourser les 3.000€ de dégâts occasionnés à une autre voiture qu’elle a heurtée.
  • Une jeune femme multihandicapée de Tarn-et-Garonne devient majeure et perd l’enseignement à domicile assuré par l’Éducation Nationale, la laissant sans solution éducative.
  • Dans l’Aude, 104 enfants handicapés ne disposent toujours de l’accompagnement scolaire décidé par la Maison Départementale des Personnes Handicapées, dénoncent l’Unsa et la FCPE, soit 10% des élèves concernés.
  • Une pétition lancée le 10 septembre sur le site du Sénat n’atteint que le quart des signatures nécessaires d’ici au 10 mars pour que la proposition de loi supprimant la prise en compte des revenus dans le calcul de l’AHH soit à l’ordre du jour.
  • D’énormes containers « poubelles ventouses » sont installées par les services municipaux sur une place de stationnement réservé desservant les Halles de Pau (Pyrénées-Atlantiques).
  • Depuis neuf mois, la ligne de téléphone fixe des Papillons Blancs de Seine-Maritime ne fonctionne plus et les opérateurs téléphoniques se renvoient la balle.
  • La famille d’un enfant handicapé moteur a dû se démener pour financer par des actions de charité publique l’achat d’un véhicule adapté à 50.000€.
  • Le Gouvernement renvoie à la future loi Autonomie l’éventuelle amélioration du statut des accueillants familiaux qui ont dû affronter sans aide ni soutien la crise sanitaire.

Jeudi 24 décembre – Sports/Justice – Marc-André Cratère innocenté.

Marc-André Cratère lors du mondial d'escrime 2010

Si la mise en examen de l’handi-escrimeur Marc-André Cratère pour viols sur personne vulnérable avait été largement relayée dans la presse, aucune information n’avait filtré depuis (lire l’actualité du 2 mai 2017). Mais on apprend aujourd’hui du tribunal judiciaire de Pontoise (Val d’Oise) que l’affaire est classée : « Monsieur Cratère a fait l’objet d’une ordonnance de non-lieu rendue par le juge d’instruction le 10 avril 2020, conformément aux réquisitions écrites du procureur de la république », précise la Vice-Procureur Ingrid Görgen. Il était reproché au champion 18 fois médaille d’or en championnat d’Europe, coupe et championnat du monde, des relations sexuelles non consenties avec une jeune femme handicapée mentale.

Jeudi 24 décembre – Droits – Effondrement des recours MDPH.

Délais des MDPH en 2019

Le bilan d’activité des Maisons Départementales des Personnes Handicapées publié par la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA) met en évidence une chute des recours formulés contre les décisions rendues. L’entrée en vigueur le 1er janvier 2019 de la réforme de ce contentieux a eu les effets escomptés par le Gouvernement Valls qui l’avait intégrée dans la loi de modernisation de la justice du XXIe siècle. Remplaçant les recours gracieux, les recours administratif préalable obligatoire (RAPO) sont en baisse de 4,7%, et les procédures devant le tribunal judiciaire remplaçant le tribunal du contentieux de l’invalidité ont chuté de 48,4%. Si cette baisse enclenchée en 2018 par la mise en place de médiateurs auprès des MDPH afin de constituer un premier niveau de recours amiable, la judiciarisation du contentieux a nettement dissuadé des demandeurs déçus de faire valoir leurs droits. Par ailleurs, les MDPH ont rendu 4,5 millions d’avis et décisions en 2019, avec un allongement du délai moyen d’instruction de 6 jours pour les moins de 20 ans, et de 15 jours pour les adultes alors que les demandes ont baissé de 2,9%. Le délai moyen d’une décision de Prestation de Compensation du Handicap est de 5,8 mois, et sur les 16 cas de demandes, 13 excèdent le délai légal d’instruction de 4 mois.

Mercredi 23 décembre – Allocations – Peu d’AAH pendant la crise.

Depuis mars et le premier confinement du fait de la crise sanitaire, le nombre de bénéficiaires de l’Allocation Adulte Handicapé n’a augmenté que de 2,17% au 31 octobre 2020. La comparaison avec l’évolution annuelle depuis 2017 ne témoigne pas d’un impact spécifique de l’épidémie sur l’évolution de ce nombre, alors que sur la même période de mars à octobre 2020 les allocataires du Revenu de Solidarité Active ont progressé de 143.340 soit 7,44% (2.069.380 bénéficiaires au total). En 2017, les bénéficiaires de l’AAH avaient augmenté de 3,86%, de 2,72% en 2018 et 2,28% en 2019. C’est ce qui ressort de la publication des données mensuelles des bénéficiaires de minima sociaux réalisée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). Elles permettent également de suivre l’évolution des montants moyens versés ; à cet égard, l’AAH servie en 2019 était inférieure de 15€ au montant mensuel moyen de 2016, 718€ contre 733€, malgré la revalorisation de 90€ des années 2018 et 2019.

Mardi 22 décembre – Logement/Cécité – Aveugles et malvoyants oubliés.

Interphone à défilement

La secrétaire d’État aux personnes handicapées n’envisage pas d’agir en faveur de l’accès des personnes déficientes visuelles aux immeubles fermés par interphone à défilement. Ces systèmes visuels à retour sonore n’intègrent généralement pas les options d’accessibilité qui les rendraient conformes à la loi du 11 février 2005 et les modèles simples continuent à être posés alors qu’ils sont également inutilisables par les personnes sourdes ou malentendantes. Interrogée en janvier 2018 par la députée Virginie Duby-Muller (Les Républicains – Haute-Savoie), Sophie Cluzel n’apporte près de trois ans plus tard aucune réponse : elle évoque le logement évolutif et la douche sans ressaut, ainsi qu’un groupe de travail censé réviser les erreurs contenues dans le récent arrêté sur les salles de bains (lire l’actualité du 23 septembre 2020). Rappelons que le secrétariat d’État aux personnes handicapées n’a plus compétence en matière de logement depuis que le Gouvernement Valls la lui a retirée en 2016.

