Dimanche 30 avril – Sports – Handiguide en déshérence.
Vidé de ses 6.000 fiches en décembre 2019 par la précédente ministre des Sports, Roxana Maracineanu, pour le relancer dans une version actualisée et appauvrie, le Handiguide des sports ne compte que 570 fiches. On y trouve seulement des activités en tous genres situées en Île-de-France, Oise et Eure. Une recherche sur Lyon, Marseille, Bordeaux, Strasbourg, Brest et autres villes renvoie aucun résultat. La refonte du Handiguide des sports découle de la décision de la même ministre de fermer le Pôle ressources national sport et handicaps (lire l’actualité du 16 octobre 2019) basé à Bourges (Cher) depuis sa création en 2003 et qui gérait, entre autres missions, ce Handiguide électronique ; le PRNSH devait être remplacé par « un cluster plus efficace et ambitieux qui sera installé à l’INSEP » nous avait communiqué le ministère, annonce sans suite puisque cet Institut national du sport, de l’expertise et de la performance du bois de Vincennes à Paris n’oeuvre que sur le sport de haut-niveau à finalité professionnelle. « Le lancement du Handiguide des Sports figure parmi les 170 mesures du Plan Héritage de l’État pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 », communiquait le ministère des Sports le 3 décembre 2019. 15 mois avant l’échéance, c’est déjà raté.
Samedi 29 avril – Les initiatives de la semaine.
- Le para triathlon des Jeux de Paris 2024 se nagera les 1er et 2 septembre dans la Seine depuis le pont Alexandre III, puis se courra du boulevard Saint-Germain aux Champs-Élysées via le quai d’Orsay.
- Des adultes handicapés animent des visites guidées destinées aux touristes du site naturel du tertre de Brandefert, à Plancoët (Côtes d’Armor).
- Trois séances de découverte du surf adapté sont organisées à Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique) en mai et juin, pour les enfants et jeunes handicapés.
- Le Haras d’Obtrée, à La Crau (Var), propose des activités adaptées ainsi que que des promenades en calèche accessible.
- Les comités handisport et sport adapté de Vendée lancent un nouveau site web dédié à la fois aux pratiquants ou futurs handisportifs et aux clubs souhaitant les intégrer.
- Un parcours de visite de l’abbaye de La Chaise-Dieu (Haute-Loire) adapté aux personnes déficientes visuelles, auditives ou mentales est inauguré, avec supports dédiés et appli mobile.
- Carisport offre deux Tiralos à la commune de Barbâtre, située sur l’île de Noirmoutier en Vendée, à la demande d’une association de randonnée en joëlette que la commune a aidé.
- Le restaurant inclusif L’ExtrA ouvre à Reims (Marne) le 4 mai, dans une ancienne brasserie Art Déco et avec des employés handicapés intellectuels.
- Tactisens propose à Toulouse (Haute-Garonne) un escape game accessible à tous et jouant sur les sens.
- L’association Fous d’Allier orne de tricots les arbres du parcours adapté proche de l’étang de Saint-Bonnet dans la forêt de Tronçais.
Vendredi 28 avril – Matériels – Fauteuils à 100% ou pas ?
L’annonce hier, lors du discours de clôture de la Conférence Nationale du Handicap par le Président de la République, Emmanuel Macron, du remboursement à 100% des fauteuils roulants en 2024 fait déjà polémique. La Première ministre, Élisabeth Borne, a précisé à des journalistes que cette prise en charge intégrale s’effectuerait dans le cadre du 100% Santé, déjà déployé pour les lunettes, l’appareillage dentaire ou auditif pour des produits inclus dans une offre limitée à laquelle les mutuelles complémentaires contribuent financièrement ; elles supporteraient ainsi une part de l’extension du remboursement, et les personnes handicapées qui n’ont pas de mutuelle seraient exclues du remboursement intégral. Pour les bénéficiaires, cela pourrait entraîner une offre restreinte à quelques modèles par catégories et non pas sur l’ensemble des produits disponibles sur le marché. Il est également probable que les équipements complémentaires nécessaires en fonction de l’usage et des pathologies n’entrent que très partiellement dans l’offre 100% Santé fauteuil roulant. La Mutualité Française estime que ce dispositif est inadapté pour assurer un remboursement intégral en fonction des besoins réels des usagers.
Vendredi 28 avril – Les ratés de la compensation.
- La Fédération des Aveugles de France demande au Centre National du Livre de soutenir les ouvrages tactiles afin d’en réduire le prix de vente élevé.
- Les habitants handicapés ou à mobilité réduite d’un immeuble de 17 étages d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) sont empêchés de vivre normalement depuis près de 6 mois à cause de pannes des deux ascenseurs.
- Un adolescent de 13 ans aveugle et handicapé moteur résidant à Creil (Oise) est laissé sans solution ni scolarisation depuis 7 ans.
- Annoncé sans concertation en mars 2019 et déjà contesté à l’époque, l’éclatement dans trois communes des établissements de Mindin installés à Saint-Brévin (Loire-Atlantique) refait surface.
- Restaurant ou parc animalier, les chiens guides d’aveugles ne sont pas facilement acceptés en Haute-Vienne et à Limoges.
- A Montpellier, une retraitée amputée d’une jambe est menacée d’expulsion locative alors qu’elle demande depuis 10 ans un logement social adapté, comme 300 familles de l’Hérault.