Lundi 21 décembre – Loisirs/Parents – Croquez Lila !

Couverture du livre Lila est à croquer

L’autrice Julie-Anne Karsenty lance en auto-édition une collection de livres petit format illustrés, Lila signe avec bébé. Le premier volume d’une trentaine de pages, Lila est à croquer, présente la fillette et sa maman qui dialoguent tendrement en signes au fil d’une histoire : sur la page de gauche, le texte et le signe principal détaillé, sur celle de droite l’action illustrée. La dizaine de signes est également rassemblée dans un lexique. L’objectif est d’améliorer la communication et l’échange avec les tous-petits. Des vidéos complémentaires sur d’autres signes sont proposées sur Facebook. Lila est à croquer, par Julie-Anne Karsenty sur des illustrations de Melissa Laurent, 11,50€ sur Internet seulement port compris. Pour en apprendre davantage sur les bébés signeurs entendants ou sourds, lire cet article de mai 2006 présentant le premier livre en français sur cette approche assez répandue aux États-Unis.

Samedi 19 décembre – La perle de la semaine.

Graphique de l'évolution du solde de la protection sociale, de -12 milliards en 2012 à +11 milliards en 2019

La politique libérale des gouvernements d’Emmanuel Macron se traduit par des bénéfices financiers sur la protection sociale de la population. Elle est l’aboutissement d’une succession d’années, sous la présidence de François Hollande, de réduction des dépenses de protection sociale alliée à une hausse des contributions obligatoires impôts, taxes et cotisations sociales : la part de ces dernières est passée de 61 à 55% pour baisser le coût des salaires, alors que les deux premiers sont passés de 24 à 31% sur la période 2017-2019. Pour 2019, le solde provisoire dépenses-recettes est positif à 10,7 milliards d’euros (l’équivalent du budget dédié à l’Allocation Adulte Handicapé) contre 9,8 milliards en 2018 et 5,2 milliards en 2017. Les dépenses s’élèvent à 812,5 milliards d’euros, dont 762,8 milliards de prestations sociales, dont 80% consacrées à la santé et aux retraites. Il en ressort que la politique gouvernementale permet aux divers organismes chargés de la protection sociale (retraite, maladie, prévention, handicap, famille, chômage, etc.) de faire des bénéfices comme n’importe quelle entreprise privée. Parmi les économies réalisées, citons la revalorisation annuelle des prestations sociales ramenée à 0,3% au lieu de la réelle hausse des prix et la baisse des aides au logement.

Samedi 19 décembre – Les initiatives de la semaine.

  • A Brest (Finistère), le Sapristi Café veut favoriser l’inclusion des personnes handicapées par l’accès au livre et à la culture.
  • Des musiciens de l’orchestre de l’opéra de Lorraine se produisent dans des établissements médico-sociaux autant pour se maintenir en forme que pour évangéliser l’auditoire.
  • Deux amies rennaises voyagent par la lecture, l’une voyante décrivant à l’autre devenue aveugle des pays où elles n’iront pas.
  • Le Conseil Départemental des Landes veut subventionner à hauteur de 10.000€ pièce la création de logements adaptés à des personnes handicapées âgées de plus de 60 ans.
  • La Maison Départementale des Personnes Handicapées du Nord va transmettre les coordonnées des demandeurs à la ville de Maubeuge pour alimenter son fichier de personnes vulnérables suivies par le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS).
  • Une association de La Tour-du-Pin (Isère) qui combat l’isolement social a mobilisé des personnes pour rédiger des lettres solidaires qui sont remises à des personnes hébergées en établissements médico-sociaux et maisons de retraite.
  • La Maison Départementale des Personnes Handicapées du Gers sera transférée d’ici fin 2021 dans un cinéma

Vendredi 18 décembre – Culture/Surdité – Science minute.

Découvrez le CHNOP en vidéo...

La Cité des sciences et de l’industrie de Paris La Villette lance une série vidéo YouTube « Tu as une minute ? » Elle propose de faire découvrir un phénomène ou une notion scientifique avec le support d’éléments de l’exposition permanente Le grand récit de l’univers. Ces capsules sont diffusées avec un insert en Langue des Signes Française et sous-titres, la partie parlée rédigée en langage facile à comprendre, et descriptive afin qu’elle soit accessible aux visionneurs aveugles ou malvoyants. Les trois premiers numéros sont consacrés à trois pierres composant le magma, une météorite et au CHNOP (on vous laisse la surprise). Petit curiosité pour des vidéos, les animatrices portent un masque dit inclusif qui empêche la lecture labiale. Ces programmes complètent utilement la série La science en signes dont les trois premiers épisodes d’1 minute évoquent trois aspects de l’exposition Bio-inspirée : la décomposition, la photosynthèse et le massif corallien en LSF, sous-titres et voix.

Vendredi 18 décembre – Les ratés de la compensation.

Des comédiens de la série Vestiaires
  • Entre accusations de validisme et pénurie (bien réelle n’en déplaise à Adda Abdelli) de comédiens handicapés, le débat médiatique sur la présence à l’écran des personnes handicapées demeure déconnecté des réalités.
  • Trois mois de prison avec sursis pour un jeune paysagiste de 21 ans exclu d’un foyer ADAPEI de Bar-le-Duc (Meuse) et qui y était revenu le temps de voler l’un des pensionnaires.
  • 3.000€ d’amende infligés à trois médecins du SAMU de Vendée qui n’ont pas détecté l’urgence résultant des appels répétés d’un homme tétraplégique finalement mort d’une hémorragie cérébrale.
  • Un conducteur d’ambulance qui a commis une inattention occasionnant la paraplégie de l’enfant qu’il conduisait en Seine-Maritime est condamné à 10 mois de prison avec sursis et… 800€ de dommages et intérêts.
  • Santé Publique France serait-elle une lessiveuse à scandale sanitaire, comme dans l’affaire des bébés nés sans bras s’inquiète Charlie Hebdo (attention, illustrations gore) ?
  • Poursuite de la protestation des personnels d’établissements médico-sociaux qui ne bénéficient pas de la revalorisation salariale du Ségur de la santé, dans un établissement UGECAM du Pas-de-Calais par exemple.
  • Les infirmières d’une jeune toulousaine atteinte d’une amyotrophie spinale espèrent qu’une cagnotte fournira les 10.000€ laissés à sa charge pour le remplacement de son fauteuil électrique, somme prêtée par la très riche AFM mais qu’elle doit rembourser.
  • Le footballeur professionnel du FC Metz Kévin N’Doram est condamné à un an de prison avec sursis, 10.000€ d’amende et annulation de son permis de conduire après un accident à 231 km/h duquel un de ses amis footballeur est ressorti paraplégique.
  • Victime de la crise sanitaire et d’une désaffection du public, l’association Coeur de mer qui proposait des sorties adaptées en bateau à La Faute-sur-Mer (Vendée) est dissoute par ses fondateurs.
  • A La Flamengrie (Aisne), un enfant de 9 ans subit les carences de remplacement de son AESH jusqu’à ce que la famille mobilise.
  • Le président de l’Association nationale pour la promotion et le développement de la Langue française Parlée Complétée déplore l’absence des masques dits inclusifs dans les établissements scolaires.
  • Les propriétaires de voitures aménagées qui rencontrent des difficultés lors du contrôle technique biennal du fait du changement de réglementation ne pourront pas compter sur une dérogation, répond le ministère de l’Intérieur.

Jeudi 17 décembre – Éducation – Complexité des examens.

Le décret récemment publié pour automatiser l’aménagement des épreuves d’examens et concours en fonction des handicaps ne satisfait pas la Fédération Française des Dys (lire au 6 décembre). « La procédure actuelle était tellement complexe que de nombreux élèves n’en bénéficiaient pas par méconnaissance de leurs droits, justifie sa présidente, Nathalie Groh. Le nouveau décret et une circulaire du 8 décembre 2020 proposent une procédure simplifiée uniquement pour les élèves ayant un projet d’accompagnement personnalisé (PAP) ou un projet personnalisé de scolarisation (PPS). Et seulement si les aménagements demandés à l’examen sont identiques à ceux inscrits dans ces projets et ceci au nom du principe de cohérence entre les aménagements aux examens et ceux de la scolarité au quotidien du jeune. » De fait, de nombreux élèves bénéficient d’aménagements de leurs conditions d’enseignement sans qu’un plan soit établi, par manque de médecins compétents ou de formalisation par écrit, ou sans qu’ils aient été mis en oeuvre en prenant en compte les examens de fin de cycle scolaire. De plus, elle déplore la création de « trois filtres pour obtenir les aménagements des examens et ce après l’établissement du diagnostic et l’inscription des recommandations du médecin dans le formulaire de demande : les professeurs de l’élève doivent donner leur avis, un médecin de l’Éducation Nationale doit examiner sur dossier l’avis du médecin qui suit et a reçu l’élève (le médecin de l’Éducation Nationale peut formuler son désaccord malgré les préconisations de son confrère), même si ces deux médecins sont d’accord dans l’avis émis, il y a encore l’autorité administrative qui doit valider ou non les besoins établis par ces professionnels de santé. On est très loin de l’école de la confiance ! » La Fédération se demande également comment les enseignants pourront exprimer un avis pertinent alors qu’ils n’ont pas de formation médicale. Elle propose que « le certificat médical actuel, sur papier libre ou ordonnance à joindre au dossier de demande d’aménagements, soit remplacé par un formulaire, à renseigner par le médecin traitant, unique sur le territoire, clair et normé. Dans ce certificat médical, l’examen présenté, le diagnostic et les troubles occasionnés, les préconisations d’aménagements doivent apparaître avec précision. Ceci permettra une meilleure lisibilité et une équité territoriale du dossier de demande d’aménagements aux examens et concours. » La FFDYS rappelle que les recours lors du Baccalauréat 2019/2020 ont été si nombreux qu’ils n’ont pu être traités dans les délais, occasionant des échecs chez les élèves et que pour le Bac 2021 « beaucoup de contrôles continus ont été réalisés au premier trimestre sans aménagements faute de publication de nouveaux textes. Une multitude de versions différentes des dossiers de demande a circulé. Les parents ne comprennent pas ces disparités supplémentaires mais s’inquiètent sur le traitement qui sera réservé à leur enfant. »

Mercredi 16 décembre – Institutions – Fermeture d’une usine à Français.

Domaine de Taintignies

Foyer d’hébergement pour 70 français handicapés exilés en Wallonie faute de solutions en France, le Domaine de Taintignies (Rumes, près de Tournai) devra fermer dès le 1er mars par décision administrative. L’établissement connaît depuis deux ans des incidents variés : conflit social avec le personnel, grèves à répétitions pour obtenir la réintégration d’employés abusivement licenciés, soupçons de malversations financières et de mauvais traitements infligés aux pensionnaires, etc. (lire l’actualité du 12 février, du 14 mars et du 4 avril 2019). L’Agence pour une Vie de Qualité (AviQ), qui est l’autorité administrative wallonne compétence, retire son agrément à l’établissement à partir du 1er mars. On ignore si une autre organisation reprendra la gestion de l’établissement et le devenir des ressortissants français : retour dans la famille, placement dans d’autres foyers wallons. Le sort des 68 salariés est également en suspens.

Mardi 15 décembre – Santé/Finances – Loi financement Sécu promulguée.

La loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2021 est publiée au Journal Officiel. Elle contient la création d’un 5e risque de protection sociale dédié à l’autonomie et confié à la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA) à laquelle est d’ailleurs transférée la charge financière de l’Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé (AEEH). Cette nouvelle branche dotée de plus de 31 milliards d’euros accuse déjà un déficit prévisionnel de 400 millions. Le budget de la Sécurité Sociale sera en déficit prévisionnel de 35 milliards, financé par les assurés sociaux sur les cotisations sociales qu’ils acquittent (lire cet Éditorial).

Mardi 15 décembre – Santé – Place au couvre-feu.