- Un habitant handicapé moteur du Pontet (Vaucluse) tente de convaincre la municipalité de rendre accessibles les trottoirs de la voirie publique desservant une zone commerciale.
- Malgré un conseiller municipal médiatique, le chantier de mise en accessibilité de la voirie et des espaces publics à Nice (Alpes-Maritimes) ne sera pas achevé dans les délais légaux.
- Le Tribunal Judiciaire de Pau (Pyrénées-Atlantiques) apprend à l’audience qu’un prévenu algérien est sourd mais ne se gène pas pour le juger sans interprète ni avocat… et l’envoyer en prison.
- Les nouveaux bus reliant Beauvais (Oise) aux communes voisines ne sont pas accessibles alors que les précédents l’étaient, dénonce un représentant associatif.
- Condamnation d’un gérant et de deux bûcherons roumains pour un accident du travail ayant rendu paraplégique un troisième forestier, tous absent à l’audience du Tribunal Judiciaire de Montluçon (Allier) et travaillant pour une entreprise qui s’est mise en liquidation.
- Des enseignants se répandent sur les réseaux sociaux pour humilier des élèves handicapés et contester l’école inclusive, constate Franceinfo.
Jeudi 27 avril – Loisirs/Cécité – Amy pour la vie 2.
Amy a grandi, toujours accompagnée de son chien-guide Kita et de son ami Louka (lire l’actualité du 25 juillet 2022). Une relation qu’elle ne veut pas abandonner pendant les quelques jours de Kita, blessé à la patte, au point de manquer les cours ; sauf que ses camarades vont trouver une solution inédite. Cette histoire, comme toutes les autres, sensibilise et informe sur le chien-guide, son rôle et sa place auprès des jeunes aveugles en plein développement personnel. On découvre les mystères de l’écholocalisation, la peinture sans les yeux, les vacances à la plage, la médiation animale, teinté d’un humour tendre. Ce deuxième album apporte des informations sur le chien-guide au moyen de fiches pratiques intercalées entre les saynètes, l’ensemble constituant un ouvrage à la fois pédagogique et distrayant. Amy pour la vie 2, scénario de Derache et Cazenove illustré par Cécile, Bamboo édition, 11,90€.
Mercredi 26 avril – Politique – La CNH s’est tenue.
Théoriquement boycottée par la cinquantaine d’associations membres du Collectif Handicaps, la 6e Conférence Nationale du Handicap s’est déroulée à l’inaccessible siège de la Présidence de la République, en présence de dirigeants associatifs dont le président de l’APAJH et celle de l’APF France Handicap qui participait à l’une des deux tables-rondes, assez ternes et plutôt consensuelles. Les ministres présents se sont efforcés de dresser un bilan positif de l’action gouvernementale, et le Président de la République a annoncé une série de nouvelles mesures législatives et réglementaires : le projet de loi sur le plein-emploi devrait étendre le droit commun du travail aux usagers-travailleurs en Établissements et Services d’Aide par le Travail, dont les libertés syndicales et la représentation, et leur rémunération pourrait être relevée. Il serait également créé l’an prochain un service public de repérage des handicaps chez les enfants, sans reste à charge pour les familles. De même, les fauteuils roulants seraient intégralement remboursés, sans que soit précisé si cela concernera l’ensemble des modèles agréés. En matière d’accessibilité des Établissements Recevant du Public, Emmanuel Macron a repoussé l’application de sanctions pour ceux qui ne respectent pas la loi et annoncé la création d’un fonds de financement de 1,5 milliards d’euros sur 5 ans, soit moins de 3 millions par département et par an. Un plan de création de 50.000 nouvelles solutions pour les enfants et adultes est envisagé. De nombreuses annonces d’Emmanuel Macron sont en fait des redites de mesures qui n’ont pas été déployées. Lire en Editorial.
Mardi 25 avril – Politique – Le Collectif Handicaps boycotte la CNH.
Faute d’être rassuré quant au contenu de la Conférence Nationale du Handicap, qui se déroulera demain après-midi au siège de la Présidence de la République, le Collectif Handicaps n’y participera pas alors qu’il rassemble les plus importantes associations nationales. Il avait alerté jeudi dernier par courrier le Président de la République sur l’absence d’informations préalables sur les propositions issues des multiples réunions de concertation et qui ont été arbitrées par le Gouvernement pour être mises en oeuvre ; ce Collectif redoutait une simple réunion de communication politique. Lors d’un entretien informel avec des journalistes, la Présidence de la République n’a pas annoncé répondre favorablement à la demande de prise de parole du Collectif Handicaps avant le discours du président Emmanuel Macron, condition posée à sa participation. C’est le Président qui annoncera les mesures retenues pour les années qui viennent et dont aucune n’a été révélée aux journalistes.
Mardi 25 avril – Cécité – Inégalités territoriales dans l’autonomie.