Attestation de déplacement dérogatoire en FALC

Fidèle à sa politique de contrainte autoritaire, le Gouvernement a décidé d’interdire à compter d’aujourd’hui pour une vingtaine de jours au moins les déplacements entre 20 heures et 6 heures le lendemain. La seule exception à ce couvre-feu sera la nuit du 24 décembre, celle du Nouvel An étant déjà annoncée comme la mobilisation exceptionnelle de 250.000 policiers et gendarmes pour réprimer toute velléité de fêter ensemble l’entrée dans une année qui devrait débarrasser la population du coronavirus Covid-19 grâce à la vaccination massive de la population. Les principaux motifs de déplacement autorisés pendant le couvre-feu sont professionnels, pour raisons de santé, sortir un animal de compagnie pour ses besoins naturels, ou être handicapé. Pour éviter une contravention, il sera nécessaire de remplir et présenter aux policiers et gendarmes une attestation dont les modèles sont publiés par le ministère de l’Intérieur en PDF, Word, Texte, FALC, anglais, ainsi que les modèles d’attestations professionnelle ou scolaire ; à noter que celle qui est rédigée en Facile à lire et à comprendre omet le motif « Déplacements des personnes en situation de handicap et de leur accompagnant »! Les voyageurs dont le transport collectif les fait arriver à destination après 20 heures devraient échapper aux contraventions de 135€ sur présentation de leur billet en plus de l’attestation remplie. A compter d’aujourd’hui également les installations sportives en intérieur (gymnases, piscines, etc.) sont ouvertes aux enfants et adolescents, mais pas aux adultes sauf les sportifs de haut-niveau, bénéficiaires d’une ordonnance ou handisportifs. Malgré les exemptions à la fermeture des installations sportives dont ils ont bénéficié, les clubs enregistrent une baisse de 20% des licences handisports et de 70% pour les sports adaptés. Ce dernier secteur est étroitement dépendants des pensionnaires d’établissements médico-sociaux très malmenés par la crise sanitaire, et sa survie menacée.

Lundi 14 décembre – Autisme/Santé – Traitements médicamenteux illégaux.

L’association SOS autisme France dénonce l’inaction ministérielle dans l’emploi de médicaments pour traiter les personnes autistes. Sa présidente, Olivia Cattan, a été reçue vendredi dernier par la secrétaire d’État aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, pour évoquer le dossier Chronimed, du nom de l’association médicale fondée par des médecins pour soigner l’autisme par des médicaments (antibiotiques, antifongiques et antiparasitaires) en procédant à des essais cliniques en dehors de toute autorisation et protocole scientifique. Sophie Cluzel et Claire Compagnon, déléguée interministérielle à l’autisme « nous ont félicité chaleureusement pour le travail accompli en faveur des familles, dont les enfants ont été victimes d’essais à grande échelle, puisque des milliers d’enfants ont été concernés », apprécie l’association qui tempère : « Même si nous nous félicitons de ce soutien, nous nous interrogeons sur le déroulement de cette affaire et le parcours du combattant qui a été le nôtre afin de révéler au grand jour cette maltraitance faite aux personnes autistes. » Elle rappelle avoir lancé la première alerte en juillet 2018, Claire Compagnon s’engageant alors transmettre à la ministre de la santé de l’époque, Agnès Buzyn, qui a informé récemment par écrit SOS autisme France qu’elle n’en a pas trouvé trace dans ses archives. La saisine documents à l’appui de l’Ordre des médecins, du député puis secrétaire d’État chargé de l’enfance Adrien Taquet, de Patrick Gohet adjoint du Défenseur des Droits, de la Mission de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), de la Présidence de la République via sa conseillère solidarités et santé Marie Fontanel, de la Haute Autorité de Santé et de l’Ordre des pharmaciens n’ont eu visiblement aucun effet. C’est donc avec ses propres moyens que l’association a enquêté « sur ce réseau européen afin d’avoir assez d’éléments pour lancer l’alerte auprès de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) en novembre 2019, qui a saisi le Procureur de la République qui a ouvert un enquête judiciaire. Toutefois, SOS autisme France s’interroge sur certaines manoeuvres politiques en sous-main et attend « toujours un communiqué qui condamnerait officiellement ces pratiques de la part du Ministère [du handicap] ». 

Lundi 14 décembre – Handicap moteur – Exploit de l’inutile.

Le Kilimandjaro vu du Kenya ©Yanous.com

Un trentenaire atteint d’une sclérose en plaques prépare l’ascension du sommet le moins élevé du Kilimandjaro, en Tanzanie, le Shira qui culmine à 3.900 mètres. Il marchera avec l’assistance motorisée d’un exosquelette canadien d’une valeur de 30.000€, mis à disposition d’un centre de rééducation fonctionnelle par un fonds de donation. Si ses préparatifs sont satisfaisants et les donateurs au rendez-vous pour financer le budget élevé de cette expédition inutile, le trentenaire réaliserait l’ascension en septembre prochain. Il effectuerait la descente en joëlette, ce qui devrait lui permettre de se remettre de ses émotions. Relancée par Yann Jondot, la mode de l’ascension du Kilimandjaro fait fureur depuis une téléréalité de février 2008 (lire cet article qui l’évoque).

Dimanche 13 décembre – Culture/Cécité – Participer au Marius 2021.

J'accuse  Photo Louis Garrel ©Guy Ferrandis

La Confédération Française pour la Promotion Sociale des Aveugles et Amblyopes (CFPSAA) lance un appel aux amateurs mal ou non-voyants de cinéma pour participer au 4e Marius de l’audiodescription. Le jury sera composé des candidatures les plus motivées à adresser d’ici le 17 janvier 2021 par courriel. Il devra apprécier la meilleure audiodescription parmi les films sélectionnés pour les César du cinéma, dans la catégorie Meilleur film. Les jurés sélectionnés recevront les bandes son des films concernés. « Ce prix est venu récompenser successivement Morgan Renault pour sa description du film Petit paysan, Dune Cherville pour la version audiodécrite du film Pupille et Raphaëlle Valenti pour sa version audiodécrite de J’accuse ». La date et les modalités de remise du Marius 2021 ne sont pas encore définies, compte-tenu des incertitudes liées à la crise sanitaire, mais le lauréat devrait être connu avant la cérémonie des César prévue le 12 mars 2021.

Samedi 12 décembre – Les initiatives de la semaine.

Cahors, le pont Valentré ©Yanous.com
  • Le pont historique de Cahors (Lot) sera prochainement mis en accessibilité en coulant un revêtement jointif sur les galets qui recouvrent le sol pour créer un cheminement praticable en fauteuil roulant ou poussette.
  • La municipalité de Guînes (Pas-de-Calais) distribue des chèques cadeaux aux habitants âgés (20€) et handicapés (40€) pour soutenir le commerce local.
  • Une trentaine d’élèves du lycée agricole de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) sont équipés de masques transparents parce qu’ils ont des cours de LSF.
  • Le maire de Saint-Georges d’Orques (Hérault) défend l’idée d’un binôme de travail inclusif à compétences complémentaires composé d’un travailleur handicapé et d’un valide.
  • La Caisse Nationale d’Allocations Familiales débute la livraison aux crèches et Maisons d’assistantes maternelles des masques inclusifs qu’elle a commandé.
  • L’humoriste Nicole Ferroni tourne en ridicule dans sa chronique sur France Inter l’argument de Sophie Cluzel sur la déconjugalisation de l’AAH « Mieux vaut employer cette somme au bénéfice de l’insertion et du maintien dans l’emploi des personnes handicapées ».
  • Le projet de loi confortant le respect des principes de la République devrait maintenir le droit à l’éducation à la maison pour les enfants handicapés ou malades.
  • Faute de marchés de Noël, les objets produits par les ESAT de la Ligue Havraise sont vendus sur Internet.
  • France Assos Santé lance une enquête web auprès de la population pour mesurer sur deux ans le ressenti de l’ensemble des personnes malades chroniques ou handicapées et leurs aidants sur la pandémie de Covid-19.
  • Un projet de filière économique autour du handicap à travers des solutions innovantes est en cours d’organisation sur le territoire de Lorient Agglomération.

Vendredi 11 décembre – Les ratés de la compensation.

  • Manifestation devant la préfecture d’Annecy (Haute-Savoie) et grève dans un hôpital de personnels d’établissements médico-sociaux exclus de la revalorisation salariale du Ségur de la santé.
  • Sur les 4 agresseurs d’un jeune travailleur handicapé mental, 3 sont condamnés par le Tribunal Correctionnel de Cahors (Lot) à une peine de prison immédiate pour un vol avec violence commis en février 2019.
  • A l’inverse de ce que veut le Gouvernement, Pôle Emploi délègue à l’APAJH départementale l’accueil, information et orientation des travailleurs handicapés.
  • Le service départemental d’incendie et de secours des Côtes d’Armor est condamné en appel à indemniser un jeune pompier volontaire rendu partiellement sourd du fait d’un jet de pétard dans la caserne.
  • Les masques dits inclusifs commencent à arriver dans les établissements scolaires sans réellement améliorer la situation des élèves sourds ou malentendants.
  • Un décret autorise le fichage au titre de la sécurité publique des personnes vivant avec des troubles psychologiques ou psychiatriques, un second au titre de la sureté de l’État lui ajoute les opinions politiques, convictions philosophiques, religieuses ou l’appartenance syndicale, et un troisième en ouvre la consultation aux simples agents de police et gendarmes.

Jeudi 10 décembre – Droits/Allocations – Prolongation de prestations.

Une nouvelle ordonnance modifie certaines réglementations en fonction de la crise sanitaire. Elle repousse de trois mois les délais de dépôt et d’instruction d’une demande d’indemnisation au titre de l’exposition à l’amiante, d’un accident médical ou affection nosocomiale, cela jusqu’au 16 février 2021. Les droits venus à expiration depuis le 30 octobre 2020 des titulaires de l’Allocation Adulte Handicapé, de l’Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé, d’une Carte Mobilité Inclusion en cours de réexamen sont automatiquement prolongés jusqu’à la décision de la Maison Départementale des Personnes Handicapées et jusqu’à six mois au plus lorsqu’ils viennent à échéance d’ici au 16 février 2021, de même que ceux de la complémentaire santé solidaire et de l’aide médicale de l’État mais pour une durée de trois mois. Les bénéficiaires de l’AAH et du Revenu de Solidarité Active soumis à déclaration trimestrielle de ressources continueront pendant six mois à percevoir leur prestation même s’ils ne peuvent adresser dans les délais cette déclaration. Les soins par visioconférence continuent d’être remboursés à 100% par la Sécurité Sociale jusqu’à la fin de la crise sanitaire, et la prise en charge à 100% au titre d’une affection de longue durée est prolongée jusqu’au 1er avril 2021 si elle n’est pas renouvelée entre-temps. Les règles de fonctionnement des établissements médico-sociaux sont modifiées à leur convenance, et ils peuvent augmenter leur capacité d’accueil jusqu’à 150% de leur agrément.

Jeudi 10 décembre – Parents – Congé de proche aidant étendu aux fonctionnaires.

Le Journal Officiel publie le décret étendant aux agents des trois fonctions publique (État, hospitalière et territoriale) la rémunération du congé de proche aidant entré en vigueur le 2 octobre dernier dans le secteur privé. La prise de congé est subordonnée au dépôt d’une demande au moins un mois au préalable, sauf dans trois situations d’urgence : dégradation soudaine de l’état de santé de la personne aidée, situation de crise nécessitant une action urgente du proche aidant, cessation brutale de l’hébergement en établissement dont bénéficiait la personne aidée. Sa durée peut être continue, par journées ou à temps partiel, dans la limite de 66 journées de rémunération à 43,83€ pièce, portée à 52,08€ lorsque l’agent vit seul. Mais pour les agents contractuels et personnels médicaux hospitaliers « ce congé n’est pas rémunéré ». L’employeur d’État ou hospitalier a toutefois le droit de supprimer le poste de l’agent pendant son congé, celui-ci devant s’en voir proposer un autre « correspondant à son grade le plus proches de son ancien lieu de travail » (État) ou bénéficie d’une priorité (hospitalière).