La Fédération des aveugles et amblyopes de France souligne la répartition très variable des accompagnements adaptés auxquels ont accès les personnes déficientes visuelles. Elle a répertorié les différentes structures contribuant à leur autonomie ou les prenant en charge, et identifie « 16 départements qui semblent être complètement dépourvus de services enfants spécialisés dans la déficience visuelle. » Ces carences sont constatées dans l’est, le massif central et le midi. Le résultat est pire pour les adultes, avec « 54 départements français où aucun établissement ou service ne propose un accompagnement spécifique aux personnes déficientes visuelles, et ce même après avoir agrégé des structures qui répondent à des besoins très variés ! » Et en matière d’aide à la vie quotidienne et accompagnement, près des 3/4 des départements sont démunis. Du côté de l’hébergement adapté, 57 établissements répartis sur 25 départements disposent de 1.367 places. En matière d’emploi « protégé », la Fédération répertorie 772 places dans 19 ESAT et 157 places au sein de 9 Entreprises Adaptées. Enfin, les services de soins de suite et de réadaptation (SSR) pour adultes ou enfants déficients visuels comptent 212 lits dans 11 départements seulement. « Ce Panorama de l’offre fait donc un premier état des lieux national sur cette question et devra permettre, à l’avenir, de mener des analyses plus approfondies sur le manque de places et de structures spécialisées dans le handicap visuel et la surdicécité », conclut la Fédération.
Lundi 23 avril – Statistiques – Les données du handicap.
Le service statistiques des ministères sociaux (DREES) publie Le handicap en chiffres, qui rassemble les données existantes. Il rappelle l’estimation de 400.000 enfants et 6,8 millions de personnes âgées de 15 ans ou plus déclarant en 2021 « avoir au moins une limitation sévère dans une fonction physique, sensorielle ou cognitive et 3,4 millions (6 %) déclarent être fortement restreintes dans des activités habituelles, en raison d’un problème de santé. » 140.000 jeunes et adultes de 16 ans ou plus sont hébergés en établissements médico-sociaux. Plus de 1,2 million de personnes perçoivent l’Allocation Adulte Handicapé (AAH), et en 2020, 831.000 touchaient une pension d’invalidité, 150.000 bénéficiaient d’aides à l’hébergement en établissement ou accueil familial et 347.100 de la Prestation de Compensation du Handicap (en progression de 4,2 %). Ces données générales sont complétées de fiches thématiques : enfants et scolarisation, adultes vivant à domicile (âge et sexe, composition du foyer, niveau de vie, participation sociale) ou en établissements, emploi, prestations sociales. Les chiffres collationnés constituent pour certains des estimations à partir d’échantillons de quelques milliers de répondants aux enquêtes statistiques.
Samedi 22 avril – Allocations – Restrictions au séjour.
Le ministre chargé du Budget, Gabriel Attal, annonce son intention d’étendre à partir de 2024 à 9 mois sur une période de 12 mois le séjour en France des bénéficiaires d’allocations et minima sociaux pour qu’ils continuent à les percevoir. Actuellement, un Allocataire Adulte Handicapé ou un pensionné d’invalidité peut vivre à l’étranger pendant 6 mois consécutifs tout en conservant son revenu. Pour contrôler automatiquement le temps de séjour hors de France, le ministre envisage de permettre aux organismes payeurs d’accéder au fichier PNR contenant les noms des passagers aériens. Dès le 1er juillet prochain, les allocations et prestations sociales ne pourront plus être versées sur des comptes bancaires d’établissements situés hors de l’Union Européenne, au prétexte d’une meilleur garantie d’identification des détenteurs. L’ensemble de ces dispositions impactera lourdement les immigrés retraités qui touchent le minimum vieillesse après avoir travaillé leur vie durant en France, et vivent une partie de l’année dans leur pays d’origine.
Samedi 22 avril – Les initiatives de la semaine.
- Le FEPH demande la révision du règlement européen sur le voyage aérien afin d’améliorer la prise en charge des clients handicapés, éradiquer les refus d’embarquement et indemniser les dégâts sur les fauteuils roulants.
- 14.500 pins Oreille blanche vendus depuis 8 ans pour tenter d’améliorer la communication avec les personnes malentendantes qui le portent pour se signaler.
- Le ministère des Personnes handicapées lance une campagne d’information sur la déconjugalisation de l’AAH et invite les couples à se déclarer auprès de leur CAF.
- La ministre chargée du Tourisme installe le groupe de travail chargé de réformer la marque d’État Destination pour Tous, que 9 territoires seulement ont reçue.
- L’île d’Ilur, dans le golfe du Morbihan, reçoit une joëlette mise à la disposition des randonneurs par le Parc naturel régional du Golfe.
- Le club de rugby de Pamiers (Ariège) organise avec l’Adapei du département l’intégration de pratiquants handicapés mentaux dans le rugby à 5 sans contact.
- Des AESH pourraient, à la rentrée de septembre, travailler 35 heures par semaine, annonce le Président de la République, en prenant en charge davantage d’élèves ou des activités périscolaires.
- Un ergothérapeute et une avocate spécialisée conseillent les Bretons handicapés sur leurs droits et les accompagnent en justice pour les obtenir face aux pouvoirs publics défaillants.
Vendredi 21 avril – Les ratés de la compensation.
- La mère d’un collégien handicapé dénonce la simple exclusion avec sursis du violent agresseur de son fils, auquel il a cassé le nez et endommagé ses cervicales à Saint-Amand-Montrond (Cher).
- Le simple usage de drogue entraîne un retrait immédiat de permis de conduire sans exception pour les personnes entrant dans l’expérimentation du cannabis thérapeutique, justifie le ministère de l’Intérieur.
- C’est par la charité défiscalisée que le FAM de Bolbec (Seine-Maritime) espère récolter les 11.000€ d’un triporteur électrique destiné à transporter des pensionnaires.
- Des parents de Perpignan (Pyrénées-Orientales) créent un collectif pour mettre en lumière les obstacles et carences qu’ils rencontrent, et les dénoncer auprès des élus.