Jeudi 10 décembre – Culture – Diana Velásquez au Grand Palais.

L'Attente ©Le Grand Palais

L’artiste colombienne Diana Velásquez expose jusqu’au 15 janvier 2021 « L’attente » sur la colonnade de la façade du Grand Palais, avenue Winston Churchill à Paris 8e. Cette série de 10 toiles de 5m de haut par 2m de large est fixée sur des colonnes pour présenter une file de personnes âgées qui attendent, chacune à distance de celle qui la précède. « Cette oeuvre cherche à faire réfléchir à quel point la pandémie a mis en lumière la précarité dans laquelle nous nous trouvons tous, mais qui atteint d’abord les plus faibles […] La société contemporaine s’est habituée à attendre et à faire des queues, longues parfois de plusieurs jours, pour accéder non pas à des services, ou à une démarche administrative, mais simplement pour manger ou acheter à manger, pour fuir de la guerre, demander asile, ou d’autres nécessités qui conditionnent la survie de l’individu […] Nous avons dû attendre des informations, des nouvelles, des avancées, des mesures, des politiques, et maintenant un vaccin. Nous avons dû attendre, confinés, c’est-à-dire sans possibilité de faire, ni d’interagir au-delà de notre groupe nucléaire. Nous avons et continuons d’avoir une attente consciente que le nouvel ordre ne nous fasse pas disparaître », justifie la créatrice qui invite à prendre soin des personnes âgées, qu’elles se déplacent debout, avec une canne ou en fauteuil roulant. Cette oeuvre a été créée et exposée en octobre dernier à Gijón (Espagne).

Mercredi 9 décembre – Transports – Accompagnant gratuit en Île-de-France.

Tarifs accompagnateur IDF Mobilités

Un an après l’entrée en vigueur de cette obligation, le conseil d’administration de l’autorité organisatrice de transport Île-de-France Mobilités vote une tarification spécifique aux accompagnants de clients handicapés dans le métro, RER, Transilien, bus RATP et Optile. L’accompagnateur d’un titulaire de carte mobilité inclusion (priorité, invalidité ou stationnement) ou d’invalidité ancien modèle bénéficiera d’une réduction de 50% sur le titre de transport correspondant au trajet effectué, et d’une gratuité si cette carte comporte la mention cécité ou besoin d’accompagnement. Cette nouvelle tarification s’applique également aux anciens combattants à tous les voyageurs concernés, quel que soit leur lieu de résidence en France. On ne connaît pas les dispositions qui seront appliquées aux clients handicapés étrangers. Les opérateurs RATP, SNCF et Optile disposent de six mois pour appliquer cette nouvelle tarification dont l’impact en perte de recettes est estimé à 12 millions d’euros.

Mardi 8 décembre – Transports – Le fondateur d’Handistar est mort.

Créateur du service de transport de personnes handicapées Handistar de Rennes (Ille-et-Vilaine), Michel Lozac’hmeur est décédé vendredi dernier, et a été enterré hier. Alors étudiant, il avait créé en 1976 ce service qui, vingt ans plus tard, est devenu Handistar confié à l’opérateur de droit privé Kéolis, filiale de la SNCF.

Mardi 8 décembre – Éducation – L’Observatoire est supprimé.

Expurgée par le Conseil Constitutionnel d’une série d’ajouts hétéroclites, la loi d’accélération et de simplification de l’action publique (ASAP) est promulguée. Son article 10 supprime à effet immédiat l’Observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement. Créé en 1995, il portait un regard extérieur sur leurs conditions de fonctionnement et de construction et formulait des recommandations qui gênaient l’administration de l’Éducation Nationale, fréquemment confrontée à son laxisme en matière de sécurité et d’accessibilité (lire ce Flop). Pourtant alertées très tôt, les associations de personnes handicapées ont laissé faire, se contentant d’une protestation de principe au Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées alors que la loi était déjà adoptée (lire l’actualité du 26 octobre 2020). Cette loi fourre-tout comportant « de graves atteintes pour les droits des citoyens et de la société » selon le docteur en droit Gabriel Ullmann supprime de multiples organismes de concertation ou d’études statistiques, réduit la consultation des citoyens, allège les formalités de sites industriels potentiellement polluants ou dangereux ainsi que les règles relatives aux marchés publics dont le seuil de passation sans formalités est relevé à 100.000 euros au risque de multiplier les « arrangements entre amis », donne tout pouvoir au Gouvernement de réformer par ordonnance, d’une part l’Office National des Forêts pour le privatiser, d’autre part les modalités d’accueil des enfants en crèches et assistantes maternelles (augmentation du nombre d’enfants par personnel, réduction des espaces, etc.) dont les personnels ont manifesté le 3 décembre leur désapprobation.

Lundi 7 décembre – Éducation – 17.000 élèves sans accompagnement.

En réponse à une question de la députée socialiste Valérie Rabault, le ministère de l’Éducation Nationale publie l’état de fourniture aux élèves handicapés de l’accompagnement scolaire attribué par les Maisons Départementales des Personnes Handicapées. Ce bilan établi au 31 mai 2020, soit quelques semaines avant la fin de la précédente année scolaire, chiffre à 214.616 le nombre d’élèves disposant d’un Accompagnant de l’Élève en Situation de Handicap individuel ou mutualisé, soit un taux de couverture de 93,6% pour les premiers et 92,3% pour les seconds. 16.628 élèves étaient sans AESH, soit 7,2% de ceux qui devaient en bénéficier. La réponse ministérielle contient un tableau détaillant pour chaque département les décisions des MDPH, le nombre d’élèves bénéficiant d’un AESH individuel ou mutualisé, le taux de couverture et les laissés pour compte.