- La ministre Darrieussecq installe un groupe d’experts handicapés pour travailler sur l’accessibilité des Jeux de Paris 2024 alors qu’il est trop tard pour réaliser les travaux nécessaires.
- Sous couvert de liberté d’expression, Breizh-Info expose l’incongruité d’une lectrice confondant inclusion de la LSF et des locuteurs avec la pratique des langues régionales.
- 20 ans après, le créateur du vélo tandem pour personne handicapée motrice Cycloside le ressuscite pour surfer sur l’effet Jeux Paralympiques, alors que des engins similaires sont déjà commercialisés.
- Deux malfrats sont interpellés en flagrant délit de cambriolage au domicile d’une octogénaire multi-handicapée terrorisée dans son lit, à Toulouse (Haute-Garonne).
- La Défenseure des Droits a reçu 9% de réclamations de plus en 2022, et le handicap demeure le premier motif de discrimination.
- Il manque un millier de places en établissements et services médico-sociaux dans l’Ille-et-Vilaine, constate son Conseil Départemental.
Jeudi 20 avril – Politique/Associations – La CNH boycottée ?
Le Collectif Handicaps, qui rassemble 52 associations nationales, a écrit au Président de la République pour demander le report de la Conférence nationale du handicap (CNH) qui doit se tenir mercredi prochain 26 avril : « Six ans après votre élection, la CNH ne peut se limiter à une succession de tables rondes conclues par votre intervention et à la publication d’un dossier de presse. » Le Collectif lui rappelle que dans sa dernière allocution du 17 avril « sur les chantiers prioritaires des cent prochains jours […] vous n’avez pas évoqué la situation des personnes handicapées. » Dans son communiqué, le Collectif Handicaps précise : « Parce que nous estimons que cette CNH doit être l’annonce d’une ambition claire, associée à une véritable programmation budgétaire et permettant de répondre notamment à la récente décision du Conseil de l’Europe (dont l’État a connaissance depuis décembre 2022 !), nous souhaitons que ce report de quelques semaines soit mis à profit pour ouvrir une véritable concertation. Il n’est pas acceptable qu’à une semaine de la tenue de cette conférence nationale, nous n’ayons aucune information. » En conclusion de son communiqué, le Collectif Handicaps menace de boycotter cette grand-messe de communication politique présidée par Emmanuel Macron, ce qui entraînerait l’absence des dirigeants des associations membres alors qu’elles sont censées représenter l’ensemble des personnes handicapées.
Mercredi 19 avril – L’infox de la semaine.
Elles s’y mettent à deux pour tenter de faire croire qu’à 500 jours des Jeux Paralympiques de Paris 2024 il est possible de réparer des années d’oubli : Amélie Oudéa-Castéra, chargée des sports, et Geneviève Darrieussecq, des personnes handicapées, clament dans L’Équipe vouloir « Faire mieux que les Jeux de Londres. » A l’appui de leur démonstration, elles invoquent l’ouverture d’un premier immeuble du village olympique comptant « une moitié de logements accessibles » : sans la réforme du logement voulu par Emmanuel Macron lors de son premier quinquennat, la totalité des logements serait obligatoirement accessible. Elles ajoutent qu’une nouvelle loi ouvre la possibilité de délivrer des licences de taxis adaptés qui pourraient représenter 5% du total des taxis parisiens, contre 100% des taxis londoniens ; seul signe positif (si la doctrine sécuritaire ne l’emporte pas d’ici là), les parkings proches des lieux de compétition ne seraient plus seulement réservés aux officiels, accrédités et VIP, les spectateurs handicapés venant en voiture pourraient y accéder. Les ministres annoncent également l’installation d’un « groupe d’experts d’usage représentatifs des handicaps » alors que les infrastructures sont bouclées et la plupart des dispositions décidées : à quoi vont-ils servir ? Enfin, les ministres offrent 0,5% de places gratuites aux spectateurs handicapés et à leurs aidants, puisées dans leur « billetterie populaire. » Là, peut-être que Londres est battue…
Mercredi 19 avril – Emploi – Préfiguration de France Travail.
Le Haut-commissaire à l’Emploi et à l’Engagement des entreprises, Thibaut Guilluy, a remis au ministre du Travail, Olivier Dussopt, le rapport de préfiguration du futur organisme devant remplacer Pôle Emploi. Baptisé France Travail, il devrait recevoir toutes les personnes sans emploi dans un délai d’un mois pour les orienter au plus vite vers une formation ou des opportunités professionnelles, ce qui inclut également les bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active. Si les personnes rencontrant le plus de difficultés devraient signer un contrat d’engagement entraînant leur mobilisation 15 à 20 heures par semaine dans des activités d’insertion, les travailleurs reconnus handicapés seraient exemptés de cette dernière obligation. L’ensemble des acteurs de l’emploi et de l’insertion agiraient en réseau avec France Travail, dont les organismes Cap Emploi prenant en charge les chômeurs handicapés ; il serait créé pour eux des plateformes d’évaluation pluridisciplinaire plus structurée et en lien avec le secteur médico-social pour les orienter vers les meilleurs solutions. Le Haut-Commissaire n’a toutefois précisé ni leur périmètre territorial, ni leur financement. Les dispositions retenues par le Gouvernement nécessiteront l’élaboration concertée d’un projet de loi d’ici l’été prochain.
Mardi 18 avril – L’intox de la semaine.
Pierre Rabadan n’est pas adjoint à la maire de Paris en charge des Transports, mais des Sports ; c’est probablement pour cela qu’il prend ses désirs pour des réalités en s’exprimant dans Actu.fr sur l'(in)accessibilité parisienne : « Nous sommes en passe d’atteindre l’objectif de 1.000 taxis accessibles pour 2024 », ose-t-il déclarer. Or, le ministère des Transports annonçait début février le dépôt de « 8 intentions déclarées de demandes d’aide auprès de la Préfecture de police de Paris » en vue d’acquérir un véhicule adapté. L’adjoint présente le système de navettes dédiés aux personnes handicapées comme une sorte de VTC permettant « de se rendre d’un point A à un point B », ce qui est inexact : elles partiront des gares pour aller vers des sites de compétition, des trajets fixes et non pas à la demande. En parfait politicien, Pierre Rabadan renvoie l’inaccessibilité du métro parisien au Conseil Régional, oubliant que les maires successifs de Paris ont toujours refusé sa mise en accessibilité. Et il ajoute que « 125 millions d’euros d’investissements sont dédiés spécifiquement à la mise en accessibilité des équipements publics d’ici à 2026 », omettant de préciser que lesdits équipements publics devraient l’être d’ici fin 2024 au plus tard.
Lundi 17 avril – Politique – L’Europe condamne la France à nouveau.
Après une série de condamnations sur des situations individuelles par la justice de l’Union Européenne pour discrimination et non-respect des droits de plaignants handicapés, c’est l’action de la France que le Conseil de l’Europe sanctionne aujourd’hui. Saisi il y a tout juste 5 ans d’une réclamation collective, son Comité européen des droits sociaux (CEDS) enjoint l’État, dans une décision de 80 pages, « d’adopter des mesures efficaces dans un délai raisonnable en ce qui concerne l’accès aux services d’aide sociale et aux aides financières ; d’adopter des mesures efficaces dans un délai raisonnable en ce qui concerne l’accessibilité des bâtiments et des installations ; d’adopter des mesures efficaces dans un délai raisonnable en ce qui concerne l’accessibilité des transports publics ; de développer et d’adopter une politique coordonnée pour l’intégration sociale et la participation à la vie de la communauté des personnes handicapées. » Le Comité se prononce ainsi dans le cadre du suivi de l’application de la Charte européenne des droits sociaux. Les décisions du CEDS ne sanctionnent pas financièrement mais « moralement », sans effet direct sur la politique des États qui concèdent parfois la modification ou l’adaptation de leur action. En revanche, cette décision pourra être invoquée lors de procédures en justice. Lire en Editorial.
Dimanche 16 avril – L’humeur d’Agnès.
Peintre et dessinatrice sourde, Agnès Fédrizzi réagit à l’actualité du moment et hume l’air du temps…
Réchauffement climatique : on ne sait plus à quelle saison se vouer !!!!
Samedi 15 avril – Tourisme – Accessibilité des CHR.
15 mois seulement avant leur tenue, la ministre chargée du Tourisme lance une « consultation publique sur l’accessibilité des bâtiments du secteur de l’hôtellerie et de la restauration en vue des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. » Les exploitants de cafés, hôtels et restaurants sont invités à répondre anonymement à une enquête en ligne ouverte pendant moins de 3 semaines, dans l’optique « de faire un état des lieux de l’accessibilité de leurs établissements, afin de constater les améliorations à apporter. » Alors qu’une telle enquête aurait dû être lancée dès l’attribution des Jeux à Paris, en septembre 2017, afin d’organiser une accessibilité réelle, le ministère justifie (sans rire) sa démarche : « L’organisation d’un événement international de l’ampleur des Jeux sera l’occasion de conforter le positionnement de la France en tant que première destination touristique mondiale. Pour y parvenir, la prise en compte de l’accessibilité de toutes et tous par les professionnels du tourisme est une priorité. » Outre que ce ministère se réveille trop tard pour recenser et améliorer quoi que ce soit puisque son questionnaire est anonyme et que la période est trop courte pour organiser les travaux nécessaires, il dispose des Agendas d’Accessibilité Programmé que les CHR doivent avoir obligatoirement remis à l’Administration avant le 1er avril 2019. Le caractère « donnons l’impression d’agir » de cette enquête est renforcé par l’obligation de répondre positivement à certaines questions pour passer aux suivantes.
Samedi 15 avril – Les initiatives de la semaine.
- Zanzan Films propose un nouveau Lu et signé, la première partie de Un drame dans les airs, de Jules Verne, nouvelle lue, sous-titrée et avec LSF.
- Lancement par l’association d’éloquence de l’université Paris Dauphine des candidatures du concours qui aura lieu le 20 juin avec « un bègue, un autiste, une personne avec trisomie 21. »
- Près d’Orléans (Loiret), un centre de thérapies complémentaires propose des soins non pris en charge dans les protocoles français de rééducation fonctionnelle.
- Radio France devient la radio officielle des Jeux Paralympiques de Paris 2024 en signant un partenariat avec le Comité d’organisation, sans davantage de précisions quant au contenu.
- La Fédération Kenleur Penn-ar-Bed intègre des personnes handicapées à ses sessions d’apprentissage de la danse bretonne à Quimper (Finistère).
Vendredi 14 avril – La perle de la semaine.