Dimanche 6 décembre – Éducation – Automaticité des aménagements pour examens.

Un décret publié au Journal Officiel automatise l’aménagement des épreuves d’examens et concours de l’enseignement scolaire pour les élèves vivant avec des troubles du neurodéveloppement. Les dispositions inscrites dans leur plan de scolarisation sont transposables sans formalité médicale, sur simple demande à l’autorité organisatrice du concours ou de l’examen. Cette simplification concerne l’enseignement général, technique et agricole. Toutefois, la publication de ce décret intervient alors que l’inscription aux examens est close ou imminente, ce qui risque de semer la confusion puisque les élèves devaient en même temps formuler une demande complète d’aménagement des épreuves en incluant un certificat médical les justifiant.

Dimanche 6 décembre – Solidarité/Médias – Chute de 28% du Téléthon.

Compteur final du Téléthon 2020

Le week-end d’émissions télévisées du Téléthon 2020 organisé par l’Association Française de lutte contre les Myopathies sur France Télévision s’achève sur 58,29 millions d’euros de promesses de dons, soit 28% de moins que l’édition 2019 qui avait recueilli 74,6 millions. Le confinement de la population a empêché le déroulement de la plupart des événements publics et défis destinés à mobiliser la population et à collecter des dons qui représentent habituellement 40% du résultat selon l’AFM-Téléthon, phénomène conjoncturel qui s’ajoute à la lente érosion du Téléhon depuis 2006. Les montants récoltés sont généralement supérieurs aux promesses, et sont affectés à la recherche médicale sur les maladies génétiques ainsi qu’à l’amélioration de la situation sanitaire et sociale des personnes touchées.

Samedi 5 décembre – Les initiatives de la semaine.

Projet d'émojis handisports de Paris 2024
  • La Fondation Perce-Neige apprécie la générosité des français pour des causes associatives, tout en déplorant l’image dégradée du handicap mental.
  • Le député handicapé moteur Damien Abad propose de créer 10.000 places supplémentaires en ESAT, de fusionner les dossiers de demande aux MDPH et à l’Agefiph et d’investir massivement dans les transports.
  • Le Comité d’organisation des jeux de Paris 2024 lance dans les réseaux sociaux une campagne de mobilisation pour inclure les sports paralympiques parmi la gamme des émojis.
  • Des visites virtuelles en LSF ont été réalisées par Signes pour présenter le Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain, de la Bibliothèque Louis Nucéra et du Théâtre National de Nice.

Samedi 5 décembre – Surdité/Médias – Retour du JT LSF web de M6.

Les trois interprètes LSF du 10 minutes

Diffusé de septembre 2018 (lire l’actualité du 3 octobre 2018) à juillet 2019, le journal 10 minutes est remis à l’antenne sur 6play, plateforme de diffusion de la chaîne télé M6. Ce journal naguère hebdomadaire devient quotidien pour une diffusion du lundi au vendredi dès midi ; bien que le titre demeure, sa durée est toutefois réduite à 4 minutes seulement, uniquement en Langue des Signes Française sans sous-titrage ni reportage vidéo ni son. A l’écran, ce sont des interprètes (Olivier Calcada, Ariane Cousin et Sophie Scheidt) qui présentent les brèves d’information écrites par les journalistes de la rédaction de M6. Comme précédemment, ce journal est soumis au financement d’un sponsor et sa diffusion s’interrompra s’il n’est pas renouvelé. L’accès à ce journal en LSF nécessite d’ouvrir un compte, ce qui permet de tracer des personnes sourdes et de cibler de la publicité.

Vendredi 4 décembre – Les ratés de la compensation.

  • Les portillons d’accès au métro de Rennes (Ille-et-Vilaine) entrent en service pour les clients, et risquent de rendre plus compliqué l’accès aux voyageurs handicapés du fait d’espace réduit (lire Les Ratés du 13 novembre 2020).
  • Les agents hospitaliers du SSIAD de Douarnenez (Finistère) ne comprennent pas leur exclusion de la revalorisation salariale de 183€ accordée à leurs collègues parce qu’ils travaillent à l’hôpital (lire ce Focus).
  • Ils ne pourront pas compter sur le ministre de la Santé qui a décidé de prendre son temps pour régler le problème, ainsi qu’il l’a rappelé aux députés, en séance.
  • Toujours à l’Assemblée Nationale, l’examen du texte donnant une existence légale à la plate-forme numérique Mon parcours handicap évoque de sérieux risques d’abus d’exploitation de données médicales et « d’usine à gaz » (lire l’actualité du 27 novembre 2020).
  • Parce qu’on lui a servi des nouilles brûlées et que le directeur l’a justifié par le manque de moyens, l’ancien patient d’un centre de rééducation du Mans (Sarthe) lance un appel à la générosité.

Jeudi 3 décembre – Société – Hommage aux victimes de la guerre.

Sophie Cluzel rend hommage aux morts civils de l'occupation

La secrétaire d’État aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, a rendu hommage aux victimes handicapées ou malades mentales mortes dans des établissements de santé pendant l’occupation allemande de 1940 à 1945. Elle a déposé une gerbe sur la dalle qui honore ces victimes et qui avait été inaugurée le 10 décembre 2016 par le Président de la République d’alors, François Hollande. La seconde guerre mondiale a fait 300.000 victimes civiles dont 45.000 personnes handicapées internées en hôpitaux psychiatriques et mortes de délaissement. Cet hommage officiel rendu lors de la journée internationale des personnes handicapées semble être le premier depuis l’inauguration d’une dalle commémorative aussi invisible que les victimes qu’elle honore.

Jeudi 3 décembre – Santé – Vaccination contre le virus Covid-19.