La nouvelle prime de partage de la valeur (PPV) créée par la loi du 16 août 2022 renfloue le budget de l’État ! C’est ce que constate un employeur après avoir versé l’an dernier une telle prime d’intéressement à ses salariés. Elle est en effet prise en compte pour le calcul de la prime d’activité et de l’Allocation Adulte Handicapé (AAH), ce qui entraîne une baisse de ces prestations, relève ce chef d’entreprise qui souhaite rester anonyme : « A la différence des primes exceptionnelles autorisées précédemment par la loi, la prime de partage de la valeur est incluse dans le revenu fiscal de référence (RFR) des bénéficiaires et prise en compte dans les bases ressources pour le calcul des prestations et aides sociales. Ainsi, cette prime doit être déclarée par les bénéficiaires au même titre que leurs autres revenus pour le calcul du droit au revenu de solidarité active, à l’allocation aux adultes handicapés et à la prime d’activité, ce qui occasionne une baisse du montant de ces aides. » Et énerve cet employeur : « Certains de nos salariés ont vu le montant de leurs aides baisser à hauteur de 30% du fait du versement de la Prime de partage de la valeur (PPV). De plus, l’entreprise ayant décidé un versement de la prime en trois fois comme la loi l’autorise, ils seront impactés lors de trois déclarations trimestrielles […] ce qui est complètement absurde et contraire à l’esprit de la loi qui vise à aider notamment les plus modestes ! Sans compter que cette disposition rend l’employeur complice de ce mensonge par omission puisque lorsque la décision d’accorder cette prime a été prise, elle a bien été présentée comme étant totalement sans charges ou impôts pour les bénéficiaires. »
Vendredi 14 avril – Les ratés de la compensation.
- Un passage piéton rénové à Montpon-Ménestérol (Dordogne) comporte un abaissé d’un côté, et une bordure haute de l’autre, la collectivité qui a commandé les travaux ne s’en étant même pas aperçue.
- Le conseil municipal de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) refuse à l’ancien maire Jean-Raymond Lépinay, à l’origine de l’affaire Epicure, la protection fonctionnelle qui lui permettrait de faire porter ses frais de justice et sa condamnation financière par la ville (lire Les ratés du 24 juin 2022).
- Keolis signe une convention avec un comité associatif de l’Hérault pour former ses conducteurs à l’installation de voyageurs handicapés à bord d’autocars, ce qui est une mission desdits conducteurs.
Jeudi 13 avril – Emploi/Finances – Budget de l’Agefiph.
Interrogée par le député vosgien Stéphane Viry (Les Républicains), la ministre des Personnes handicapées réaffirme que le budget de l’Agefiph n’est pas plafonné à 442 millions d’euros (lire l’actualité du 29 novembre 2022). Le parlementaire invoquait l’ajout, via la loi de finances pour 2023, de cette association de financement d’aides pour l’emploi des travailleurs handicapés sur la liste des organismes soumis au plafonnement de leur budget entrainant obligation de verser la différence avec leurs ressources au budget de l’État : « Il faut rappeler qu’en 2021 le budget de l’AGEFIPH était de 553 millions d’euros, soit un delta négatif de 111 millions d’euros, qui n’est pas en adéquation avec les projections et les ambitions du Gouvernement sur son objectif de plein emploi. » Dans sa réponse, la ministre invoque une simple obligation de comptabilité publique : « Cette contribution n’est pas plafonnée puisqu’elle n’apparaît pas dans le tableau inscrit à l’article 46 de la loi de finances pour 2012 qui établit la liste des taxes affectées plafonnées. L’ensemble du produit de la collecte de la contribution à l’obligation d’emploi sera donc bien affecté à l’AGEFIPH. Le montant de 442.400.000 € est présenté à titre uniquement indicatif et n’induira aucun plafonnement à hauteur de ce montant. » Cette disposition de la loi de finances pour 2023 serait donc de la pure bureaucratie sans conséquence. Cela d’autant plus que la collecte de la contribution en faveur de l’emploi de travailleurs handicapés a augmenté de 20% en 2022 du fait de sa réforme en 2020.
Mercredi 12 avril – Allocations – Enquête sur le non-recours.
4 personnes sur 10 ne demanderaient pas le minimum social auxquelles elle pourraient avoir droit, selon le dernier Baromètre d’opinion de la DREES qui a interrogé 4.000 personnes représentatives de la population française résidant en France métropolitaine âgées de 18 ans ou plus : « Près de quatre personnes enquêtées sur dix considèrent que le manque d’information sur les aides est la cause principale du non-recours […] La seconde raison la plus fréquemment citée a trait aux démarches trop complexes ou trop longues (23%), suivie par la crainte des conséquences négatives (18%) et le souhait de s’en sortir soi-même sans dépendre de l’aide sociale ou de ne pas être considéré comme un assisté (16%). » Pour un tiers des répondants, un minimum social est ainsi perçu assez négativement ; cette proportion a augmenté de 14 points en 5 ans, signe visible de la stigmatisation des bénéficiaires entretenue par des dirigeants politiques et leaders d’opinion. Si plus de 95% des répondants connaissent les allocations familiales, les aides au logement et le revenu de solidarité active, ils sont 75% à citer l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) et 40% l’Allocation Personnalisée d’Autonomie. Pour réduire le non-recours, le Gouvernement prépare une attribution d’office via la « solidarité à la source », mais la présentation de ce chantier prévue cette semaine a été reportée à la fin du mois.
Mardi 11 avril – Vie Autonome – Loi bien vieillir.
L’Assemblée Nationale débute l’examen d’une proposition de loi « pour bâtir la société du bien vieillir en France. » Derrière ce titre ronflant, le texte téléguidé par le Gouvernement via son groupe parlementaire Renaissance contient une série de mesures plus ou moins marginales mais qui ont l’inconvénient de consolider la politique dite en silo. Il ignore totalement les besoins identiques des personnes handicapées et propose de créer des doublons à des dispositifs existant ; il en va ainsi de la création d’un « centre national de preuves de prévention de la perte d’autonomie et de ressources gérontologiques chargé d’évaluer et de recenser les aides techniques individuelles utilisables à domicile et dans les établissements médico sociaux hébergeant des personnes âgées ainsi que d’impulser la mise en place de plateformes territoriales de location de ces nouvelles technologies » Ces aides techniques sont en effet déjà recensées par les Centres d’Information et de Conseil sur les Aides Techniques (CICAT) et une partie d’entre elles sur la Liste des Produits et Prestations Remboursables par l’Assurance Maladie (LPPR). L’article créant à titre expérimental une carte professionnelle pour les professionnels des services autonomie à domicile a fait qualifier cette loi par le premier secrétaire du Parti Socialiste, Olivier Faure, de « PPL pour mieux se garer. »
Samedi 8 avril – Les initiatives de la semaine.
- Plus de 6 ans après son ouverture, la réplique de la grotte préhistorique Lascaux IV teste sa première visite en LSF proposée sur mini-tablette (lire ce reportage).
- L’office départemental HLM 13 Habitat annonce un plan d’isolation thermique des 2/3 de ses 33.000 logements, et de mise en accessibilité au cas par cas, pour 4 milliards d’euros sur 18 ans.
- Le comité handisport de la Nièvre organise des randonnées sur inscription préalable avec les deux joëlettes qu’il a acquis.
- La ligue régionale Centre Val de Loire de Ski Nautique et Wakeboard organise à Tours (Indre-et-Loire) des démonstrations-initiations des pratiques handisport.
- Des affichettes réalisées par des enfants sont adjointes aux panneaux signalant à Anglet (Pyrénées-Atlantiques) les places de stationnement réservé.
- L’exposition Basquiat soundtracks qui se tient jusqu’au 30 juillet 2023 à la Cite de la musique (Paris 19e) propose un parcours tactile et audio pour les visiteurs déficients visuels.
- Le musée de Bretagne, aux Champs Libres à Rennes (Ille-et-Vilaine), propose désormais un audioguide descriptif destiné aux visiteurs déficients visuels.
Vendredi 7 avril – Les ratés de la compensation.
- La ville de Lyon dépense 415.000€ pour mettre en service deux véhicules de contrôle automatique du stationnement payant, qui sera doublé pendant 3 mois de la vérification visuelle de l’affichage d’une carte de gratuité dans les véhicules.
- Un Rouennais vivant avec une sclérose en plaques aggravée des séquelles d’un AVC déplore l’arrêt du remboursement d’un médicament avec lequel il espère améliorer sa faible autonomie.
- Une syndicaliste quadragénaire est accusée d’avoir détourné 660.000€ au préjudice des salariés de l’APAJH du Val d’Oise spoliés de leurs oeuvres sociales.
- Les membres limogés du conseil départemental de l’APF France Handicap du Cher dénoncent le détournement supposé des sommes affectées aux actions en faveur des adhérents.
- Un habitant aveugle de Saint-Hilaire-du-Harcouët (Manche) découvre, 6 ans après son installation, qu’un carrefour est équipé d’un feu sonore, la ville n’ayant pas communiqué à l’époque.
- Une aide à domicile quinquagénaire est condamnée à 6 mois de prison pour avoir volé 8 personnes handicapées dont elle s’occupait dans l’Oise.
- Un septuagénaire tétraplégique Lillois prépare son euthanasie en Belgique, faute de pouvoir faire mettre fin à ses jours en France, suivant l’exemple d’un autre Nordiste.
- Huit mois de prison ferme pour le compagnon d’une femme handicapée, qu’il a frappée à Bordeaux (Gironde) parce qu’il n’a pas aimé la soupe qu’elle venait de préparer !
Jeudi 6 avril – Transports – Les taxis de Paris 2024.
La version finale du projet de loi olympique a été élaborée par la Commission Mixte Paritaire réunissant des députés et sénateurs. Son article 18 accorde aux sociétés de taxis le droit d’obtenir des licences supplémentaires à la condition qu’elles soient affectées à des véhicules adaptés aux clients en fauteuil roulant ; elles seront alors exemptées de l’inscription sur liste d’attente imposée aux actuels demandeurs. Les amendements d’élargissement introduits pendant les débats parlementaires sont supprimés : extension aux villes-hôtes de compétition et aux artisans, critère plus flou de personne à mobilité réduite. Les nouvelles licences d’une durée de 5 ans et incessibles ne concerneront que le territoire de l’Île-de-France et seront délivrées par le préfet de police jusqu’au 31 décembre 2024, soit jusqu’à 3 trois mois après les Jeux Paralympiques. Enfin, les taxis adaptés pourront être signalés par un logo spécifique. Par ailleurs, ils seront éligibles à une subvention publique, même s’ils polluent. Le projet de loi olympique sera définitivement adopté le 12 avril.
Mercredi 5 avril – Sports – Chers et discriminatoires Olympiques.