Conférence de presse du Premier ministre Jean Castex sur la stratégie vaccinale contre le Covid-19

Bien qu’aucun des candidats vaccins ne soit actuellement validé par les autorités sanitaires françaises autant qu’européennes, le Premier ministre, Jean Castex, a présenté la stratégie de vaccination élaborée par le Gouvernement en fonction des préconisations de la Haute Autorité de Santé. Trois phases sont prévues à partir de janvier 2021, les personnes concernées ayant le droit de refuser l’inoculation : tout d’abord, un million de résidents des maisons de retraite et leurs personnels, puis 14 millions de personnes âgées ou présentant un risque aggravé de santé, ainsi que les personnels de santé, et à partir du printemps le reste de la population. Les personnes handicapées ne seront pas spécialement prioritaires. Les vaccins retenus seront acquis par l’Union Européenne et la France devrait recevoir 200 millions de doses, soit nettement plus que la population de 67 millions d’habitants même si deux inoculations gratuites seront nécessaires par personne pour être vacciné efficacement.

Jeudi 3 décembre – Politique – Mort de Valéry Giscard d’Estaing.

Portrait officiel de Valéry Giscard d'Estaing en Président de la République

Troisième président de la Ve République, Valéry Giscard d’Estaing appelé familièrement VGE a été emporté par le virus Covid-19 dans sa 95e année, décédé dans sa propriété d’Authon (Loir-et-Cher) après une brève hospitalisation mi-novembre. Élu à l’Élysée le 27 mai 1974 à l’âge de 48 ans, il n’a effectué qu’un seul mandat marqué par une libéralisation sociétale tranchant sur le corsetage moral de ses prédécesseurs, et un libéralisme économique qui entraînera le début de la désindustrialisation, l’entrée dans plus de 40 années de déficit continu du commerce extérieur et une envolée du chômage, séquelles qui pèsent toujours sur la situation financière, économique et sociale de la France. Au début de son septennat, plusieurs lois ont détendu la société française : abaissement du droit de vote à 18 ans, facilitation du divorce, droit des femmes à une interruption de grossesse prise en charge par la Sécurité Sociale, loi en faveur des personnes handicapées. Cette dernière, défendue parSimone Weil alors ministre de la santé, a notamment créé une obligation d’accessibilité des constructions neuves à compter de 1978, ainsi que l’Allocation Adulte Handicapé constituant un revenu de remplacement complété d’une allocation compensatrice en cas de dépendance. Toutefois, Valéry Giscard d’Estaing s’est retrouvé dès 1976 en opposition à la droite conservatrice du courant gaulliste conduit par Jacques Chirac, dont il avait fait son Premier ministre avant de l’humilier, confronté à la dégradation rapide de l’emploi et à des affaires à répétition (diamants deBokassa, meurtre maquillé en suicide du ministre du travail Robert Boulin, assassinat classé « secret défense » de Jean de Broglie cofondateur avec VGE du parti Républicains Indépendants, assassinat inexpliqué de l’ancien ministre Joseph Fontanet). Après sa défaite de mai 1981, Valéry Giscard d’Estaing a agi en faveur d’une fédération européenne qu’il espérait présider, mais le rejet référendaire en 2005 par les Français et les Hollandais du projet de Constitutioneuropéenne a sonné le glas de sa carrière politique.

Mercredi 2 décembre – Sports – Ladrerie d’État.

Si l’État s’est engagé à financer 80% des 100 millions du budget d’organisation des Jeux Paralympiques de Paris 2024, le gouvernement n’a toujours pas inscrit la dépense dans les lignes budgétaires. C’est ce que la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a concédé aux sénateurs qui examinent le projet de loi de finances pour 2021. « Qu’en est-il des 80 millions d’euros destinés aux jeux Paralympiques et reportés d’année en année ? On se rapproche de 2024, » l’a interpellé le sénateur Michel Savin. « Je souhaite qu’un premier versement ait lieu dès l’année prochaine », a répondu la ministre sans préciser de montant. « – Mais chaque année, on décale… – Certes, mais on n’avait pas vraiment de contenu, a concédé Roxana Maracineanu. L’année dernière, on a financé le Comité paralympique et sportif français (CPSF), qui pourra, fort de ses dix-sept référents territoriaux, s’impliquer dans le développement de la pratique sportive des personnes porteuses de handicaps. Maintenant que l’on a plus de contenu, on sait que, grâce à cet argent, on va pouvoir le financer. » A croire que les crédits d’organisation des Jeux de 2024 sont utilisés pour financer la pratique handisportive de haut-niveau en France. Pour sa part, la ville de Paris a voté mi-novembre l’attribution de 10 millions d’euros, et le Conseil régional Île-de-France a fait de même en mars 2018, ce qui établit le financement public des Jeux Paralympiques de Paris 2024 à 100 millions d’euros. A noter que la ville et département de Paris accorde pour 2020 royalement 5.000€ de subvention annuelle aux Comités départementaux handisport et sport adapté.

Mardi 1er décembre – Institutions – Les ESSMS ébranlés mais debout.

Sondage Directions sur les leçons de la crise sanitaire

Le mensuel Directions (téléchargeable au format PDF), destiné aux directeurs et cadres des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS), publie un sondage auprès de son lectorat sur le « monde d’après pour les acteurs de la solidarité », sur l’impact de la crise sanitaire. Ces dirigeants estiment que leurs difficultés les plus importantes ont résidé dans l’approvisionnement en équipements de protection (masques, blouses, gants, etc.), la gestion de l’anxiété des personnels, le maintien de l’accompagnement des usagers. Ils ont majoritairement trouvé du soutien auprès de leurs pairs, de leur siège ou fédération professionnelle, soit moins qu’auprès des services de l’État et des collectivités locales (32%). La moitié de ces dirigeants a été confrontée à des difficultés éthiques, et la responsabilité de 10% d’entre eux a été engagée par des familles, des usagers ou des professionnels. Un quart des établissements pour personnes handicapées sont financièrement en difficulté. Cette crise a également incité un-tiers des dirigeants à mieux séparer leurs vies professionnelle et privée, et deux-tiers constatent que leurs personnels sont épuisés ou inquiets de l’avenir. Enfin, ils sont 54% à estimer que les ESSMS sont insuffisamment armés pour affronter la crise dans sa durée, et 75% à penser que les leçons de cette crise ne seront pas tirées par les pouvoirs publics.

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