Le Comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 a communiqué la grille tarifaire de la prochaine vente à l’unité de billets, ouverte à partir du 11 mai pour les seules personnes inscrites au tirage au sort. Les places adaptées aux spectateurs handicapés et leurs accompagnateurs sont vendues au même tarif que pour les autres spectateurs, sauf celles qui sont destinées « aux personnes munies d’un fauteuil roulant […] Les types de places PFR mises en vente sur la plateforme seront disponibles dans les catégories de prix les moins chères, quel[le] que soit la configuration du site. La place attribuée correspondra à une catégorie égale ou supérieure à la catégorie de place sélectionnée. » Toutefois, aucune précision n’est apportée dans la grille tarifaire quant à leur situation, à la différence des billets pour personnes handicapées. Rebaptisés « places faciles d’accès (PSH) […] ces billets s’adressent aux personnes en situation de handicap et à mobilité réduite qui n’utilisent pas de fauteuil roulant et qui ont besoin d’une place accessible en empruntant notamment un minimum de marche, proche d’équipements accessibles. » Ils ne sont disponibles que dans une partie des catégories, parfois la plus chère (marathon, golf, tennis), et aucun dans la catégorie la moins chère pour 54 des 67 compétitions : les PSH devront alors payer deux à trois fois plus cher pour accéder aux places prévues pour elles (par exemple pour les finales, 160€ au lieu de 75€ pour le tennis double, 235€ au lieu de 85€ pour le dressage, 295€ contre 125€ en athlétisme).
Mardi 4 avril – Cécité/Transports – L’OBAC réagit aux refus.
L’Observatoire de l’Accessibilité des Chiens guides et d’assistance réagit aux derniers refus d’accepter un chien-guide d’aveugle dans les transports. « L’OBAC condamne fermement les refus d’accès, ceci d’autant plus lorsque la violence verbale et/ou physique les caractérise, écrit la déléguée Générale de Canidea, Yasmine Debarge. Que ce soit Uber ou EasyJet, ces deux entreprises ont été sollicitées à plusieurs reprises et en vain pour rejoindre l’OBAC. Plusieurs refus avaient déjà été constatés et le ministère [des Transports] sollicité à ce propos. A la suite du refus dont Monsieur Martins-Misse a été victime, Uber a pris attache avec l’OBAC et nous allons prochainement rencontrer des représentants de cette entreprise pour discuter de leur implication au sein de l’observatoire. Nous nous réjouissons de cette décision de Uber et sommes enthousiastes quant aux possibles projets communs qui permettrons de sensibiliser leurs collaborateurs afin qu’il n’y ait plus de refus d’accès. Nous espérons qu’EasyJet suivra les pas d’Uber et que la compagnie aérienne rejoindra l’OBAC pour mettre un terme aux refus d’accès dont elle est régulièrement à l’origine. » Ce qui veut dire que d’autres refus de personnels d’easyJet ont été enregistrés par l’Observatoire sans qu’ils aient fait l’objet d’une dénonciation ou communication publiques.
Lundi 3 avril – Loisirs – Armada de Rouen accessible.
Des promenades fluviales réservées aux visiteurs handicapés seront organisées lors de l’Armada, spectaculaire rassemblement de grands voiliers organisé à Rouen (Seine-Maritime) du 8 au 17 juin. Le bac de Dieppedalle effectuera ces balades d’une heure et demie tous les jours, le matin à 9h30 ou 9h45, et l’après-midi à 13h30 ou 14h, avec des sorties supplémentaires les samedis et dimanches. Les réservations obligatoires pour accéder débutent aujourd’hui, par téléphone au 02 35 03 54 28 de 13h30 à 17h00, ou par courriel en indiquant le nombre de personnes et le créneau souhaité. A raison de 65 visiteurs handicapés et 35 accompagnateurs, 2.200 personnes au total auront accès à ces promenades (avec sécurité médicale à bord) au plus près des bateaux, en évitant la foule qui se presse sur les quais (4 millions de visiteurs lors de la précédente édition en 2019). Elles sont organisées par le Conseil Départemental et la Coordination Handicap Normandie.
Dimanche 2 avril – L’humeur d’Agnès.
Peintre et dessinatrice sourde, Agnès Fédrizzi réagit à l’actualité du moment et hume l’air du temps…
L’aquarelle n’est pas une histoire, c’est la traduction d’une sensation, d’un souvenir, d’un état d’âme.
Samedi 1er avril – Les initiatives de la semaine.
- Les trois principaux monuments romains de Nîmes (Gard) disposent désormais de guides et outils de visites adaptés aux personnes déficientes sensorielles ou intellectuelles (lire ce reportage).
- Le collectif T’Handi quoi enquête à Guingamp (Finistère) sur la réelle accessibilité des transports collectifs et l’usage restreint du transport à la demande.
- Une jeune coiffeuse propose un salon itinérant pour les habitantes du territoire limitrophe aux départements du Cher, du Loiret et de la Nièvre, avec accessibilité de son camion de coiffure.
- Il aura fallu une mobilisation associative et une manifestation pour le bailleur social qui loge à Bruay-la-Buissière (Nord) un accidenté du travail devenu paraplégique annonce une aménagement d’urgence de son logement et la prochaine attribution d’un appartement adapté.
- La police de Fougères (Ille-et-Vilaine) honore trois lycéens qui avaient permis l’identification de l’agresseur et voleur d’un homme handicapé.